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De droite à gauche, en arrière toutes !

Mercredi 14 mars 2012

Ceci est un coup de gueule gratuit.

Aux Etats-Unis, un fabricant de lecteur DVD capable d'enregistrer sur disque dur a perdu un procès. Il est donc interdit de faire la copie privée d'un DVD.

Ce n'est pas grave: Au lieu d'acheter les copies légale (qu'on ne peut pas visionner sans manipuler le DVD, sans passer les pubs, et sur aucun autre support comme un baladeur), on préfèrera aller chercher les versions pirates qu'on peut facilement regarder partout sans restrictions. Tant pis pour eux, ils perdront des ventes.


QUIZZ: D'un point de vue purement pratique, qu'est-ce que je préfère manipuler, d'après vous ?

(A) Une pile d'articles sur papier, des cassettes VHS contenant quelques heures de conférences, 40 livres, 30 CD avec boitier, 10 DVD (avec leurs boites).
(B) Un smartphone qui tient dans ma poche.

(B) bien sûr ! Non mais franchement, je ne veux pas d'une pile de CD: ça prend plein de la place, on met un temps fou à trouver le CD qu'on veut écouter, et passer d'un artiste à l'autre oblige à changer de CD. C'est chiantissime. Je ne veux pas de DVD fragiles et délicats à sortir de leur $*ù%@#! de boitiers à la con et qui finissent toujours par se rayer. J'aime relire "Dune" de Frank Herbert, mais je déteste partir en week-end ou en voyage avec une plâtrée de bouquin qui ne tiennent pas dans la poche (oui, même les livres "poches"). Je veux un truc facile à manipuler, immédiatement accessible, pas trop fragile et qui ne prend pas de place.

Oh ben ça tombe bien: Avec les miracles du numérique, TOUT (A) RENTRE EN ENTIER DANS (B). Je suis sérieux: Mon HTC contient en ce moment même tout ce qui est mentionné dans (A). Et c'est bigrement pratique. Mon smartphone est finalement une machine à culture que j'ai toujours sur moi, prête à combler les moments "perdus" de ma vie (attente d'un bus, dans la salle d'attente du médecin, en trajet, à attendre un rendez-vous qui est en retard...). Finis les moments gaspillés à attendre comme un con: Je les met à profit. Dommage que je ne trouve personne pour me vendre de la culture sur ce support (sans DRM). Oui je dois être bête, je suis même prêt à payer pour ça (même si mon envie se délite très vite, hein, à force de prendre des lois liberticides dans la tronche et des DRM à la con partout).


Mais les industriels de la culture sont rétrogrades: Ils sont contre le progrès, contre ce qui peut être pratique, contre le changement, contre ce que veulent les consommateurs. En fait, ils sont complètement déconnectés du libéralisme qui les a propulsés, c'est à dire du marché de l'offre et de la demande. Leur offre est complètement déconnectée de la demande actuelle. Ils sont accrochés à leurs galettes plastique et leurs piles de papier alors que plus personne n'en veut. Et les faibles pas qu'ils font dans le numérique traînent tellement de boulets technologiques que ça ne vaut même pas la peine d'en parler. Le marché évolue: Ce n'est pas pour rien que la célèbre encyclopédie Britannica abandonne son édition papier après 2 siècles et demi d'existence: Cela ne représentait plus que 1% de ses ventes. Les temps changent. Les habitudes aussi. Mais certains refusent de changer.

La plupart restent fermement accrochés à leur ancien modèle économique. De manière assez ironique, ils sont finalement passés de droite à gauche: D'un libéralisme débridé de droite à un protectionnisme de gauche (je dirais même: un communisme) qu'ils vont réclamer en pleurnichant auprès du gouvernement (Et hop: marchés protégés, réglementés et financés par l'état, lois anti-technologies, liberticides et complètement décalées avec la société...). C'est pitoyable.

Tant pis, la révolution numérique se fera de notre côté sans eux, et de leur côté sans notre argent. Vous ne voulez pas me vendre des choses qui m'intéressent ? Alors bybye, et tans pis pour vous. J'ai fini d'avoir pitié depuis un bon moment. Sur ce, je n'en vais me cultiver, sans vous, ou plutôt malgré vous.


EDIT 19 mars 2012: Un article sur ecrans.fr qui va tout à fait dans mon sens.

Et encore un autre article sur la frilosité des éditeurs de livres. Le passage le plus croustillant est: « Les tenants du livre papier ressembleront un jour à ce que Larsen décrit comme ces “gens de l’ère victorienne qui défendaient les qualités de la bougie face au nouvel éclairage électrique permis par l’invention d’Edison.”». LOL.

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