Les conséquences des changements climatiques ont un effet néfaste sur la reproduction de l’espèce.
Initialement publié le Global Voices en Français
Photo de Hoplosternum littorale (cascadu) via Canva Pro.
Cet article de Jenissa Lawrence, qui fait partie de la troisième cohorte du Projet de journalisme jeunesse de Cari-Bois, a été publié pour la première fois dans le Réseau d'information environnementale de Cari-Bois le 25 avril 2025. Une version éditée est republiée sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat de contenu.
Il existe une légende locale au sujet du cascadu, transmise de génération en génération : si vous mangez ce poisson d’eau douce à la chair généreuse, vous finirez vos jours à Trinité, où que vous alliez. Toutefois, avec le déclin des populations locales de cascadu, de moins en moins de personnes peuvent désormais avoir cette assurance.
Le guide en ligne des animaux de Trinité-et-Tobago de l’Université des Antilles (UWI) décrit le cascadu comme possédant « un corps recouvert d’une carapace robuste formée de longues rangées d’écailles osseuses, soigneusement disposées le long de ses flancs, comme si elles s’emboîtaient les unes dans les autres pour assurer sa protection […] d’où le nom de poissons-chats cuirassés qui lui est également attribué. »
Bien qu’il appartienne bien à la famille des poissons-chats, « avec une large tête et deux paires de barbillons projetés vers l’extérieur depuis la région du menton », son nom scientifique est Hoplosternum littorale et il est originaire de Trinité et des Amériques tropicales. On le trouve le plus souvent dans les eaux douces et boueuses du sud et du centre du pays. Espèce nocturne, il est de couleur brun foncé à entièrement noir, ce qui lui permet de se camoufler face aux prédateurs.
Pourtant, les prédateurs naturels et la pêche ne sont pas les principales causes du déclin du cascadu. Il y a quatre ans, en août 2021, le Trinidad and Tobago Newsday rapportait que les changements climatiques ont un effet néfaste sur la reproduction de l’espèce. L’écologue aquatique Ryan S. Mohammed expliquait qu’au moment de la reproduction, au début de la saison des pluies de Trinité (généralement de juin à décembre), les mâles construisent un nid flottant dans lequel la femelle peut pondre ses œufs. Cette stratégie est nécessaire, car les cours d’eau où vit le cascadu présentent souvent une faible concentration en oxygène dissous.
« L’oxygène étant essentiel à la survie des œufs, expliquait-il, le nid flottant est constitué d’air, de mucus et de végétation. Les œufs restent juste sous la surface de l’eau, où ils sont correctement oxygénés. Toutefois, le nid les protège aussi des températures élevées et de l’ensoleillement direct qui règnent juste au-dessus de la surface. »
Comme le succès de la reproduction dépend d’une distinction nette entre la saison sèche et la saison des pluies, les changements récents et souvent imprévisibles des conditions météorologiques locales contribuent au déclin du cascadu.
Dans un entretien téléphonique accordé le 10 avril 2025, Nirmal Ramoutar, un éleveur local de cascadu, a indiqué que les variations de température ont également un impact négatif sur l’espèce, qui s’épanouit dans les eaux fraîches. Le cascadu présente une respiration bimodale : le poisson doit remonter périodiquement à la surface pour respirer, mais lorsque la température est trop élevée, il ne le fait pas.
L’oxygène est aussi essentiel à la survie des œufs. Selon les observations de Ramoutar, le nid est construit par le mâle et la femelle : sa partie supérieure est composée d’herbe ou de paille, tandis que sa partie inférieure, riche en oxygène, prend l’aspect d’une écume. Il a remarqué que jusqu’à 15 femelles peuvent pondre dans un même nid ; après la ponte, toutefois, seul le mâle reste pour veiller sur les milliers d’œufs.
Un article paru en 2021 dans le Trinidad and Tobago Express, signé par l’environnementaliste Heather-Dawn Herrera, signalait un déclin du cascadu dû non seulement aux changements climatiques, mais aussi aux impacts humains tels que les rejets chimiques issus de l’agriculture. Malgré ces effets néfastes, Ramoutar garde l’espoir que l’élevage de ce poisson dans des bassins privés (offrant un environnement favorable à son développement) puisse contribuer à reconstituer sa population.
Afin d’atténuer les effets de la hausse des températures, Ramoutar cultive des nénuphars et de la jacinthe d’eau pour aider à maintenir l’eau fraîche. Il doit toutefois veiller à ce que ces plantes n’envahissent pas trop l’étang et n’empêchent pas le cascadu de remonter à la surface pour respirer.
Un autre effet de la crise climatique que connaît Trinité-et-Tobago est l’augmentation significative des précipitations, qui affecte également le cascadu, selon Ramoutar. Les inondations, par exemple, peuvent emporter les nids, gêner la capacité du poisson à remonter à la surface pour prendre de l’air et réduire la teneur en oxygène de l’eau, rendant sa respiration plus difficile.
Si ces effets néfastes ne sont pas maîtrisés, ils pourraient conduire à terme à l’extinction de ce poisson d’eau douce unique et, par extension, à la disparition d’un riche pan du patrimoine culturel du pays. Mais en protégeant son habitat, en surveillant la qualité de l’eau et en promouvant des pratiques durables, les générations futures pourront continuer à profiter du cascadu et à faire vivre sa légende.
Une génération qui a longtemps été surnommée « apathique » découvre son levier
Initialement publié le Global Voices en Français
Passage aux urnes du candidat camerounais de l'opposition Cabral Libii à l'école publique d'Efoulan, district de Yaoundé III, en 2018. Image de Wikipedia. Domaine public.
Lors des campagnes électorales, les jeunes sont souvent mobilisés par les partis politiques en raison de leurs grands effectifs et de leur capacité à influencer les votes de leurs entourages. Au Cameroun, plus de 60% de la population est âgée de 35 ans, et la moyenne d'âge est seulement de 18ans. Ces jeunes ne veulent plus occuper le rôle de simples figurants, mais ils aspirent à être des agents du changement.
Nchang Cho Clinton, acteur jeune de la société civile a déclaré :
Arrêtez de considérer la jeunesse comme des personnes à utiliser lors des campagnes et ignorées par la suite.
Le Président du Cameroun en exercice, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a annoncé le 12 octobre 2025 comme la date des prochaines élections présidentielles. Avec cette annonce, le paysage politique de la nation de l'Afrique Centrale commence à se dessiner à l'approche des élections.
Les aspirants ont soumis leurs candidatures, les soutiens des parties affluent, et les alliances se forment. Cependant hors des cercles élitistes, dans les amphis des universités, les groupes de réseaux sociaux, et dans les rues, beaucoup de jeunes camerounais interviewés par Global Voices ont tous une même question : « Sommes-nous finalement les leaders de demains? » ou « Sommes-nous seulement de simples figurants dans un énième spectacle électoral ? »
Lors d'un rassemblement organisé le 13 juin 2025 par l'Association de jeunes patriotes pour Paul Biya (JAPABI), plus de 150 jeunes se sont réunies à l'esplanade du stade Omnisport de Yaoundé sous le thème : « ENGAGEMENTS DES JEUNES POUR LA PAIX ». Il y avait des discours qui vantaient le leadership du président Biya. Plusieurs l'ont présenté comme un père et un champion de l'unité.
Cependant une controverse autour de la participation des jeunes aux prochaines élections présidentielles a surgi lorsqu'il a été rapporté que certains jeunes camerounais ont collecté une somme de 40 millions de francs CFA (plus de 65000 dollars américains) pour le dépôt de la candidature du Président Paul Biya et pour couvrir les dépenses liées à sa campagne électorale. Cependant, Paul Biya n'est plus que l'ombre de lui-même et ses discours ne font plus l'unanimité.
Ce don collecté par les jeunes a été officiellement réceptionné au Palais de l'unité le 4 juillet 2025, par le Secrétaire Général à la Présidence Ferdinand Ngoh Ngoh, représentant personnel du chef de l'Etat. Ce montant et ce geste a suscité une dose d'incrédulité à travers le pays en considérant le taux élevé du chômage au sein de la Jeunesse ; ce qui rend la collecte de ce montant quasi impossible. Beaucoup de jeunes se sont insurgés dans les réseaux sociaux en remettant en cause la légitimité de ce don, car à la fois la plupart des jeunes n'ont pas les ressources nécessaires pour contribuer et Paul Biya n'a pas de côte chez les jeunes électeurs. Selon un rapport de la Cameroon Radio Television, les représentants des jeunes présents à la cérémonie sont venus de tout le pays. En 2025, le salaire mensuel minimum au Cameroun s'élèverait à 43,969 francs CFA (78,11 USD).
D'après Ferdinand Ngoh Ngoh, les représentants de la jeunesse, ayant pris part à cette cérémonie de remise de don, venaient des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, zones qui depuis un long moment sont affectées par de violents conflits au Cameroun. Ces régions anglophones ont été assiégées par des conflits séparatistes depuis 2016, découlant de longs griefs existants déplorant les marginalisations au sein du gouvernement central majoritairement francophone ; ce qui a conduit à des conflits armés entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes.
Tout comme les satires et les mèmes inondent les plateformes médiatiques traditionnelles telles que Facebook, Whatsapp, TikTok, et X, de nombreux jeunes s'interrogent sur les motivations et les sources de ces financements. « C'est injuste », d'après un élève qui choisit de rester anonyme en ajoutant que:
Les jeunes font face à de sérieux problèmes et ont plus besoin de cet argent que lui. Et franchement, les gens qui ont donné de l'argent ont plus de 35 ans. Au Cameroun l'âge de la jeunesse est apparemment flexible.
Selon les textes, la jeunesse camerounaise devrait être une force politique majeure, avec sa population estimée à environ 30 millions d'habitants. Cependant, dans la réalité, les jeunes restent peu représentés sur la scène politique. Selon un rapport de la banque mondiale, la jeunesse du pays fait face à un taux de chômage au-delà de 30 pour cent et plus de 70 pour cent des jeunes employés sont sous-employés travaillant dans des conditions informelles et instables.
Un jeune acteur de la société civile, Nchange Cho Clinton, qui dirige les services d'appui aux jeunes de la diaspora africaine, des Caraïbes et du Pacifique, a déclaré lors d'une interview avec Global Voices :
Le chômage et l'exclusion politique sont les plus grands défis de la jeunesse. Bien qu'ayant des potentialités beaucoup ne peuvent pas trouver des opportunités ou des plateformes où ils peuvent être écoutés. C'est déconcertant.
Ces frustrations alimentent un désintérêt grandissant pour les politiques électorales mais pas un rejet total. Clinton continue :
C'est l'un des droits que nous avons abandonnés. Même si le système est truqué, s'abstenir de voter prouve que nous sommes mis à l'écart. Nous devons voter et demander les comptes après.
En revanche, le scepticisme est profond. La contribution de 40 millions semble confirmer les craintes de plusieurs : la jeunesse est considérée plus comme des partisans que des acteurs du changement.
Entre le 12 et le 21 juillet 2025, le corps électoral du Cameroun a enregistré plus de 80 candidatures en lice pour la Présidence. Le nombre le plus élevé dans l'histoire du pays en particulier et du monde en général. Cet enregistrement surpasse de loin les 28 candidatures enregistrées lors des élections de 2018, et ceci en dépit des exigences légales et procédurales plus strictes établies en 2012.
Le 26 juillet 2025, Elections Cameroon (ELECAM) a publié la liste provisoire de 13 candidats sélectionnés sur 83 postulants pour les prochaines élections présidentielles prévues pour le 12 octobre. La lecture a été faite à Yaoundé par Enow Abrams Egbe, Président du conseil électoral d'ELECAM. Parmi les candidats retenus, nous avons le Président sortant Paul Biya, le Leader de l'opposition Joshua Osih, des anciens ministres Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maigari, tous les deux anciens alliés de Biya. Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya se démarque en tant que la seule femme candidate sur la liste. La candidature de Maurice Kamto, figure emblématique de l'opposition a été rejetée. Selon le code électoral, les candidats disqualifiés ont 48h pour faire appel à la Cours constitutionnelle.
Un ingénieur prometteur de 37 ans, Hiram Iyodi qui se présente sous les couleurs du Front des Démocrates Camerounais (FDC) gagne également du terrain dans cette course pour la présidence en utilisant son compte TikTok et X pour rallier les jeunes camerounais au vote.
Chaque candidat apporte une vision différente, mais l'enjeu demeure le même : diriger une nation fracturée, jeune et impatiente. Le Cameroun aborde ces élections accablé par des crises non résolues, en particulier la crise anglophone, des tensions économiques persistantes, une pauvreté croissante et des demandes de compte-rendu de plus en plus nombreuses de l'opinion publique.
La corruption demeure omniprésente. L'indice de perception de la corruption de Transparency International en 2024 attribua au Cameroun une note de 26 sur 100, le plaçant au 140e rang sur 180 pays, soit une baisse d'un point par rapport à l'année précédente. Néanmoins quelques jeunes pensent que la classe politique actuelle comprend véritablement ses défis. Un jeune élève médecin à Yaoundé a déclaré à Global Voices :
Je suis très intéressé et plein d'espoir. Il y a un vent qui souffle sur l'Afrique. Je crois que le Cameroun va enfin le respirer.
Dans le présent contexte, les ONG jeunes telles que Local Youth Corner (LOYOC) et Actions pour le développement et l'autonomisation (ADA) se mobilisent pas seulement pour battre campagne mais pour informer. Des Ateliers sur l'éducation civique ; les droits au travail et l'implication politique se sont multipliés de Douala à Maroua. Alors que JAPABI milite en faveur de Biya d'autres réseaux incitent à un large réveil : une politique des enjeux pas seulement de loyauté.
Actuellement le Cameroun compte plus de 8 millions d'électeurs enregistrés et les jeunes constituent un nombre important de l'électorat ; l'on peut dire qu'il tienne la clé de ces élections. Mais sur le plan historique, la participation électorale des jeunes est très basse et la confiance dans les institutions politiques reste fragile.
Cependant, on a le sentiment que quelque chose pourra changer. Les médias amplifient les voix des jeunes en temps réel. Les groupes WhatsApp tout comme les fora civils se multiplient. Les influenceurs parlent de politique. Les étudiants parlent de réforme autour des repas. Tout doucement, une génération qui était qualifiée d'apathique découvre son importance. Un étudiant activiste déclare :
Si nos leaders continuent à nous considérer comme des instruments de campagne au lieu de nous voir comme des citoyens actifs, alors le changement dont nous avons besoin ne viendra pas d'eux mais il doit venir de nous.
Octobre pointe à l'horizon, mais une chose est certaine : que ce soit par le vote ou par le silence, la jeunesse camerounaise modèlera l'avenir de cette nation. Le challenge à présent est de s'assurer qu'ils ne sont pas seulement présents aux rassemblements mais qu'ils soient au cœur du renouveau politique du pays, qui n'a que trop tardé.
All 24 KMT lawmakers survived the public recall voting
Initialement publié le Global Voices en Français
Le panneau d'affichage du législateur du KMT Hung Mong-kai contre la campaign de rappel. Le panneau dit :
« Soutenez ceux qui font un travail solide ». Capure d'écran de la chaine YouTube BBC News’
La tentative de Taiwan d'évincer les législateurs pro-Pekin Kuomintang (KMT) a connu un échec au premier tour, les 24 cibles ayant survécu aux motions de rappel lors du vote public du 26 jullet 2025. Un autre tour d’élections de rappel impliquant sept législateurs du KMT aura lieu le 23 août 2025.
Les résultats sont décevants pour les milliers de bénévoles de la campagne qui ont passé des mois à collecter des signatures pour faire avancer les motions de rappel dans plus de 30 régions. La campagne a été lancée au départ à cause de l'impasse politique entre l'administration menée par William Lai Ching-Te du Parti démocratique progressiste (DPP), le parti au pouvoir et le législateur Yuan, l'organe législatif suprême de Taiwan, qui est dominé par la coalition pro-Pekin du KMT et des membres du Parti populaire taïwanais. Depuis l'inauguration présidentielle de Lai en mai 2024, les législateurs de l'opposition ont passé une loi pour étendre le pouvoir du législateur et réduire les dépenses publiques de manière significative, notamment le budget de l'armée. De tels actes étaient perçus comme une trahison envers l'intérêt national de Taiwan, en marge de l'escalade des menaces militaires de la Chine et l'objectif du Président chinois Xi Jinping de « restaurer une seule Chine » en annexant Taiwan.
Taiwan est un État indépendant de facto depuis 1949, après que le KMT de la République de Chine (ROC) ait été vaincu par le Parti communiste chinois (CPC ou PCC) lors de la guerre civile chinoise et ait établi le gouvernement en exil sur l'île voisine. La Chine revendique la souveraineté sur Taïwan selon le principe d'une seule Chine, que le KMT accepte dans le Consensus de 1992.
Bien que le résultat de la campagne de rappel ne puisse pas être généralisé comme la perte de soutien populaire du DPP, car les élections n'ont eu lieu que dans 24 circonscriptions pan-bleues où le KMT a un fort soutien de base, le taux de participation relativement faible des électeurs de l'opposition marque cependant l'échec de la campagne de mobilisation des partisans du DPP et des électeurs indécis.
Les résultats ont surpris de nombreux observateurs, les organisateurs ayant apparemment mobilisé un large soutien à travers Taïwan. Nombreux sont ceux qui ont tenté d'expliquer ce résultat choquant sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Lai Cheng- Wai influenceur des réseaux sociaux, qui a prédit avec succès les résultats de la campagne de rappel, a souligné que le mécanisme de rappel est un processus ascendant permettant aux résidents d'une circonscription de révoquer leurs représentants lorsque les législateurs trahissent les intérêts locaux. Bien que les citoyens lancent la campagne de rappel de masse, son agenda politique n'est pas attrayant pour les conservateurs et les personnes apolitiques, qui se préoccupent davantage de l'économie et de leur vie quotidienne.
Clarence Wu, un commentateur d’actualités politique, a aussi souligné l'échec stratégique de la campagne de rappel. Puisqu'il suffit de six sièges pour que le DPP devienne le parti majoritaire au Parlement, au lieu de cibler plus de 30 législateurs du KMT pour un rappel de masse, Wu a soutenu que la campagne aurait dû concentrer ses ressources sur l'élimination des législateurs les moins populaires. De plus, bien que la campagne initiée par les citoyens ait réussi à collecter suffisamment de signatures pour faire passer les motions de rappel, lors de la phase finale de vote, il a fallu une machine de campagne électorale pour mobiliser les électeurs, et le DPP n'a pas réussi à jouer ce rôle.
Même au sein du DPP, beaucoup ont critiqué la direction du parti au pouvoir. Lin Cho-shui, un membre de longue date du DPP, a critiqué le parti dans un post Facebook adressé aux bénévoles de la campagne :
民進黨因為傲慢、背離民主初衷、私心,以致於不只連側翼都沒有當好,而且不斷因爲令社會側目的言行而削弱了你們創造出來的動能。
Le DPP est devenu arrogant, s'est éloigné de l'esprit original de la démocratie et a agi par intérêt personnel, au point de ne pas seulement échoué à jouer un rôle de soutien, mais aussi continuellement affaiblir l'élan de la campagne que vous avez créée par ses actions et déclarations qui ont attiré l'attention du public.
Le secrétaire général du DPP, Lin Yu-chang, a déposé sa démission en réponse aux critiques. Cependant, la plupart des critiques ont pointé du doigt Ker Chien-ming, le commissaire en chef du DPP à la législative Yuan, qui avait activement coordonné avec la campagne citoyenne pour mobiliser les partisans de son parti. Pendant la campagne de rappel, ses déclarations antagonistes, telles que le fait de surnommer ceux qui refusent de voter pour le rappel de ‘non-Taïwanais‘, ont déclenché un contre-courant , divisé les partisans et semer le doute parmi les électeurs indécis.
Clair Wang, présidente du Parti du Nouveau Pouvoir, a appelé à la démission de Ker et à un décalage de la stratégie politique du parti au pouvoir pour résoudre le conflit entre la législature et l’administration de William Lai.
En plus des tactiques politiques, beaucoup ont également critiqué l'extrême rhétorique politique diffusée en ligne au cours de la campagne de rappel.
Au début de la campagne, l'objectif principal était de rétablir l'ordre aux législatives Yuan et de protéger l'institution démocratique. Cependant, à la fin, le message était devenu plus inflammatoire, avec des slogans comme ‘résister à la Chine pour protéger Taïwan’ (抗中保台).
Le slogan anti-Chine était utilisé comme une arme pour la peur et la haine plutôt que pour l'espoir, comme Clarence Wu a souligné, entraînant un sentiment antagoniste largement répandu qui a divisé la société taïwanaise, comme décrit un post viral écrit par un développeur de jeux vidéo sur Facebook :
大家回想一下過去一年,氣氛是多麼恐怖,那些極端支持者整天貼人標籤──「不反共就是舔共、你不分藍綠就是賣台」「不關心政治就是不愛台灣」[⋯⋯]「講交通、講民生,那肯定是中共同路人」「去中國旅遊?100%大外宣」
這些人跟小粉紅有什麼差別?整天寫嘲諷文,嘴同樣生活在這塊土地上的人,努力把淺綠、中間選民推走.
Réfléchissons à l'atmosphère intimidante de l'année dernière, avec ces partisans extrêmes qui humiliaient les autres constamment. ‘'Si vous ne vous opposez pas au Parti communiste chinois, vous êtes un lèche-bottes du PCC. Si vous ne voyez pas la ligne entre les camps bleu et vert, vous êtes un traître ?’ ‘Si la politique ne vous intéresse pas, vous n'aimez pas Taïwan.’ […] ‘Si vous parlez de transport ou de problèmes de subsistance, vous êtes définitivement un collaborateur avec le Parti communiste.’ ‘Voyager en Chine ? Vous êtes définitivement un influenceur pro-Chine.’
Quelle est la différence entre ces personnes et les Petits Roses [nationalistes en ligne de la Chine continentale]. Ils passent leur journée à écrire des satires politiques, moquer et insulter ceux qui vivent sur la même terre, [par conséquent ] éloigne les verts clairs et les modérés politique.
Pire encore, comme Ker Chien-ming, le Président William Lai a quelque peu alimenté cet antagonisme dans ses discours politiques. Dans un discours vers la fin de juin, il a souligné que Taïwan doit ‘éliminer les impuretés’ par des élections et des rappels.
La rhétorique des dirigeants du DDP a alimenté la théorie du complot pro-Chine surnommée ‘Terreur verte‘, qui prétend que la campagne de rappel était un moyen de consolider le pouvoir du parti au pouvoir et de réprimer la dissidence politique.
Une politique modérée, Susan Yeh, a donc soutenu que la leçon la plus importante tirée de l'échec de la campagne de rappel est de mettre en garde Taïwan contre les politiques de peur et la haine. La blogueuse encourage une action politique basée sur la compréhension mutuelle:
反對罷免的人不一定是護航者,而是另一種制度焦慮者。他們在意的,不是那幾個立委的面子,而是「罷免制度是否變成鬥爭工具」的可能性。他們不想失控,他們害怕我們會變成互相獵巫的社會。這不是敵人,而是我們應該認真傾聽、對話的對象。[⋯⋯]
我們要的不是嘴贏,而是真正把人找回來。找到那些還相信制度的人、那些希望台灣更好的中間力量⋯⋯
Ceux qui s'opposent au rappel ne sont pas nécessairement des défenseurs du KMT, mais plutôt un autre groupe de personnes anxieuses à propos du système. Ce qui les inquiète n'est pas la réputation de quelques législateurs, mais la possibilité que le mécanisme de rappel devienne un outil de lutte politique. Ils ne veulent pas que les choses deviennent hors contrôle ; ils craignent que [Taïwan] ne se transforme en une société de chasse aux sorcières. Ce ne sont pas des ennemis, mais des personnes que nous devrions écouter et avec qui nous devons dialoguer. […]
Ce que nous voulons, ce n'est pas seulement une victoire en paroles, mais véritablement ramener les gens. Nous devons trouver ceux qui croient encore au système, ces forces modérées qui souhaitent un meilleur Taïwan.
Lorsque cela est devenu clair que la campagne de rappel avait échoué, William Lai a tenté de réduire la fracture sociale en encourageant les Taïwanais à respecter le résultat et à rester fidèles au système démocratique :
選舉和罷免都會有結果,但台灣的民主,只會因為一次次的公民參與,而更加堅韌。
Les élections et les rappels auront toujours des résultats, mais la démocratie de Taïwan deviendra plus résiliente qu'avec chaque acte successif de participation civique.
Pourtant, le dommage à été fait. Il y a plus de remarques de colère et de sarcasme sous la déclaration du président. Lai a présenté des excuses publiques au nom du DPP le 30 juillet.
Mais pour les organisateurs, l’espoir subsiste. Bien que la campagne de rappel ne puisse pas aider le DPP au pouvoir à obtenir une majorité de sièges à la législature, un nouveau groupe d'activistes composé de femmes, de travailleurs indépendants et de retraités a émergé. Ce sont eux qui s'engagent dans l'activisme de base et qui ont collecté plus d'un million de signatures pour faire adopter les motions de rappel.
Alors que le conflit entre l'administration de Lai et le parlement dominé par le KMT devrait persister jusqu'aux prochaines élections générales en 2028, les bénévoles de la campagne de rappel qui ont quitté leur zone de confort, motivés par leur amour pour Taïwan, seront probablement les acteurs clés pour trouver les politiques modérés et la majorité silencieuse, et pour réparer la fracture sociale politique.
La femme Wahaya n’a pas le même statut juridique que les épouses légitimes.
Initialement publié le Global Voices en Français
Un groupe de femmes Wahaya bénéficiaires d'un Projet Bridge de l'OIT dans les régions de Tahoua et Agadez au Niger ; Capture d'écran de la chaîne YouTube de International Labour Organization
Au Niger, certaines communautés connaissent une véritable discrimination qui les rend invisibles socialement et économiquement. C'est le cas des femmes Wahaya qui sont souvent achetées très jeunes à leurs parents et intègrent des foyers comme cinquième épouse.
Ibrahim Oumarou Yacouba, activiste nigérien et expert en droit pour les communautés discriminées a fait de cette problématique un combat personnel pour le respect des droits humains. Depuis 2021, il collabore avec le Global Forum of Communities Discriminated on Work and Descent (GFoD), une plateforme internationale fondée en 2019 à New York, qui défend les droits des communautés victimes de discriminations fondées sur le travail et l’ascendance partout dans le monde.
Dans un entretien via e-mail avec Global Voices, il explique pourquoi un débat public est nécessaire pour faire évoluer les droits de ces femmes.
Joel Hevi (JH): Comment ces formes d’inégalités sociales se manifestent-elles concrètement dans la vie quotidienne des communautés concernées ?
Ibrahim Oumarou Yacouba (IOY) : Au Niger, le système de castes, bien que variable selon les groupes ethniques, demeure une réalité sociale dans certaines communautés où les rôles sociaux sont hiérarchisés et prédéfinis.
Chez les Touaregs, les Peuls et dans d’autres groupes, certaines personnes subissent des discriminations proches de la servitude moderne, sans accès à la terre, ni au mariage avec les castes dites “nobles”. Ces hiérarchies fixées à la naissance reposent souvent sur l’activité traditionnelle de différentes classes, comme les Imajaghan (nobles), les Ineslemen (guerriers), les Imrad (artisans) et les Iklan (esclaves).
Les esclaves, considérés comme inférieurs, ont très peu de droits. Leur travail est par ailleurs stigmatisé. Ils exercent souvent dans des secteurs dévalorisés, comme la préparation des peaux ou la forge, des métiers considérés comme de “basse caste”. Cette exclusion se traduit également par une marginalisation politique.
JH: Qui sont les Wahaya et pourquoi leur réalité est invisibilisée ?
IOY : Le système Wahaya occupe une place très particulière dans la société nigérienne. Du point de vue de l’Islam, un homme peut avoir jusqu’à quatre épouses légalement reconnues. Au Niger, certaines pratiques contournent cette règle et tolèrent la présence d’une « cinquième épouse », appelée “Wahaya“. Certains n'hésitent pas à se procurer un sixième ou septième femme.
La femmes Wahaya a un statut spécifique: elle n'est pas considérée comme une épouse au sens légal du terme. Elle est souvent perçue comme un « cadeau »; elle arrive dans la famille pour s’occuper des besoins du mari, des enfants, voire des autres épouses, sans pour autant bénéficier des droits et protections liés au mariage officiel.
Il n’existe pas d’âge fixe pour devenir Wahaya. Nous avons rencontré des femmes âgées comme des mineures, âgées parfois seulement de 12 ou 13 ans. Ces femmes travaillent souvent toute la journée pour subvenir aux besoins du foyer. Certaines ont des enfants avec le mari. Pourtant, ces enfants ne bénéficient pas des mêmes droits que ceux issus du mariage légal. Ils sont eux aussi victimes de discrimination sociale et juridique, héritant de la marginalisation subie par leur mère
JH: Quels sont les obstacles qui empêchent de faire entendre ces voix marginalisées ?
IOY: À la première Conférence internationale sur les communautés discriminées sur le travail et l’ascendance (CDWD) en Afrique, tenue début avril à Accra, nous avons été mobilisés autour des Objectifs de Développement Durable (ODD) avec une centaine de participants, universitaires et activistes venus de plusieurs pays qui ont dénoncé la persistance des discriminations liées à l’ascendance.
Dans mon pays, les personnes que nous défendons, victimes de discriminations profondes, n’ont pas un accès suffisant aux soins de santé. Les infrastructures médicales sont rares ou éloignées de leurs lieux de vie, les traitements sont coûteux. Ces populations ne disposent souvent pas d’un emploi stable leur permettant de couvrir ces dépenses.
Par ailleurs, la question de l’égalité des genres est au cœur des discussions. Beaucoup revendiquent un traitement égalitaire entre hommes et femmes, mais certains résistent encore à cette idée, jugeant inacceptable que les femmes bénéficient des mêmes droits et opportunités que les hommes. Nous défendons fermement le droit au travail décent et inclusif, accessible à toutes et tous.
Historiquement au Niger, il faut reconnaître que ces populations marginalisées n’ont jamais réellement eu la chance d’accéder à l’éducation ou à la formation, conditions indispensables pour s’épanouir. Le véritable enjeu est donc de garantir des opportunités équitables de formation et d’emploi, afin que chaque individu puisse pleinement participer à la société.
JH : Y a-t-il un témoignage particulièrement marquant dans vos recherches?
IOY : Quand j’écoute les récits des femmes Wahaya, ce qui me frappe, c’est leur résilience. Ces histoires bouleversent.
Je documente quelques-unes de ces histoires, notamment celle d’une femme qui m’a confié qu’elle avait été vendue à l’âge de 12 ans à un commerçant par son propre oncle. Elle ne voulait pas que cela se sache, car parler, c’est risquer les représailles. Elle n’a jamais été mariée mais “offerte” comme une marchandise, sans dot, sans cérémonie, sans droits. Depuis, elle vit dans une servitude déguisée. Elle travaille jour et nuit, s’occupe de la maison, des enfants du maître, des autres femmes, et n’a pas le droit de dire non. Elle a eu des enfants, mais eux aussi sont privés de tout statut légal. Aujourd’hui, cette femme a environ 25 ans. Elle continue de vivre dans un système où la parole des femmes comme elle reste encore largement étouffée.
J’ai aussi rencontré lors d’une exposition sur les séquelles de l’esclavage, Moussa, fils d’une Wahaya, qui a perdu un œil suite à une punition. Il avait perdu une bête en conduisant le troupeau de son maître, et a été battu si violemment qu’il a perdu un œil. Son témoignage montre la cruauté systémique à laquelle ces personnes font face.
Il y a aussi Hadizatou Mani-Karoau, une Wahaya dont le parcours est aujourd’hui un symbole de lutte pour de nombreuses femmes nigériennes voire africaines. Elle s’est battue pour sa liberté et elle y est parvenue, grâce notamment au soutien de l’association Timidria, qui l’a aidée à retrouver ses droits.
Ces histoires sont douloureuses, mais elles montrent que malgré les violences et l’oppression, il y a des lueurs d’espoir. Grâce au travail d’activistes, d’associations, notamment l'Étude sur l’esclavage au Niger : témoignages, manifestations et causes, et d’initiatives comme le GFOD Inclusivity Project, le combat pour l’égalité et pour les droits humains continue.
JH : La collecte de données reflète-t-elle le vécu des groupes discriminés ?
IOY : En tant que chercheur au sein du GFOD Inclusivity Project, j’ai été confronté à des obstacles, mais je m’efforce de les surmonter.
Il faut dire que le sujet que je porte reste un tabou profond. Dans bien des communautés, on refuse d’en parler. Pas par ignorance, mais parce que ceux qui s’y opposent sont souvent ceux qui en tirent profit.
Je crois profondément que mener un combat juste nous accorde une forme de protection spirituelle. C’est une conviction intime. Lorsque tu défends la dignité humaine, il y a quelque chose de plus grand qui te soutient. Alors, malgré les menaces, je continue.
Mon combat se mène sur plusieurs fronts en utilisant la musique, la médiation culturelle et le droit international comme leviers pour faire entendre les voix réduites au silence et sensibiliser sur les injustices. Mais mon message ne s’arrête pas aux frontières de mon pays. Car cette réalité de l’esclavage par ascendance, on la retrouve aussi ailleurs.
Je m’investis aussi sur le plan académique en écrivant et compilan les témoignages. Sur le plan politique, nous appelons à des mécanismes de protection plus inclusifs.
Nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice pour que demain, plus personne ne soit réduit au silence à cause de ses origines. Pour que plus aucun enfant ne naisse esclave d’un système qu’il n’a pas choisi.
« Nos pays ont obtenu leur indépendance en 1960. Mais avec la COVID-19, nous avons vu que l’Afrique n’est pas indépendante ».
Initialement publié le Global Voices en Français
Une infirmière du centre de santé III de Bukakata, dans le district de Masaka, dans le sud de l’Ouganda, administrant un vaccin oral à un bébé. Photo du bureau de pays de l’OMS en Ouganda, utilisée avec permission.
Par Ronald Musoke
L’Union africaine (AU) lance l’une de ses missions de sécurité sanitaire les plus ambitieuses à ce jour : faire en sorte que le continent fabrique 60 % de ses propres vaccins d’ici 2040. A présent l'Afrique ne produit qu'à peine 1% de ses vaccins. Cependant, depuis avril 2021, lorsque l’UA a chargé l'organisation le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) d’initier une structure, les technocrates se sont engagés à réaliser ce rêve. Dans le premier volet d’une série de quatre, Ronald Musoke de The Independent révèle le plan du continent, examinant à la fois les opportunités et les obstacles.
Depuis son siège dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, la Africa CDC s’emploie à transformer le paysage vaccinal de l’Afrique en collaboration avec des partenaires internationaux tels que l’Union européenne, la Global Alliance for Vaccines and Immunization (GAVI), et des institutions financières internationales telles que la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.
Une réalisation majeure, jusqu’à présent, a été la mise en place du Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique (PAVM) afin d’élaborer le « cadre d’action » de la mission. C’était en 2022. Une autre étape importante a eu lieu en février 2024, lorsque la PAVM a été renommée « Plateforme pour la fabrication harmonisée de produits de santé en Afrique » (PHAHM) afin de démontrer son mandat élargi qui inclut désormais l’élaboration de « contre-mesures médicales ».
Alors que l’Union africaine (UA) a 15 ans pour atteindre son objectif de fabriquer 60 % de ses propres vaccins d’ici 2040, le directeur général de l'Africa CDC, Dr Jean Kaseya, dirige la mission avec un sentiment d’urgence. Il affirme :
Nous avons vu pendant la COVID-19 que tous les autres pays peuvent fermer leurs portes et que nous (l’Afrique) sommes laissés à nous-mêmes ; nous avons vu avec la COVID-19 que les Africains ne pourraient jamais survivre s’ils ne recevaient pas ce que d’autres appelaient des vaccins appropriés. Qui peut accepter cela ?
Fin novembre 2023, lors de l’ouverture de la Conférence internationale sur la santé publique dans la capitale zambienne, Lusaka, l’expert en épidémiologie et santé communautaire d’origine congolaise a déclaré aux journalistes :
« Je le répète, la fabrication domestique des vaccins est la deuxième indépendance de l’Afrique », ajoutant : « Nos pays ont obtenu leur indépendance en 1960. Mais nous avons vu avec la COVID-19 que l’Afrique n’est pas indépendante.
Dr Abebe Genetu Bayih, directeur de PHAHM, affirme que l'Union africaine souhaite que les gouvernements, les fabricants, les autorités nationales de réglementation et les bailleurs de fonds travaillent de manière cordonnée cette année afin de surmonter les contraintes et d'attendre l'Independence vaccinale.
Il affirme que l'aventure de la fabrication des vaccins en Afrique est difficile à financer par les institutions traditionnelles car, « c'est une entreprise à haut risque. » Il a également mentionné la nécessité d'obtenir une règlementation robuste qui garantira que les fabricants africains répondent aux normes de qualité, de sécurité et d'efficacité des vaccins.
Le CDC Afrique et ses partenaires ont mené une étude sur la production actuelle des vaccins, l'approvisionnement et la nature de la demande en Afrique. Les résultats de cette étude démontrent que le Continent dispose de 25 projets de fabrication de vaccins actifs à trois niveaux de développement.
Le Dr Bayih a déclaré à The Independent que cinq de ces projets possèdent des installations de fabrication à l’échelle commerciale avec des transferts de technologie signés ou en cours ; cinq disposent des installations de fabrication à l’échelle commerciale mais n’ont pas encore signé les transferts de technologie, et 15 fabricants sont encore dans les premiers stades de développement.
Selon l'enquête sur le paysage de la fabrication en Afrique, actuellement il existe 574 fabricants de produits de santé dans le Continent. Parmi les fabricants de vaccins existant, environ 40% se consacrent uniquement a l'emballage et à l'étiquetage, 40% s'occupent de « remplissage et de finitions », tandis que cinq entreprises locales se consacrent à un certain niveau, à la fabrication de substances médicamenteuses, mais avec une activité de recherche et de développement (R&D) continue limitée dans les installations.
Les experts affirment que cette situation est principalement due à un manque de capacité scientifique domestique accompagné par une chaine d'approvisionnement faible, des régimes réglementaires contraignants, des blocs commerciaux puissants, la rareté des acheteurs potentiels de vaccins, la concurrence avec des marchés subventionnés, l'instabilité politique, des défis géographiques et logistiques, le manque de mécanisme de financement durable et le faible pouvoir d'achat économique du continent.
Selon le CDC Afrique, au cours des cinq prochaines années, trois fabricants africains de vaccins devraient produire et obtenir la préqualification de l'organisation de l'OMS pour neuf vaccins différents et approvisionner le marché continental. Quelques fabricants supplémentaires produiront également des vaccins à grande échelle pour approvisionner leurs pays respectifs.
Pour plus d'informations sur cette campagne veuillez cliquer ici.
Il existe une augmentation significative dans la demande de vaccins et des médicaments fabriqués en Afrique. La population du continent constitue environ 16 pour cent de la population mondiale et supporte 25 pour cent de la charge mondiale de morbidité, avec plus de 50 pour cent de maladies infectieuses mondiales.
Pourtant, malgré le taux de mortalité causé pas des maladies infectieuses, le plus élevé au monde, un peu moins de 1% de vaccins nécessaires aux africaines sont produits en Afrique. Autrement dit l'Afrique importe 99% de ses vaccins, dont sept sur dix actuellement utilisés proviennent de dons via GAVI. Selon les experts, cela représente un risque sanitaire majeur pour le continent. La population africaine en forte croissance devrait passer de 1,4 milliard à 2 milliards d'ici 2040. cela garantira une demande multipliée par trois.
Selon Natasha Kofoworola Quist, spécialiste en communication chez VaxSen, la filiale commerciale de l'institut sénégalais Pasteur de Dakar, la demande de vaccins devrait plus que doubler passant de 1 milliard de doses aujourd'hui à plus de 2,7 milliards de doses au cours des 15 prochaines années.
En produisant des vaccins localement, l'Afrique garantira à sa population un accès rapide et équitable aux vaccins essentiels tout en réduisant sa dépendance aux fournisseurs externes et atténuant les vulnérabilités de la chaine d'approvisionnement. Dr Bayih a également déclaré à the Independent qu'investir dans une entreprise locale de fabrication de vaccins en Afrique entrainera des avantages considérables à long terme notamment : un renforcement de la sécurité sanitaire souveraine, une harmonisation des politiques réglementaires régionales et commerciales, un essor de compétences technologiques, un PIB plus élevé, plus d'emplois et des économies liées à la réduction des importations.
L’Union africaine a déjà priorisé la fabrication de vaccins d'environ 22 maladies y compris, les maladies historiques (Diphtérie, Coqueluche, Tétanos, Hépatite B, Fièvre jaune, Tuberculose, Rougeole, fièvre typhoïde, Cholera, Méningite). D'ici peu, l'UA prévoit d'élargir la production de vaccins contre le VPH (virus du papillome humain), le VIH, le Pneumocoque, la COVID 19 et le Rotavirus. Elle surveille aussi la production de vaccins contre l'Ebola, Chikungunya, la fièvre de la vallée du Rift, la Grippe et la Fièvre du Lassa entre autres.
Dans le but de soutenir la fabrication locale de vaccins en Afrique, plusieurs partenaires internationaux notamment : des institutions de financement du développement telles que la Banque africaine de développement [BAD], la Banque européenne d'investissement et la Banque africaine AfreximBank, ont engagé des milliards de dollars d'investissement dans la production de vaccins de même que dans la chaîne d'approvisionnement en Afrique. GAVI, l'un des principaux acheteurs de vaccins administrés sur le continent a également exprimé son engagement à soutenir le programme de vaccination en Afrique.
Grâce à ces assurances, au cours des trois dernières années, des projets d'investissements de plusieurs milliards de dollars visant a créer 23 usines de production de vaccins ont été proposés. Le 20 juin 2024, l‘Union européenne a lancé un projet de 1,1 milliard de dollars pour accélérer la production de vaccins en Afrique.
l'Union européenne a déclaré que le programme permettrait d'alléger les couts de démarrage et d'assurer la demande de vaccins en Afrique.
Tout cela, réalisé en étroite collaboration avec des partenaires africaines aux niveaux national, régional et continental (Africa CDC et AUDA-NEPAD), selon Javier Niño Pérez, l'ambassadeur de l'Union européenne auprès de l'Union africaine.
Cependant, Jane Nalunga, directrice exécutive de l'institut d'informations et de négociations commerciales en Afrique de l'est et australe (SEATINI-Uganda), un groupe de réflexion basé a Kampala, constate un nombre de défis que doit surmonter l'Afrique pour obtenir l'indépendance vaccinale. Parmi ces défis se trouve la propriété intellectuelle, des brevets spécifiques, a – t – elle déclaré. « les brevets sont supervisés par des entreprises privées et ils ne font pas dans la charité ; les brevets concernent l'argent et le fait d'en gagner plus ».
Dr Bayih poursuit :
La fabrication des vaccins en Afrique exige un schéma optimal de transfert de technologie qui bénéficie à la fois à l'innovateur et aux bénéficiaires des technologies. Toutefois les fabricants africains devraient toujours se préparer au transfert de technologie.
Dr Adrian Ddungu Kivumbi, secrétaire général de l'association des fabricants pharmaceutique (UPMA) en Ouganda, a confié à the Independent que « le délai de 15ans pour atteindre l'objectif de l'année 2040 est très long ».
Selon lui, l'agenda établi par l'Union africaine peut être atteint mais également il anticipe des limitations par rapport au financement, au cadre réglementaire et un manque de volonté politique.
Je ne dirai même pas que nous manquons de main-d'œuvre, car nous avons des scientifiques hautement qualifiés qui finissent pas partir ailleurs parce que nous ne les payons pas suffisamment. Si les salaires et l'environnement de travail étaient plus favorables, nous pourrions retenir beaucoup de personnes ici en Afrique. Donc, nous devons remettre de l'ordre chez nous.
Et peut-être, plus important, la fabrication durable de vaccins à grande échelle doit offrir une demande prévisible et une garantie d'achat. Les états membres de l'Union africaine doivent s'engager à acheter des vaccins fabriqués en Afrique afin d'éviter les duplications, un gaspillage potentiel des ressources, une fragmentation du marché et un mécanisme de coordination continental.
Dr Bayih déclare que le succès des vaccins fabriqués en Afrique sera fondé sur la capacité à tirer parti de la libre circulation des produits de la ZLECAF de même que l'harmonisation des politiques commerciales en Afrique.
En ce moment, le concept d'« activité extrémiste » a une grande portée dans la législation russe,
Initialement publié le Global Voices en Français
Photo de David Pupăză sur Unsplash
Ce 22 juillet, le siège du Parlement russe, la Douma d'État, a introduit une nouvelle loi qui impose des amendes pour des recherches sur Internet de contenus dits « extrémistes ». De plus, une autre loi qui a été récemment adoptée classifie l'usage des réseaux privés virtuels, les VPNs (Virtual Private Network) comme une circonstance aggravante des crimes. L'usage de ces réseaux peut entraîner des punitions plus fortes et rendre les offenses plus sérieuses aux yeux du gouvernement.
Anton Gorelkin, un représentant de la Douma d'État, a écrit sur sa chaîne Telegram que « Les citoyens pourront utiliser librement des VPN à toutes fins légales. Mais si quelqu’un utilise de tels services pour commettre un crime, cela sera considéré comme une circonstance aggravante. »
Le nouvel amendement prévoit l'imposition des amendes entre 3 000 et 5 000 roubles (environ 33 à 55 dollars américains) aux personnes qui cherchent ou accèdent (ainsi qu'avec un VPN) aux « informations ou matériels extrémistes », même si les sites ont déjà été officiellement interdits. La loi introduit aussi des amendes concernant la promotion, également par les publicités, des outils qui peuvent être utilisés pour contourner les restrictions mises en place sur l'Internet, comme les VPNs. Ces amendes sont entre 555 dollars américains pour les individus et 5 550 dollars pour les entités morales.
Selon l'article de Meduza, la définition des « matériels extrémistes » référencés dans les amendements est prise au sens large. Le nouvel article dans la loi enclave deux approches pour déterminer si l'information est classifiée comme « extrémiste ». La première, qui est plus claire, inclut tout ce qui est regroupé dans la liste fédérale de matériels extrémistes. C'est à noter que la liste, qui est disponible au public, compte actuellement plus que cinq mille sites.
Pour la deuxième approche, les auteurs de l'amendement font référence à la définition de « matériels extrémistes » donnée par « La loi fédérale sur la lutte contre l'extrémisme ». Cette approche laisse la porte ouverte à des interprétations larges du terme et à un potentiel d'abus. Selon la loi, tous les documents et toute information qui encouragent des activités extrémistes, ou bien qui justifient ou valident leur nécessité, peuvent être classifiés comme relevant de l'extrémisme.
En ce moment, le sens d'« activité extrémiste » a une grande portée dans la législation russe, il comprend à la fois des activités terroristes ainsi que l'usage des symboles des organisations présumés « extrémistes » en Russie. Par exemple, cette étiquette a été appliquée à la Fondation anticorruption d'Alexeï Navalny et également au « mouvement international LGBT et ses filiales. »
À présent, cette étiquette n'a pas encore été appliquée à des organes de presse libres en Russie. Par contre, Meduza suggère que sans législation qui empêche les autorités de leur appliquer cette étiquette, ces amendements, comme ils existent maintenant, avancent vers une criminalisation de la lecture, puisque le jugement d'extrémiste aurait pour effet d'interdire entièrement la lecture de ces sources.
La manifestation représente une lutte multidimensionnelle : économique, géopolitique et éthique.
Initialement publié le Global Voices en Français
Les manifestants se rassemblent au Port du Pirée afin d'empêcher une livraison militaire prétendument destinée à Israël. Photo par Sotiria Georgiadou. Utilisée avec permission.
Malgré la chaleur estivale incessante à Athènes, les manifestants grecs se sont rassemblés au port du Pirée dans la soirée du 16 juillet afin d'empêcher le chargement d'un cargo militaire prétendument à destination d'Israël, un blocus faisant partie d'une vague de plus en plus importante de manifestations similaires. La manifestation a ciblé le cargo « Ever Golden », que les manifestants accusaient de transporter de l'acier destiné à l'armée israélienne afin qu'ils en fassent usage. Organisée par les syndicats d'échanges grecs, les groupes de gauche, les anarchistes et les collectifs communistes, la manifestation reflétait la colère croissante publique envers ce qui a été perçu comme une complicité de la Grèce dans l'attaque en cours de Gaza par Israël.
Dans un puissant acte de solidarité, les manifestants ont essayé de retarder les manœuvres portuaires, afin d'empêcher un soutien matériel à la violence et de sensibiliser au rôle de la Grèce dans le conflit. Les manifestants ont envahi les jetées, portant des drapeaux palestiniens, des keffiehs et des t-shirts « Free Palestine » [« Libérez la Palestine »], en scandant, en autres, le slogan « Pas de coopération avec Israël, pas de port complice au génocide ».
Un internaute grec, probablement lié au groupe visible dans la vidéo, exprime sa solidarité avec les manifestants du Pirée :
NOW at the port of Piraeus
The dockworkers assure you, they do not stain their hands with the blood of the people
We will not become accomplices in the genocide! #παλαιστίνη #FreePalestine https://t.co/Xh0JZK4KWe
— Red Andreou (@RedAndreou) July 16, 2025
Ce qu'il se passe ACTUELLEMENT au port du Pirée
Les dockers assurent qu'ils ne se tachent pas les mains avec le sang du peuple
Nous ne serons jamais complices du génocide ! #Palestine #FreePalestine https://t.co/Xh0JZK4KWe
— Red Andreou (@RedAndreou), 16 juillet 2025
Pendant la manifestation, une large coalition de citoyens grecs s'est rassemblée contre le soutien qu'ils qualifient d'inacceptable aux actions entreprises par Israël à Gaza. Les activistes ont encerclé le port, allumé des fusées éclairantes et ont scandé des slogans de solidarité avec la Palestine, demandant l'arrêt de l'implication de la Grèce dans la prise en charge des exports militaires.
Le syndicat des dockers (l'ENEDEP) du terminal des conteneurs du Pirée, propriété de l'État Grec et régi par l'Autorité du Port du Pirée (PPA), appartenant majoritairement à COSCO Shipping Chine [une entreprise de fret chinoise], a joué un rôle majeur dans l'organisation de la manifestation. Dans un communiqué public, le syndicat a déclaré ne pas laisser décharger du bateau toujours amarré les cinq conteneurs, suspectés de contenir de l'acier militaire. Selon le président du syndicat Markos Bekris, le cargo est censé partir pour Israël. Il a averti que si la livraison continuait, le syndicat n'hésiterait pas à intensifier les manifestations.
Markos Bekris proclame un discours aux manifestants rassemblés au port du Pirée. Photo de Sotiria Georgiadou. Utilisée avec permission.
Pendant la manifestation, des banderoles condamnant non seulement le gouvernement israélien mais aussi le gouvernement grec étaient en l'air. Les organisateurs ont proclamé leurs actions comme étant non seulement anti-sionistes, mais aussi comme un rejet du rôle de plus en plus important de la Grèce dans l'aide logistique aux guerres à l'étranger.
Le message des manifestants était clair : les Grecs ne veulent plus être complices de ce qui est largement considéré comme un génocide à Gaza. Les manifestants ont condamné le gouvernement de Nouvelle Démocratie, mené par le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis, à cause de leur aide aux exports militaires vers Israël et d'avoir gardé un lien proche avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, alors même que les rapports de bombardements à l'aveugle de civils à Gaza se multiplient.
De nombreux activistes ont qualifié les liens renforcés entre la Grèce et Israël de sources de frustration et d'indignation. Même si le Premier ministre Mitsotákis avait qualifié publiquement les actions d'Israël à Gaza d'« injustifiables » en mai dernier, son gouvernement a tout de même continué à entreprendre une coopération militaire et stratégique avec l'Etat d'Israël.
Selon certains rapports, la Grèce aurait considérablement intensifié ses achats de technologie militaire israélienne, avec notamment des systèmes de drones, des missiles comme équipement de défense et des outils de cyber-surveillance. Des entraînements militaires communs entre les deux pays sont devenus de plus en plus fréquents, notamment dans la partie Est de la Méditerranée, où l'exploration énergétique et les tensions régionales ont rendu de telles alliances de plus en plus stratégiques.
Ces développements sont plus que de la diplomatie pragmatique et avertissent plutôt d'un alignement idéologique. Aux yeux des manifestants, Mitsotákis ne coopère pas simplement avec B. Netanyahou, il en est un soutien actif.
En plus du problème de soutien militaire direct, le silence de la Grèce vis-à-vis de la crise humanitaire à Gaza est devenu l'une des raisons principales du mécontentement des citoyens. Le gouvernement Nouvelle Démocratie n'a offert aucune aide humanitaire importante aux Gazaouis, n'a créé aucune voie sécurisée sûre pour les réfugiés palestiniens et n'a pas fait imposer de pression diplomatique sur Israël afin de stopper son offensive.
Pendant que la plupart des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont soutenu la proposition des Pays-Bas consistant à revoir les liens du bloc avec Israël suite à leurs actions à Gaza, la Grèce et Chypre n'ont pas rejoint l'initiative. La Grèce n'a d'ailleurs pas signé le communiqué (en commun avec 22 autres pays) condamnant la création d'une famine à Gaza par Israël.
Cela fut perçu par les activistes comme de l'irrespect pour l'humain et plus précisément pour les vies palestiniennes. Alors que Gaza fait face à un délogement de masse, à des destructions d'infrastructures, une famine forcée et à ce que de nombreux observateurs, notamment des membres des Nations Unies, ont qualifié de génocide, le gouvernement grec n'entreprend rien.
Pour beaucoup, cette indifférence reflète les politiques plus larges du gouvernement vis-à-vis des populations vulnérables. Quelques semaines seulement avant les manifestations de juillet, le gouvernement grec avait annoncé la suspension des processus de demande d'asile de la part de Nord-Africains, en mentionnant une augmentation récente d'arrivées dans les îles de la Mer Égée, au Sud du pays.
Cette décision s'intègre dans une position anti-migratoire plus large ayant caractérisé le gouvernement de la Nouvelle Démocratie : des frontières renforcées, la criminalisation de la migration et des retours en arrière systématiques. On pourrait se dire que ce traitement des peuples délogés par le gouvernement est un parallèle de son délaissement des Palestiniens, tous vus comme des populations à disposition au service d'intérêts géopolitiques.
Pour beaucoup de manifestants, l'opposition aux livraisons militaires fait partie d'une position politique plus large. Les manifestations au Pirée n'étaient pas que pour Gaza, c'était aussi un rejet des agendas impérialistes de la Grèce et de son alignement avec l'OTAN, l'Union européenne et Israël.
Le lieu de la manifestation était aussi très chargé symboliquement. Le terminal de containers privatisé par COSCO, participant grandement aux intérêts de l'état chinois,
souligne le mécontentement grandissant vis-à-vis du contrôle étranger des infrastructures en Grèce. Dans ce sens, la manifestation représente une lutte à différentes échelles : économique, géopolitique et éthique.
Au 20 juillet, l'« Ever Golden » était toujours amarré au Pirée. L'ENEDEP tient sa position anti-coopération. Même s'il est symbolique, cet acte de résistance est aussi pratique et stratégique. En ciblant la logistique d'un conflit militaire, notamment dans les ports et les terminaux de fret, les manifestants grecs adoptent des méthodes d'action directes, certes classiques, mais efficaces.
Leur appel à agir sert à rappeler que la résistance n'est pas seulement exprimée par des marches mais aussi par de la solidarité et des blocus organisés.
La langue de demain ne sera ni l’anglais ni le français, ce sera la technologie.
Initialement publié le Global Voices en Français
Des enfants dans le laboratoire de technologie. Image de Cynthia Ebot Takang, utilisée avec permission.
A travers le Cameroun, et surtout pendant les vacances d’été (de fin juillet à début septembre), de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants à des programmes de formation en codage, robotique et intelligence artificielle. Ce qui n’était autrefois qu’un intérêt marginal est en train de devenir une véritable tendance nationale : la maîtrise du numérique n’est plus perçue comme un luxe, mais comme une nécessité.
Alors que l’intelligence artificielle et les technologies avancées commencent à transformer le monde en profondeur, l’Afrique court une fois de plus le risque d’être laissée pour compte. De nombreux enfants africains n’ont toujours pas accès à une initiation précoce aux technologies, ce qui accentue les inégalités éducatives et économiques déjà existantes. Mais un changement est en cours. Au Cameroun, de plus en plus de parents prennent les choses en main en inscrivant leurs enfants à des programmes d’intelligence artificielle et de codage, afin de leur garantir une place dans le monde de demain.
L’an dernier, à Yaoundé, capitale du Cameroun, un enfant de quatre ans s’est présenté devant une salle remplie de parents, de mentors et d’amis. Beaucoup ne s’attendaient qu’à quelques sourires timides. À la surprise générale, il a pourtant présenté avec assurance un projet collectif : un jeu interactif qui aide les utilisateurs à choisir des repas sains selon leur âge, leur état de santé et leur genre. Ce projet était organisé dans le cadre d’un boot camp de cinq semaines consacré à l’intelligence artificielle pour les enfants. Organisé par le boot camp Kitadis, l’événement s’est poursuivi cette année avec une édition 2025.
L’outil a été inspiré par la propre mère du chef d’équipe, étant enceinte, qui avait des difficultés à planifier ses repas. Le projet a remporté le « Demo Day » (l’événement final de présentation du bootcamp d’intelligence artificielle de cinq semaines destiné aux enfants) au cours duquel les participants exposaient leurs idées devant leurs camarades et leurs enseignants.
Dans un pays où l’accès à la technologie demeure inéquitable et où l’innovation est souvent considérée comme le domaine des adultes, ce moment a démontré que même les plus jeunes Camerounais sont capables d’identifier des problèmes concrets et de créer des solutions pour les résoudre.
À Yaoundé, à Ngoa-Ekelle (un quartier situé au cœur de la capitale), le Centre Kitadis est l’un des pôles qui vit ce changement. Dès 9 heures, une salle de classe se remplit d’enfants âgés de 4 à 13 ans, les doigts tapant rapidement sur les claviers, guidés par deux jeunes formateurs. L’objectif ne se limite pas à l’apprentissage de la dactylographie ou de PowerPoint : il s’agit d’éveiller la créativité grâce à la technologie.
Le fondateur de l’entreprise Star Light Inc., Mabu Celeb Njienyo, qui dirige le camp, est convaincu que l’éducation numérique est essentielle pour former une génération capable de résoudre les problèmes. Il a déclaré :
Tout le monde se plaint, mais peu de gens utilisent la technologie pour résoudre les problèmes.
Le programme s’achève par une journée de démonstration, au cours de laquelle les participants exposent leurs créations devant leurs parents et un panel d’évaluateurs. Les enfants collaborent en groupe, et le contenu pédagogique est élaboré de façon à permettre même aux novices absolus de réaliser un projet concret et fonctionnel après cinq semaines. « Nous poursuivons l’accompagnement après le camp en créant des clubs technologiques dans leurs établissements scolaires », a précisé Njienyo.
Juste à l’autre bout de la ville, dans un autre centre de formation — le BLIS Global Center, situé à Biyem-Assi Lac (un quartier du centre de Yaoundé) — l’organisation est plus soutenue. Les enfants y arrivent dès 8 heures du matin, enfilent des blouses blanches de laboratoire et se lancent dans diverses activités : programmation de robots, conception d’objets avec des imprimantes 3D, ou encore assemblage de systèmes mécaniques simples. Leur espace de travail ressemble à un mini-laboratoire, avec des câbles, des simulateurs, des roues et des ordinateurs éparpillés autour de leurs postes de travail.
Le directeur technique en charge de la programmation et de la robotique au centre, Che Emmanuel Anye, estime qu’enseigner les technologies aujourd’hui n’est plus une option. Il a déclaré à Global Voices :
La langue de demain ne sera ni l’anglais ni le français, ce sera la technologie.
Le programme de trois ans de BLIS Global commence dès l’âge de six ans et initie progressivement les enfants aux technologies pratiques : conception de poubelles automatiques, simulation de systèmes électroniques, et même création de premiers prototypes destinés à un usage commercial. Les frais annuels s’élèvent à 100 000 FCFA (167 USD) et couvrent des formations en codage, robotique et développement de talents. Mais ce qui rend le programme encore plus marquant, c’est son engagement en faveur de l’inclusion, en accueillant des enfants issus de milieux divers. Cette année, grâce à différents sponsors, Sœur Balbine Lemana, fondatrice et directrice de l’orphelinat Sainte Rita, a pu inscrire dix enfants au centre.
Beaucoup d’enfants inscrits dans ces centres et ailleurs dans le pays choisissent de s’orienter vers une formation plus technique. Ils affirment connaître à la fois les avantages et les risques de la technologie, mais se disent prêts à exploiter pleinement ses bienfaits pour soutenir leur communauté.
L’inspecteur pédagogique national du Cameroun pour l’informatique, Godson Muluh, soutient ce mouvement. Lauréat en 2024 du concours Google Gemini AI, il est convaincu que l’éducation technologique doit commencer le plus tôt possible.
Les vacances sont l’occasion d’apprendre d’autres compétences, comme l’utilisation de la technologie. La plupart des écoles ne peuvent pas enseigner en profondeur les compétences numériques pendant l’année scolaire. Commencer cela tôt aide à choisir un métier et à gagner confiance avec la technologie, ce qui est important aujourd’hui dans tous les domaines de la vie.
Il a raconté que commencer à apprendre l’informatique tôt lui a donné une avance au lycée, ce qui l’a distingué des autres élèves.
Tu peux faire le strict minimum avec l’IA, et elle fera le travail difficile à ta place. Plus les enfants comprennent cela tôt, mieux cela est.
Dans des classes autrefois pleines de craie et de poussière, les enfants au Cameroun apprennent aujourd'hui à coder, programmer des robots et créer des outils qui répondent à de vrais besoins. Pour certains, comme ce garçon qui a développé un jeu sur la nutrition pour sa mère, c’est une expérience très personnelle. Pour d’autres, c’est le début d’un parcours dans un monde où les solutions sont faciles à trouver, juste en quelques clics.
Le Golem est souvent considéré comme le premier superhéros
Initialement publié le Global Voices en Français
Représentation de rabbi Loew et du Golem au musée de cire de Madame Tussaud à Washington DC. Image tirée de Wikipedia. CC BY-SA 4.0.
Le Golem, figure séculaire de force, de masse et de puissance brute, trouve son origine dans le folklore juif. Selon la légende la plus répandue, c’est au XVIe siècle qu’un rabbin de Prague aurait créé cet être mythique – ou « monstre » – à partir d'argile, en utilisant des incantations mystiques, pour protéger sa communauté opprimée des pogroms. Au fil des siècles, le Golem a transcendé ses origines, inspirant des personnages comme le monstre Frankenstein de Mary Shelley, devenant un thème central des films muets et façonnant les superhéros du monde de la bande dessinée, de DC Comics à Marvel Comics.
Le mot hébreu « Golem » (גּוֹלֶם ) apparaît pour la première fois dans les Psaumes, signifiant une « masse informe ». Aujourd'hui, le Golem est une puissante métaphore de l'intelligence artificielle (IA), incarnant à la fois la promesse d'un serviteur loyal et la crainte d'une création incontrôlable. Cette capacité d'adaptation souligne la pertinence durable de l'histoire du Golem, qui s'accorde aux nouvelles angoisses et aspirations culturelles.
La légende juive du Golem est souvent considérée comme le prototype du superhéros moderne. Ce protecteur mythique, capable de pouvoirs immenses, mais souvent incompris ou craint, est à l'image de nombreux héros emblématiques de bandes dessinées. Le double rôle du Golem – à la fois protecteur et étranger – résonne profondément dans le genre des superhéros, où les personnages sont souvent confrontés à des capacités extraordinaires et à l'aliénation sociale.
L‘influence du Golem sur les créateurs de superhéros est profonde, d'autant plus que de nombreux créateurs de personnages universellement appréciés comme Superman, Batman, Green Lantern, Iron Man, Thor, Black Panther, Captain America et les X-Men étaient des immigrés juifs ou des descendants d'immigrés juifs d'Europe centrale et de l'Est. Pour ces créateurs, le Golem – un héros juif né de la nécessité – symbolisait leurs propres luttes en tant qu'étrangers s'efforçant de protéger les personnes vulnérables dans un monde souvent hostile.
Parmi les superhéros, Hulk est peut-être celui qui incarne le plus directement l'essence du Golem. Le légendaire créateur de bandes dessinées Stan Lee, qui a co-créé Hulk aux côtés de Jack Kirby, a déclaré un jour : « Quand on y pense, l'Incroyable Hulk est un Golem » L'oscillation de Hulk entre protecteur et destructeur reflète les deux aspects du Golem – un être créé pour servir et défendre, mais capable d'immenses ravages lorsqu'il est hors de contrôle. Dans ses premières apparitions, la peau grise de Hulk le rapproche du Golem, sculpté dans l'argile et imprégné d'une puissance brute et indomptée.
Robert G. Weiner, bibliothécaire spécialisé dans la culture populaire et expert en bandes dessinées, a répondu à Global Voices par courriel :
Le lien avec Hulk est solide, puisque Stan Lee a dit que Hulk était une sorte de Golem (tout comme Frankenstein et Jekyll et Hyde). Hulk oscille entre le rôle de protecteur et celui de destructeur. De nombreuses histoires de Golem présentent les deux aspects : celui d’un saint, qui sert Dieu en servant les Juifs, et celui d’une menace qui fait des ravages. Les adaptations cinématographiques du Golem montrent souvent le personnage comme monstrueux et incontrôlable.
Arie Kaplan, dans son livre primé « From Krakow to Krypton : Jews and Comic Books »; (De Krakov à Krypton, les Juifs et la bande dessinée), explore le lien entre Superman et le Golem. Superman, créé en 1933 par Jerry Siegel et Joe Shuster, est un autre superhéros profondément inspiré par le Golem. Siegel et Shuster, fils d'immigrés juifs ayant fui les pogroms, ont donné à Superman des traits rappelant le rôle protecteur du Golem. Les premières histoires de Superman le présentent comme un champion de la justice sociale, luttant contre la corruption et défendant les impuissants. Kaplan, qui a écrit « Man of Snow » (L’homme des neiges) de DC Comics, où Superman se retrouve soudainement attaqué par un golem fait de neige, explique que « le nom hébreu de Superman, Kal-El (« Tout ce qui est Dieu »), renforce son lien avec la tradition juive. » L'historien Ralph Nurnberger a également observé que le Golem et Superman ont tous deux été « créés pour venger le mal au nom des faibles et des impuissants. »
Iron Man s'inspire aussi subtilement du Golem. Son réacteur Arc, indispensable à sa survie, fait écho à l'étoile qui orne la poitrine du Golem dans l'adaptation du film muet de Paul Wegener (1915). Il est intéressant de noter qu'Iron Man, comme Hulk, était initialement représenté avec des couleurs grises, ce qui renforce l'influence du Golem sur sa conception.
Le Golem lui-même a fait des apparitions dans Marvel Comics au cours des années 1970, notamment dans la série « Strange Tales ». Il s'est parfois joint à des superhéros pour combattre les nazis et, à d'autres moments, il est apparu comme un monstre incompris. Ces représentations variées mettent en évidence la flexibilité narrative du Golem, qui sert tour à tour de héros et d'antagoniste – une caractéristique de son héritage durable dans les récits. Weiner l'explique dans un entretien avec Global Voices:
Il s'agit plutôt d'une souplesse narrative d'un folklore. Les personnages folkloriques sont souvent transformables et peuvent changer au service de l'histoire qu'ils racontent. Le Golem a de nombreuses variantes. Le Golem est à la fois un héros et un méchant/monstre, selon les contes utilisés comme source (ou simplement les nouvelles versions du personnage).
L'influence du Golem dépasse le folklore et la bande dessinée pour s'étendre au domaine de la technologie et de l'intelligence artificielle. En tant que création née de l'ingéniosité humaine, le Golem est un précurseur du concept moderne de robots et d'IA. Le terme « robot », inventé au début du 20ème siècle par le dramaturge tchèque Karel Čapek dans sa pièce « R.U.R. », (Rossumovi univerzální roboti), a probablement été influencé par la légende du Golem. Dans l'œuvre de Čapek, les robots sont des êtres artificiels qui, à l'instar du Golem, servent d'abord l'humanité, mais deviennent ensuite incontrôlables.
Les pionniers de l'IA et les commentateurs culturels ont établi des parallèles entre le Golem et les systèmes d'IA contemporains. Geoffrey Hinton, souvent appelé « le parrain de l'IA », a mis en garde contre les complexités et les mystères des réseaux neuronaux modernes en déclarant : « Nous ne comprenons pas exactement comment ils font ces choses ». Cela fait écho à l'incertitude mystique qui entoure la création et le comportement du Golem.
Roland Hendel, professeur émérite de Bible hébraïque et d'études juives à l'université de Californie à Berekley, établit une comparaison poignante, dans un courriel adressé à Global Voices :
Le Golem ne peut pas parler parce qu'il s'agit d'une création imparfaite, faite par des humains. Il contraste avec Adam (également fait de terre), que Dieu crée et à qui il donne le pouvoir de la parole. L'analogie avec l'IA pourrait être similaire : l'absence d'âme ou de conscience de soi.
L'historien Yuval Harari souligne la puissance croissante des systèmes d'intelligence artificielle, en notant leur remarquable capacité à manipuler et à générer du langage. Cela contraste fortement avec le silence du Golem, symbole de son imperfection en tant que création humaine. Les observations de M. Harari nous rappellent que la réalité dépasse souvent la fiction, les systèmes d'IA continuant à redéfinir les limites de l'innovation et du contrôle humains.
De nouveaux modèles et institutions tentent de relever les défis éducatifs auxquels l'Ouganda est confronté.
Initialement publié le Global Voices en Français
Des écoliers ougandais se préparent pour une procession. Image de NSAMBA HERMAN sur Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0 Deed) (CC BY-SA 4.0 Deed)
Le paysage éducatif en Ouganda est dominé par des défis enracinés qui continuent de freiner le pays dans ses aspirations de développement. Des problèmes tels que l'éducation de mauvaise qualité, la faiblesse des infrastructures, l'insuffisance de personnel, et les défis financiers restent majoritaires. Malgré ces défis, il y a des modèles qui ont connu des succès dans le pays composé de 48 millions d'habitants, et à travers ces derniers, l'Ouganda a fait un énorme progrès dans l'élargissement de son accès à l'éducation.
Dans cet article, nous examinons le contexte spécifique du système éducatif en Ouganda et considérons comment les nouveaux modèles et les institutions progressent, ce qui crée une résilience et encourage le développement.
Une des barrières éducatives en Uganda est l'accès inégal à l'éducation dans la société. L'Ouganda a l'un des plus hauts taux d'exclusion à l'éducation dans le monde. Environ 20 pour cent des élèves de l'école primaire ne sont pas scolarisés, et 12.5 pour cent de ceux qui étaient scolarisés ne sont pas en cours. Les frais de scolarité, les infrastructures inadaptées, et les disparités socio-économiques sont certains des facteurs qui contribuent à ces barrières.
Un autre problème est que même pour ceux à l'école, la qualité de l'éducation est généralement faible. Des programmes obsolètes, l'absence de matériel et des enseignants non formés sont les causes des faibles résultats d'apprentissage. Dans les zones rurales, c'est plus prononcé, ce qui accentue encore le fossé entre les zones urbaines et rurales.
Finalement, les restrictions financières et le coût de l'éducation sont des barrières majeures qui empêchent les enfants d'accéder à l'éducation. La majorité des foyers font face à des frais de scolarités imprévisibles et en augmentation, ce qui conduit les élèves à quitter l'école.
En dépit de tous ces problèmes, plusieurs modèles ont été créés pour promouvoir la résilience et la croissance et ce sont révélés efficaces dans le paysage éducatif de l'Ouganda.
L'approche holistique de UniHouse : UniHouse est une éducation mondiale, des stages et des solutions pour les développements de carrières ont été fondés en 1999. UniHouse collabore avec les gouvernements et les organismes pour offrir des programmes autour des paramètres économiques et culturels divers, en responsabilisant les entreprises et les individus.
BRAC Ouganda : BRAC a développé les interventions éducatives parmi les enfants marginalisés, en particulier les filles, en passant par des écoles communautaires et du mentorat. Les centres liés au développement de l'enfance précoce et le soutien parmi les adolescentes ont montré des gains mesurables notamment dans les résultats d'apprentissage.
« Eduquons » : Cette entreprise sociale responsabilise les étudiants ougandais dans le secondaire via des compétences liées à l'entrepreneuriat et au leadership via une éducation expérimentale. En intégrant des compétences pratiques liées au business dans le curriculum, « Éduquons ! » réduit l'écart entre l'éducation et l'emploi.
La fondation Ecole pour la vie : insiste sur les communautés rurales et pauvres, « école pour la vie » fournit une éducation primaire de haute qualité avec un accent particulier sur la participation communautaire, la formation des enseignants, et l'amélioration des infrastructures.
War Child Holland : Basée dans les zones de conflit en Ouganda, War Child met en place des programmes d'apprentissage accéléré et offre un soutien psychosocial aux enfants non scolarisés ou ayant manqué une année scolaire en raison d'un traumatisme ou d'un déplacement.
STiR Education : En collaboration avec les ministères de l'Éducation, STiR soutient la motivation et l'innovation des enseignants. En Ouganda, l'organisation gère des réseaux de développement professionnel dirigés par des pairs qui encouragent la réflexion sur les pratiques et l'amélioration continue parmi les éducateurs.
Les services de conseils stratégiques sont essentiels afin de résoudre les problèmes éducatifs en Ouganda et pour faciliter un développement durable.
Les responsables doivent être stratégiques concernant la politique de formulation et son implémentation, comme la politique efficace est la clé pour améliorer le système éducatif de l'Ouganda. Cela comprend la mise à jour du recrutement des professeurs et la politique de formation, les programmes d'études inclusifs sont sensibles aux contextes locaux et aux langages, ils éliminent les taxes scolaires qui dissuadent les adhérents.
D'autres pistes éventuelles visant à augmenter le secteur éducatif de l'Ouganda sont les partenariats publics et privés. Les gouvernements et le secteur privé peuvent travailler ensemble pour combler le fossé dans les ressources, en particulier concernant les infrastructures scolaires, le e-learning et les formations professionnelles. Les partenariats peuvent également faciliter la création de programmes d'études alignés avec les besoins du marché de l'emploi, améliorant l'employabilité parmi les jeunes en leur donnant également des compétences correspondant aux besoins du marché professionnel.
Finalement, l'Ouganda devrait investir dans des initiatives de renforcement des capacités. Le développement professionnel en service pour les enseignants et les administrateurs scolaires est essentiel. Les programmes qui supportent le leadership instructif, la gouvernance scolaire, et le management des classes peuvent affecter de façon positive les environnements d'apprentissage.
Alors qu'il existe des défis considérables pour le système éducatif de l'Ouganda, il existe également des solutions claires pour aller vers l'avant. Les entreprises et les organisations comme UniHouse et Shimizu Corporation et des programmes locaux comme BRAC Ouganda, Éduquons, et STiR éducation fournissent des modèles évolutifs afin de renforcer les systèmes éducatifs. Avec des réformes politiques stratégiques, des coordinations intra-secteurs, et des investissements dans le renforcement des capacités, l'Ouganda peut créer un système plus résilient et un système éducatif équitable. Cela, à son tour, instaure une fondation solide pour une croissance socio-économique plus large et un développement national sur du long terme.