J’ai la fibre chez moi depuis environ un an seulement. Je vis en Auvergne, et en Auvergne, on a du pognon pour payer les soirées de Wauquiez à 100 000 €, ou pour installer des panneaux « La région aide ses communes » sur toutes les entrées de villages, mais quand il s’agit de fibrer, à l’instar de la Bretagne (qui est également en retard), on est très mauvais.
La carte de l’ARCEP parle d’elle-même :
Il suffit de s’éloigner des grandes villes pour que trouver de la fibre relève de la chance.
Mais j’ai eu de la chance et à 20 km j’ai la fibre. Ça marche bien. Ça change la vie, quand on a toujours eu que l’ADSL à 8 Mb/s (donc 1 Mo/s) en débit descendant. Encore heureux, je ne regarde ni la télé, ni Netflix. La fibre améliore la connexion et permet notamment d’uploader des fichiers (c’était impossible avant, à 80 ko/s) ou regarder des vidéos en full-HD voire de la 4K sur YouTube (impossible avant aussi, sauf à passer par YouTube-DL et attendre 3 heures d’avoir le fichier hors-ligne).
Mais j’ai déménagé.
Loin dans un petit village.
Donc à nouveau pas de fibre.
Ils ont promis que toute la région serait fibrée d’ici fin 2025. Sachant qu’il doit rester 70 % du territoire à fibrer (pour 5 % de la population, à la louche), et qu’il reste tout juste plus de 6 mois, la promesse ne sera pas tenue, ce n’est pas possible. Même si demain ils disaient 2030, ça me semblerait encore très optimiste.
Plusieurs options se posent.
Premièrement, ça signifie un débit de 4 à 6 Mb/s en DL pour ~30 à 40 € mois. On pourrait balayer ça immédiatement, mais attendez, y a pire.
La maison où je suis n’a jamais été connectée en ADSL (les tests d’éligibilités me disent qu’il n’y a pas de ligne). Je devrais donc payer une centaine d’euros pour établir une ligne… et me coltiner le les débits de merde mentionnés dans la phrase précédente. Pour moi c’est déjà mort, mais si vous étiez encore chaud, c’est pas fini.
l’ADSL va disparaître. D’ici quelques mois déjà, en janvier 2026 pour être précis, la souscription deviendra impossible et après le réseau sera peu à peu abandonné ou démantelée. Donc payer pour faire installer une ligne qui ne fonctionnera plus d’ici 1 à 4 ans et pour un débit de merde, et, après ça, me retrouver au point de départ ? Non vraiment, c’est très gentil, mais non merci.
C’est mignon.
Dans les zones non fibrées ou non fibrables, ou celles que le Cartel des opérateurs refuse de connecter car pas assez rentable, ils se contentent d’installer une antenne LTE quelque part et font prendre des Box 4G/5G aux gens.
C’est censé être rapide, mais dans les faits, le débit est moisi, très variable selon l’endroit, la météo et le moment de la journée (tout le monde utilisant Netflix en même temps les soirs et WE et saturant le réseau).
Ah et la latence – le ping — est merdique : de l’ordre de 100 à 300 ms, quand l’ADSL est à 30-60 ms et la fibre entre 5 et 15 ms. Pour du YouTube ou du surf ça ne gêne pas trop (quoi que, ça commence bien à faire), pour les quelques fois où je joue en ligne, c’est pas possible avec un ping pareil.
Aussi, en cambrousse dans les montagnes, sachez que :
Donc ce n’est pas bien glorieux là non plus, ni future-proof.
Mis à part se passer d’internet, il reste le satellite.
Ici, le marché est très réduit. En France, le plus connu est sûrement Orange (via Nordnet).
Niveau tarifs, on parle de 300 € pour le matériel, auquel on ajoute 100 € de frais d’installation, et 40 €/mois pour le contrat de base le moins cher avec un engagement de 12 mois.
Je vous laisse lire les avis : 2,1/5 sur une base de 2500 retours. Installation difficile, service client à chier, prélèvements qui continuent après la résiliation, et des débits très loin des valeurs annoncées. Bref, ça n’en finit plus dans les plaintes, ce qui ne donne pas du tout envie de se lancer dedans.
Quant aux autres, OuiSat ou SkyDSL par exemple, qui ne sont même pas cités sur la page de l’Ariase, ça semble pas vraiment mieux niveau tarifs, engagements, ou débits.
Aussi, ces réseaux utilisent des satellites en orbite moyenne ou haute, donc la latence est merdique, c’est un des reproches connus de l’internet par satellite « classique ».
On m’a parlé aussi d’Eutelsat, le « réseau satellite Européen ». Je vous laisse chercher sur leur site, il ne semble pas y avoir quoi que ce soit pour les particuliers, juste pour les « partenaires » professionnels et militaires, et c’est encore en développement. Bon.
Et il y a Starlink.
Fait amusant, lorsque j’ai changé le logement, j’avais dit que l’absence de fibre était un point négatif mais que Starlink pourrait être une option à étudier. L’agent immobilier m’avait alors expliqué qu’il utilisait Starlink lui-même, y compris sur son camping-car en voyage en Europe. Lui aussi avait essayé Nordnet (et avait été très déçu avec une expérience remarquablement proche de ce que liste TrustPilot) avant de passer sur Starlink et en être rapidement satisfait.
Donc j’ai pris ça.
Oui ça me fait chier, car c’est Elon Musk, car c’est américain, car tout ça. Mais en l’absence de technologie équivalente européenne, puisque Wauqiez préfère dépenser notre pognon au restaurant au lieu de connecter nous autres gueux à Internet, c’est la seule solution crédible qui reste pour avoir un internet fixe décent dans la cambrousse.
Je passe commande pour leur kit : 300 €. Ça fait mal (et ce n’est pas vraiment différent d’Orange ou des autres sur ce point), mais y a pas de frais d’installation et les frais de port sont inclus dedans.
Je reçois le colis à J+4 ouvrés et 5 minutes plus tard, avec l’aide de l’application pour orienter le récepteur correctement, j’ai internet à la maison.
L’antenne Starlink est à mettre dehors, et on tire un câble RJ45 de 15 mètres (fourni) à l’intérieur jusqu’au routeur (fourni aussi), qui distribue ensuite le réseau en Wifi. Il faut simplement avoir une vue dégagée du ciel et en direction du nord, car même un arbre peut bloquer la vue (il voit l’arbre quand il fait sa carte des obstacles, mais pas certain non plus que ça empêche d’avoir un débit complètement).
Ensuite, c’est 30 € par mois (forfait « Lite ») et pas d’engagement. Si je passe en forfait normal, c’est 40 €/mois, et une priorité dans la bande passante (toujours sans engagement). Vu la qualité du signal, je n’en vois pas l’intérêt pour moi. Il y a d’autres forfaits aussi (nomade pour prendre sur son camping-car par exemple, ou entreprise que je n’ai même pas étudié).
En qualité du signal, on parle de 200 à 400 Mb en descendant et 20 à 40 en montant et un ping de 29 ms (ici le ping est meilleur, car les satellites de Starlink sont en orbite basse). Pas mal du tout, donc, et plus que satisfaisant.
Aucun souci pour avoir du net quand il pleut ou qu’il y a de l’orage (on est très bien servi en ce moment, en Auvergne). Quand c’est fortement couvert, je tombe simplement entre 150 et 200 Mb/s, ce qui reste très largement acceptable.
Je vous laisse essayer de me convaincre qu’Orange est capable de me fournir un tel service : vous n’y arriverez pas (et eux non plus d’ailleurs).
Est-ce que je vais rester sur Starlink à long terme ? Je ne sais pas.
Il est fort probable que je prenne la fibre normale le jour où ma commune et mon logement seront fibrés (et qu’il soit possible de revenir chez OVH Télécom : j’ai pas très envie de me coltiner l’Internet par Orange par exemple). Mais en attendant j’ai du net rapide, fiable, à bon prix et, normalement, future-proof.
Les questions géopolitiques et l’attitude de Musk/SpaceX pèseront aussi dans la balance d’un éventuel changement à terme. Pour le moment, je suis client parce qu’une concurrence européenne équivalente (c’est-à-dire compétitive, fiable et crédible) est tout simplement inexistante. La même raison pour laquelle j’ai un smartphone d’une marque américaine et pas française, en somme.
Si la maison avait été fibrée, la question ne se serait même pas posée.
Simple note : durant l’année où j’ai eu la fibre dans mon ancien logement, j’ai constaté des coupures beaucoup plus nombreuses que lors de l’ADSL. Ce n’était pas non plus à un point handicapant, mais entre les anti-ondes qui crament les répartiteurs et les technichiens qui débranchent un abonné pour en connecter un autre, je me dis que c’est quand-même pas encore bien stable. Prendre la fibre le jour de sa sortie dans une commune n’est peut-être pas l’idée du siècle. Attendre une année que tout soit stabilisé, c’est peut-être pas bête. Dans tous les cas, je suis parti au moins pour 3-5 ans je pense.
Le seul détail qui subsiste, c’est que le routeur 5 GHz semble un peu faible et passe très mal les murs de pierres de 80 cm d’épais.
En affichant le réseau 2.4 GHz, ça passe un peu mieux, mais ce n’est toujours pas assez.
Je peux commander un répétiteur, mais j’ai préféré acquérir un câble RJ45 de 30 mètres et brancher mon ancien routeur pour avoir internet de l’autre côté de la maison. Une alternative aurait été le CPL (internet via les prises électriques).
Aussi, le routeur a ce qu’il faut pour fonctionner immédiatement, mais après il n’est pas très configurable (et tout passe par leur application mobile). Si je connecte l’ancien routeur (et celui de Starlink devient alors un simple relai entre l’antenne et mon routeur) j’ai accès à aux fonctions de mon routeur, mais dans ce cas l’application plante. Manifestement un bug (que j’ai signalé, mais ils m’ont répondu à côté de la plaque).
Toutefois, j’ai appris (et je le note ici) que le serveur DHCP du routeur Starlink distribue (par défaut) des IP allant de 192.168.1.20 à 192.168.1.254. Si l’on configure une IP statique sur les appareils, c’est possible, mais ils doivent alors être dans la place 192.168.1.2 à 192.168.1.19.
Dans ce cas, le masque de sous-réseau est 255.255.255.0 et le serveur DNS est 192.168.1.1 (le routeur lui-même), ou bien un service DNS personnalisé. Ceci est la solution pour avoir des IP statiques sur certains appareils de la maison pour qui c’est intéressant. Par défaut, le routeur Starlink ne permet pas d’attribuer une IP statique à un appareil donné (grosse lacune, mais bon).
Je vois passer ça deux fois à quelques jours d’intervalle qu’un texte qui contient des tirets longs serait plus ou moins nécessairement un signe qu’il a été écrit par une IA.
Ici sur Twitter d’abord où il est dit de façon péremptoire que le tiret long c’est du ChatGPT, puis là sur BlueSky où l’on me demande si mes articles sont corrigées par IA, vu que ces tirets sont partout dans mes articles, et vu que non, d’où me vient cette pratique.
Lol ?
Donc ça y est, l’usage d’une ponctuation d’un niveau supérieur au CP, c’est du ChatGPT ?
Non.
Y a encore des vieux cons gens qui utilisent couramment de la « typographie oubliée ». Je fais partie de ces gens. Je suis conscient d’être dans une très petite minorité, par contre. Mais je n’arrêterai pas pour autant, car encore une fois, on tape en premier et on réfléchit ensuite (et encore… si on allait aussi loin que la réflexion).
Vous me croyez pas ? C’est votre problème.
Vous voulez les preuves ? Cherchez « — » sur mon site et remontez dans le temps : vous constaterez assez rapidement que je les utilise depuis bien avant ChatGPT, et même bien avant n’importe quel LLM.
Et vous pouvez vérifier sur Archive.org : les tirets cadratins y sont. Allez voir les autres articles si vous aimez perdre du temps.
Quant à se demander pourquoi je les utilise… Bah c’est facile : pourquoi pas ?
C’est un signe typographique qui remplace souvent la parenthèse, je la trouve plus esthétique. Il s’agit d’un signe assez ancien, mais comme j’aime lire, et lire des très vieux bouquins, je les utilise moi aussi. C’est comme le point virgule : peu de gens les utilisent, encore moins les utilisent en sachant ce qu’ils font, mais je l’utilise de temps en temps aussi.
Aussi, l’emploi du tiret cadratin n’est pas un problème : je ne me fais pas chier à aller le chercher dans la table de caractères, mais j’utilise une disposition de clavier qui me permet de le taper naturellement, tout comme plein d’autres caractères. C’est la disposition Fr-OSS disponible nativement sous Linux, et qu’on peut utiliser aussi sous Windows (mais préférez cette méthode sous Windows). Et c’est plutôt la disponibilité de ces signes sur mon clavier qui m’a poussé à en faire usage, depuis plus de 10 ans, et depuis c’est resté totalement..
De même j’utilise l’apostrophe typographique « ’ » là où tout le monde utilise l’apostrophe droite « ' », ainsi que — vous l’avez remarqué — les guillemets français «, » à la place des horribles "double-quotes" droites (que l’on ne peut même pas qualifier d’anglosaxones car celles-ci ne sont pas droites justement, mais incurvées : “ et ”).
Plutôt que de tirer le niveau vers le bas et de trouver un prétexte à cracher ce qui s’accroche en haut, l’on ferait mieux d’enrichir nos textes et apprendre à taper au clavier (mais je sais, c’est compliqué, faut faire des efforts, ouin ouin).
Bref : si vous voulez en savoir davantage sur les tirets typographiques, c’est par ici : Les Tirets Typographiques (écrit par ChatGPT neuf années avant ChatGPT — il est très fort).
Évidemment, on pensera bien ce que l’on voudra ; mais faudra simplement pas confondre ce qui résonne dans votre tête avec le monde réel (oui cette faute d’orthographe est volontaire). Car faire un raccourci qui n’a pas lieu d’être, c’est s’assurer de se planter à un moment donné.
Et autant il ne faut pas faire une confiance aveugle aux « IA » qui balancent n’importe quoi, autant visiblement il ne faut pas faire confiance non plus à ses détracteurs qui peuvent se tromper aussi, et le font ici..
Quant à l’usage de LLM sur ce site : j’en utilise un peu pour le code source de certains outils en ligne (code source qui est retouché à la main car rarement fonctionnel du premier coup), et parfois pour quelques illustrations d’articles, y compris cet article (étant donnée que les sites d’images d’artistes sont désormais fermées aux internautes, et que je vois ça comme un refus des artistes de voir leur travail vu et partagé, donc tant pis pour eux).
PS : Et si vous pensez que l’on s’en fiche que certains textes soient fichés comme générés par des IA, voici un exemple de victime, où quelqu’un écrit son mémoire à la main, mais les (soi-disant) détecteurs d’IA disent que c’est majoritairement fait par une IA quand-même… et ces détecteurs sont ceux utilisés par les profs, notamment. Bonne chance avec ça.
… et là un exemple où une thèse est qualifiée de 81 % d’IA, même si elle a été écrite il y a plus de 20 ans. Bravo les gars.
Et demain on apprendra que Molière ou Racine étaient des LLM aussi, je suppose. Vraiment génial.
On peut parfois lire que les smartphones ne peuvent pas vous écouter car ça se verrait : le micro utiliserait obligatoire la LED.
Par exemple là chez Korben :
Dès qu’une app accède à votre micro, une petite lumière orange apparaît en haut à droite sur iPhone, verte sur Android. C’est pas de la déco, c’est votre garde du corps numérique qui vous prévient.
Alors oui, il dit bien « dès qu’une app accède au micro », ce qui exclurait l’OS lui-même (Android ou iOS) si l’on voulait être pointilleux.
Mais une chose est sûre : le micro et la LED ne sont liées que de façon logicielle. Le premier peut fonctionner sans la seconde.
Essayez avec « dis Siri » ou « OK Google » : ça marche en permanence. Sans la LED. Que le téléphone vient d’être levé, qu’il soit posé depuis 5 heures sur la table, ou qu’il soit utilisé actuellement : un « dis Siri » fonctionne, mais la LED n’est pas allumée
La LED ne s’active qu’après, quand Siri arrive au premier plan. Mais on peut tester : en parlant assez vite, on peut balancer une commande avant que la LED ne s’affiche.
Ce que ça démontre, c’est que — si, si — le micro tourne en continu, sans la LED.
Il n’y a pas de liaison physique et solide entre le microphone et la LED.
En d’autres termes : l’absence de LED n’est pas que le téléphone ne vous écoute pas.
Alors le système (Android ou iOS) fait probablement de son mieux pour allumer la LED dès qu’une application accède au micro, mais c’est — encore une fois — uniquement une barrière logicielle.
Sur un système jailbreaké / rooté, tout est possible : les applications peuvent facilement tout contourner (c’est un peu le but recherché de ces manips).
Pareil, si cette barrière contient une faille, alors une application même officielle peut exploiter tout ça aussi.
Je dis bien « peut » : c’est techniquement possible dans ces conditions.
Je ne dis pas que Facebook ou TikTok vous écoutent en permanence et exploitent une faille. Ça je ne sais pas. Je voulais juste revenir sur ce point précis de liaison entre la LED et le micro, car c’est faux.
Ensuite, ce que dit Korben dans le reste de l’article sur la précision des algorithmes, qui utilisent la localisation, les cookies et tout le reste, en dehors du microphone, est vrai : ils n’ont pas besoin du micro pour tout savoir. Mais c’est pas pour ça que le micro n’est pas utilisable, ni que ce n’est pas utilisé. Même sans LED.
Et puis si Android ou iOS peuvent accéder au micro sans la LED, alors Google et Apple vous écoutent H24. Et ce sont deux boîtes qui vendent vos données aux annonceurs. En gros : pas besoin qu’une application soit malveillante quand l’OS l’est lui-même déjà.
Quant aux ordinateurs, il y a des hacks qui permettent d’outrepasser l’allumage de la LED quand on accède au micro.
Enfin, il faut savoir que le micro, c’est une membrane (ou un piézo, mais le principe est le même) qui vibre en fonction du bruit ambiant. Que le micro enregistre ou non, que la machine soit sous tension ou non : quand il y a du bruit, la membrane vibre.
Et si ça vibre, alors ça crée une tension dans la bobine fixée sur la membrane (ou aux bornes du piézo), et donc un signal électrique. C’est le fonctionnement d’un microphone.
Maintenant, si le système d’exploitation décide d’écouter ces vibrations, elle laisse filer ces signaux vers l’unité de traitement. Sinon, elle ne les laisse pas filer (ou l’unité de traitement est ignorée).
Mais ces signaux existent. Tout le temps. Il n’est pas difficile d’imaginer un circuit qui détecte ces signaux en contournant la voie habituelle.
Bref, autant je suis d’accord : il ne faut pas être parano, mais il ne faut pas non plus nier l’évidence technique : le micro et la LED ne sont pas liés à 100 %. C’est facile à prouver, avec Siri par exemple. Et quoi qu’il en soit, quelqu’un avec assez de ressources techniques peut tout faire.
Jusqu’à utiliser le micro pour capter le son ou le signal électromagnétique des touches d’un clavier à distance.
Voir cette affaire récente : Arnaque au faux Brad Pitt : pourquoi personne n’est à l’abri des escroqueries financières.
Où une personne a été victime d’une arnaque où le (soi-disant) acteur demande du pognon pour l’aider à sortir de l’hôpital, photos (truquées) à l’appui. Résultat, la victime a perdu 800 000 euros.
Et à ça s’ajoute le fait que l’internet est incrédule et se moque. Double peine. C’est malheureux.
Maintenant faut en retenir quoi ?
C’est simple. Une seule chose : « Quand une personne inconnue vous demande du pognon, c’est une arnaque ».
C’est tout ce qu’il y a à savoir.
Y a pas de « Et si… » : c’est une arnaque.
Ci après je ne vais pas être gentil. Vous êtes prévenus du ton.
Ne. Donnez. Pas. De. Pognon. Aux. Inconnus. En. Ligne.
C’est simple. Non ?
Si ça ce n’est toujours pas assez clair, je ne peux plus rien pour vous. Vous ne voulez pas rebrancher vos neurones, tant pis.
800 000 € merde ! À quel moment tu te dis que c’est normal ?
Internet, quand il s’agit des gens, il faut faire gaffe.
En tout cas, tant qu’on n’a pas vu la personne en vrai, soyez très prudents (et même après).
Par « réel », j’entends ici quelque chose de basé sur du concret, pas juste des photos et des messages. N’importe qui peut faire les photos, surtout avec les IA génératives d’images, de vidéos, de sons (y compris d’appels téléphoniques) disponibles aujourd’hui.
Apprendre à connaître quelqu’un et à vérifier son identité, ça se passe en dehors. Tant qu’on n’a pas vu la (ou les) personne(s) en vrai, il faut rester vigilent. Et s’il est question de pognon, il faut partir du principe que c’est un fake, une arnaque.
Je sais ce que c’est d’avoir des amis en lignes. La plupart de mes amis ont été rencontrés en ligne, en fait. Je sais aussi ce que c’est de tomber sur de « faux » profils ou comptes : des gens qui prétendent être qui ils ne sont pas (des brouteurs, etc.).
Et je sais ce que c’est de tomber sur des gens à qui tu finis par faire confiance, mais qui, parfois après beaucoup de patience et de temps — certains sont très fort à ce jeu et gèrent des centaines de victimes à la fois — finissent par brandir la carte du besoin d’argent.
Mais dans ces cas-là, une seule conduite à tenir : on arrête de parler avec.
Le taux d’arnaque dans ce cas, ce n’est pas 90 %, c’est pas 99 % et où vous pensez être dans le 1 % restant. Non, c’est 100 %.
Ou du moins il faut partir du principe que c’est 100 %.
Je sais que ça fait mal et qu’on ne veut pas y croire quand c’est une personne qui nous semblait honnête. On tombe de haut, c’est la douche froide, vous connaissez les expressions et la chanson.
Mais il faut avoir un cœur de pierre : envers la personne en face, mais aussi pour vous : soyez prudents avant de vous laisser séduire et mettre en confiance par ces gens.
Il faut s’y tenir : on arrête de parler avec et on bloque (voire on signale selon le réseau où on se trouve).
Inutile de lui mettre le nez dans la merde : la personne sait ce qu’elle fait, et elle sait aussi quoi répondre et comment vous convaincre. Ils sont très fort et ils en ont fait leur métier : ils ont réponse à tout. Ne perdez pas votre temps.
Maintenant, y a aussi des gens cool, des gens honnêtes, des gens sincères. Mais ça, ça se prouve, navré si je vous l’apprend.
Et tout comme l’on ne donne pas son chéquier à quelqu’un qui nous a accosté dans un bar après seulement 10 minutes, on ne donne pas du pognon à quelqu’un qui nous DM en ligne (même après des mois).
Encore moins des sommes importantes (800 000 € dans cette affaire — on croit rêver).
Encore moins quand c’est une personnalité (ces gens ne sont clairement pas dans le besoin et ne le seront jamais).
Encore moins quand la personne demande des méthodes de paiement louches (PCS, Western Union, etc.).
Encore moins quand la personne refuse de se rencontrer, ou produit des excuses, ou a un discours bancal.
Et encore moins quand ça part direct dans des demandes de pognon.
Tout ça ce sont des red-flags : des signaux pas juste très forts, mais absolus qu’il s’agit d’une arnaque. Y a zéro doute à avoir.
Et puis merde : on ne donne pas de pognon sauf à avoir vraiment confiance (famille, amis), ou si on s’en tape de son fric ou du montant en question (mais alors faut pas venir pleurer).
Après chacun est évidemment libre de faire ce qu’il veut. D’écouter ou non les mises en gardes.
Mais les ignorer est un choix qu’il faut assumer. Ne pas en tenir compte c’est jouer avec le feu.
Et faut pas venir pleurer quand on se brûle.
Et faut pas venir pleurer non plus quand les autres se moquent : non ce n’est pas un accident, mais de votre choix de fermer les yeux quand le monde entier vous a prévenu.
Il y a des affiches de mise en garde contre les arnaques en ligne dans les écoles, les mairies, les commissariats, voire chez les professionnels de santé ou de justice (avocats, etc.). Ce n’est pas pour les chiens.
Vous voulez quoi de plus ?
Apprenez à vous contrôler. Et arrêtez d’être cons et naïfs : on n’est pas chez les Bisounours.
Personnellement, j’ai perdu patience avec la connerie de ceux qui font gaiement ce qu’il est dit et écrit partout depuis un quart de siècle de ne pas faire.
La société, le gouvernement, les pouvoirs publics et les autorités ne peuvent pas vous tenir la main 24/7 toute la vie. Ils peuvent mettre des affiches et des spot à la télé, et éduquer les gens à l’école dès le plus jeune âge. Mais faut aussi y mettre du sien et pas poser éteindre son cerveau quand on allume l’ordinateur.
Pas juste en ligne : tu te prends un arbre après avoir bu de l’alcool ? C’est l’avoir cherché. C’est pas comme si tu ne savais pas que l’alcool modifiait tes réflexes et tes capacités motrices.
T’as mis le feu à ta maison parce que t’as joué avec de l’essence et allumé des bougies ? Pareil : je n’appelle pas ça un accident, mais une négligence.
Tu t’es cassé la gueule dans les escaliers parce que t’as tartiné les marches de graisse et t’as voulu essayer de descendre ça avec des rollers ? C’est l’avoir cherché aussi, vient pas pleurer.
Et ben quand t’as perdu 800 000 € en les envoyant à Brad Pitt parce qu’il t’a contacté, toi, sur Messenger ou Facebook, alors qu’on rabache depuis longtemps de ne pas faire ce genre de choses et de te méfier ? Bah pareil, fallait écouter et pas choisir d’ignorer les signes.
Oui c’est malheureux, tout ça, mais faut assumer. Y a des limites entre ce qui est un fortuit et imprévisible (un accident, quoi) et la production d’un désastre parce qu’on a réuni toutes les conditions pour. Et y a pas tellement besoin d’avoir Bac+27 pour comprendre que certaines choses ne sont pas des accidents — et ne devraient pas être traitées comme telles, ni par la justice, ni par les internautes.
… ou Elon-ey Tunes, si on veut :)
You drive with eyes and a brain, not a suite of sensors
Our cars do the same
(« Vous conduisez avec vos yeux et un cerveau, pas une ribambelle de capteurs. Nos voitures font pareil. »)
C’est ce que nous dit Tesla.
Depuis un moment, pour ce qui est des systèmes d’aides à la conduite et de conduite autonome (« ADAS »), les véhicules Tesla ont abandonné les capteurs habituels pour ne travailler qu’avec les caméras. Ils appellent ça « Tesla Vision ».
Ils ont fait ça principalement pour une question de réduction des coûts par la simplification, sous la pression d’Elon Musk, et contre l’avis des ingénieurs.
J’ai toujours pensé que c’était une monumentale connerie, et ça s’est confirmé avec les résultats qui en sont devenus catastrophiques. Le pire c’est que, pour une question d’uniformité logicielle, certains des anciens véhicules pourvus de radars ne les utilisent plus ! Les radars sont là et fonctionnaient parfaitement, mais ils sont désormais inactifs.
Pourquoi Tesla Vision est mauvais ?
Parce que des caméras, c’est très facile à tromper. Depuis peu, des chercheurs font le « Looney Tunes Test » : en gros, un faux mur en papier ou en polystyrène sur lequel on peint une route et un paysage et on regarde si la voiture se fait avoir. Donc un peu comme les Looney Tunes, typiquement Bip Bip et Vil E. Coyote (des vieux dessins animés, pour ceux qui ne connaissent pas).
Résultat : Tesla Vision se fait avoir assez lamentablement.
Et ce n’est pas tout : le système Tesla à base de seules caméras se fait aussi avoir par du brouillard et de la pluie, tout en produisant une quantité notablement élevée de faux positifs (les « freinages fantômes ») bien connus chez Tesla.
Les autres véhicules à base de radar et lidars, non, qui font un sans-faute, y compris avec le faux mur, le brouillard, la pluie, tout simplement parce que les radars et les lidars ne sont pas trompés par la fumée ni la pluie, ni par une photo d’une route sur un mur.
La quote plus haut, de Tesla, est donc totalement éclatée au sol : c’est justement parce que nos sens sont limités que nous utilisons — et devons utiliser — des capteurs et des senseurs différents.
Et pas seulement pour nos voitures : nous utilisons des radars, sonars, capteurs infrarouge, ultrason, microondes, rayons X, Doppler, magnétomètre, sondes de courant à effet Hall, accéléromètre, capteur de luminosité, thermomètre, hygromètre… justement parce que tout cela permet des choses que nos sens humains ne suffisent pas pour faire tout ce que l’on veut faire dans nos vies quotidiennes.
Vous imaginez si la médecine raisonnait comme Tesla ? Fini les rayons X et les échographies ! On déterminera désormais le sexe du bébé via une autopsie sur le vivant, et la position d’une tumeur avec un pied à coulisse après avoir tout ouvert au couteau.
Et dans d’autres domaines :
Ça vous dit de travailler de cette façon ?
C’est ça que vous voulez ? Si oui, vous êtes complètement fous.
Pour le reste du monde : bien-sûr que non ! C’est du bullshit !
Leur argumentaire est stupide, indigne de l’arsenal technique et technologique que l’on a à notre disposition, et même indigne de toute la science qui permet de construire ces outils techniques !
La technologie a augmenté nos sens à des niveaux jamais atteints auparavant.
Il n’y a aucune raison de dire que la technologie ne doit reposer que sur la vision juste parce que nous autres utilisons seulement la vision.
Aucune raison technique, je veux dire. Car si leur raison est purement économique, oui c’est une raison qui se tient. Mais dans ce cas il faut d’une part accepter que la qualité finale sera absolument immonde, et d’autre part pas venir nous dire que l’on fait ça pour des raisons techniques en sous entendant que la vision seule suffira. Pour les voitures en particulier, les radars, l’ultrason et les lidars ont fait leur preuves. Ils ne sont pas parfaits, mais déjà très nettement plus que des seules caméras.
Qu’on soit d’accord : je suis 100 % sûr que ce choix de la part de Tesla vient d’en haut, c’est-à-dire des dirigeants, économistes et des actionnaires. Je ne vois aucun ingénieur suffisamment idiot pour penser que des caméras optiques couplées à une IA d’analyse d’image puissent remplacer toute une panoplie de capteurs redondants avec des capacités complémentaires.
Les caméras elles ne voient que ce que l’on voit. Et si nous sommes trompés par le brouillard ou la pluie, une caméra le sera aussi. Les vidéos des essais nous le prouvent sans aucune ambiguïté.
Aucune technologie de capteurs n’est universelle ou sans défaut (simple exemple personnel : le capteur ultrason avant des Hyundai interfère avec les émetteurs ultrasons arrière des véhicules Ford). Mais une multitude de capteurs différents permet de s’affranchir de ce genre de choses : ça permet de détecter les erreurs comme étant des erreurs, au lieu de considérer un signal erroné comme un faux-positif.
En bref, si je dis que les ingénieurs Tesla ne peuvent pas être aussi cons, c’est parce qu’ils ont réussi des choses magnifiques ailleurs, sur les mêmes voitures.
Mais leur système de pilotage par caméra, c’est clairement une connerie, et continuer à défendre ça alors que c’est aussi facilement mis en défaut, c’est une connerie également. Doublée de mauvaise foi.
Heureusement aucun autre constructeur à ce jour n’est allé faire la même connerie.
Cet article est en réponse à ceux qui ne comprennent pas que nous on s’emmerde avec les zones à faibles émissions (ZFE, c’est-à-dire des villes où l’on interdit les voitures les plus polluantes), alors que la Chine et l’Inde émettent plus de CO2 que tous les autres pays réunis.
Déjà, si l’on vous sort cet argument, sortez celui-là :
Michel Fourniret viole et tue des dizaines d’enfants donc on peut bien en tabasser un de temps en temps !
(Merci @sarddou pour cette quote !)
En gros : c’est pas parce que quelqu’un fait le con, que ça doit nous interdire de faire de notre mieux (ou que ça nous autorise à nous aussi de faire le con, y compris si c’est juste un peu moins le con).
Qui plus est, la Chine produit une bonne partie de nos biens de consommation vendus en Europe. Donc leur CO2, c’est surtout le nôtre, premièrement. Et ensuite, lorsque la Chine sera neutre en carbone (ils investissent massivement et ont déjà les plus grands parcs solaires, hydro, éoliennes du monde à l’heure actuelle — rien que ça), ça sera quoi votre argument ?
« C’est bon, la chine est propre, ce sont pas nos émissions qui vont changer quoi que ce soit ! » ?
Bah.
Maintenant, mélanger le CO2 et les ZFE, c’est une erreur, et ce n’est pas un argument valable. Les ZFE n’ont rien avoir avec le CO2.
Rien n’excuse d’être con, mais je reconnais que le terme de « ZFE » est quand-même mal choisi.
Les ZFE sont liées au certificat « Crit’air ».
Or ce dernier ne mesure pas le CO2 émis par la voiture, mais la qualité de l’air ; en partant du fait que les moteurs récents émettent moins de choses « sales » que les moteurs plus anciens : fumées, particules, hydrocarbures, monoxyde de carbone, NOx…
Le CO2 émis, même s’il est désastreux pour le climat dans son ensemble, n’est pas tellement toxique. En tout cas, pas aux niveaux mesurés dehors, ni en campagne, ni en ville, ni même à côté d’une grande route.
Le taux normal moyen dans l’atmosphère environ 0,043 %.
Le taux en ville à côté d’une route se situe vers 0,046 % (voir là).
Or pour commencer à noter des effets, le taux doit être de 0,100 % (donc le double). Et pour avoir des effets clairement dangereux, autour de 5 % (donc 100 fois plus que le taux naturel) et une exposition prolongée.
Donc d’une part, la différence entre le taux moyen et le taux en ville est très fiable ; d’autre part, on reste bien en dessous des seuils de dangerosité réelle.
Par contre, les particules fines, les hydrocarbures et surtout le monoxyde de carbone et les NOx, eux sont beaucoup plus dangereux : c’est donc une toute autre histoire.
Le monoxyde de carbone, par exemple (noté CO, ou CO1 en quelque sorte, mais l’on n’écrit jamais le 1) est dangereux à de très faibles taux : 0,100 % peut déjà provoquer un évanouissement, et 0,500 % est létal en seulement 30 minutes (voir là).
Le Crit’Air sert à classifier les véhicules sur ces émissions-là.
C’est pour ça, pour ma part — et vous devriez aussi — entre un poids lourd dernier cri qui consomme du 40 L/100 mais dont les fumées sont « propres », et une vieille voiture qui a 30 ans sans FAP qui mélange le carburant et l’air n’importe comment, je préfère largement, et de très loin, me retrouver à côté du camion.
Et les ZFE, elles servent spécifiquement à ça : faire en sorte qu’on ait moins de vieilles bagnoles de 30 ans, et plus de véhicules récents en ville.
Même si sur la question du CO2, cela peut donner lieu à des situations contradictoires : une voiture récente qui émet plus de CO2 pourra rouler en ville, alors qu’une voiture plus ancienne qui consomme moins ne le pourra pas. Comme j’ai dit : le ZFE n’est pas une question de CO2.
Le CO2 est lui régi par le malus écologique : si votre voiture émet trop de CO2, vous payez une taxe à l’achat. Indépendamment des ZFE et du Crit’air.
Les « IA » actuelles fonctionnent en lisant et analysant des contenus (textes, musiques, images, vidéos…) déjà existants.
Ils utilisent pour cela des livres, mais aussi les sites web, les plateformes de partage de photos : Flickr, Instagram ; les sites de vidéos comme Youtube, Tiktok, etc.
Bref, ils avalent tout. Y compris du contenu sous licence, y compris des contenus sous licence à vous et à moi. Ce que je publie sur mon site, ça m’appartient. Et quel que soit la licence que je donne à ce que j’ai, ça reste mon œuvre. Pourtant les « IA » utilisent ces données et se les octroient.
Il commence à y avoir des cas de droit pour savoir ce qui est légal et ce qui ne l’est pas, ainsi que des lois justement pour arbitrer tout ça.
Étant donné que tout ça est quelque chose de nouveau, ça promet à la fois d’être intéressant, mais également assez drôle.
Car autant quand vous publiez quelque chose sur Facebook ou Instagram, vous acceptez que Meta (Facebook) puisse utilise votre contenu, au travers des CGU que vous avez acceptés et qui sont claires sur ce point, autant quand je publie du contenu sur mon site à moi, tout n’est pas forcément libre de droit. Et ça vaut pour tous les sites web du monde, dont le contenu reste la propriété de leur auteur.
Et pour l’instant, personne n’a sonné à ma porte pour savoir qu’ils pouvaient utiliser mon contenu. Et je pense que c’est le cas de tout le monde : ils sont venus vous voir vous ? Bon.
Maintenant mon avis : si les sociétés derrière les « IA » s’octroient le droit d’utiliser des œuvres sous droits, je suis d’avis qu’on les laisse faire.
À la condition que tout — absolument TOUT — ce que ces IA produisent en retour, soit placé dans le domaine public ; mondialement, irrévocablement et perpétuellement ; et accessible gratuitement, librement, et de manière directe (ni inscription à faire ni droits d’accès à payer).
Voilà.
Tout le monde ne sera pas d’accord, et pour plein de raisons, certaines que je conçois moi-même très bien. Je n’oblige ni ne demande personne à être d’accord non plus.
Mais c’est une idée lancée comme ça. Ok les IA ont le droit d’utiliser ce qu’ils veulent, mais en retour ils ont le devoir de libérer ce qu’elles produisent.
En voyant ça j’ai fini par écrire un pavé que je préfère poster ici :
En gros ce qu’il fait c’est créer un matériau composite.
Un matériau composite est composé de deux constituants qui ont des propriétés complémentaires. Par exemple, le béton est assez dur mais cassant, et l’acier est résistant mais souple. En armant le béton de tiges d’acier, on obtient un composite qui sera résistant et dur. Le béton est appelé la matrice, et l’acier, le renfort.
Il faut distinguer plusieurs choses :
Mettre un fil d’acier dans une barre de béton permet de plus ou moins tout faire et de résister à tout.
Toujours avec l’exemple des légos, c’est comme si vous entouriez un empilement de cubes de légo avec du scotch : désormais vous pouvez vous servir de cette barre de légos pour pousser (les briques rigides le permettent), et pour tirer : le scotch empêchera les briques de se défaire.
En fait, il n’y a même pas besoin que le matériau soit dur pour être résistant. Faites un pâté de sable, même humide, puis marchez dessus : ça s’effondre.
Maintenant mettez 2mm de sable, puis une feuille d’essuie-tout, de tissu ou de grillage métallique fin puis 2 mm de sable, une nouvelle feuille, et ainsi de suite. L’ensemble ne sera pas dur et restera friable et facile à démonter, mais résistera au poids d’une voiture. Et oui, du sable ou de la terre renforcées sont utilisés dans la construction, car c’est bien moins cher et polluant que le béton.
Les « composites » tels qu’on en parle dans l’aéronautique, les voitures ou les vélos de course haut de gamme font la même chose, mais avec d’autres matériaux.
Typiquement, des fibres de carbone (le renfort) qui sont résistantes en traction et en flexion une fois tendues, sont piégées dans du plastique durci (la matrice). On leur donne la forme par moulage lorsque le plastique est mou, et on les fige dans cette forme par une cuisson pour durcir la matrice.
Ce qu’il fait là dans la vidéo du lien c’est la même chose : du fil, du coton, de la sciure de bois, en tout cas des fibres, dans de l’eau. Il moule l’ensemble puis durcit tout ça en gelant l’eau, formant de la glace (solide) : c’est beaucoup plus résistant que la glace seule ou le renfort seul.
Dans les matériaux composites aéronautique, on utilise typiquement de la fibre de carbone, de kevlar ou de verre (et même d’autres matériaux plus ou moins exotiques dont je ne parlerai pas) selon l’application souhaitée : légèreté, coût, conductivité, transparence aux ondes, résistance au feu, aux chocs… Parfois on utilise des tissus hybrides qui mêlent plusieurs types de fibres (verre et carbone par exemple).
Ces fibres sont généralement tressées, ce qui donne cet aspect « carbone » bien connu. Le motif de tressage peut varier d’angle, de densité de fibres ou même proportions de fibres dans un sens par rapport aux fibres dans l’autre sens, un peu comme il existe différents types de mailles en tricot (point de Jersey, point de riz, point de côtes, etc.).
Parfois même elles sont non tressées : c’est le cas par exemple quand les contraintes que la pièce subira seront toujours unidirectionnelles. Dans ce cas, on n’a pas besoin de fibres dans le sens qui ne subiront aucune contrainte.
Le fuselage du Boeing 787, entièrement en composite, par exemple, est essentiellement une bobine de fils de carbone gelée dans du plastique : ici les contraintes seront essentiellement vers l’extérieur du cylindre formé par le fuselage. La force est donc radiale et pas longitudinale. Des fibres qui suivent le fuselage seront essentiellement inutiles, et il y en a donc pas (ou beaucoup moins). Les réservoirs en composite pour l’hydrogène ou le GPL sont faites pareil.
Une telle structure supportera très bien une pression intérieure, chose qu’un avion subit quand il est en altitude. Par contre il ne fonctionnerait pas bien sous l’eau, si la pression vient de l’extérieur et exerce donc une compression sur le fuselage. Les fils seront compressés, et donc détendues (et constitueront une masse morte). La résistance ne reposera plus que sur la matrice plastique et on perd donc 50 % des propriétés. Pire, sous ces conditions, la présence des fibres fragilise la matrice, qui serait plus solide si les fibres n’étaient pas là.
Rappelez-vous : les fils sont bons en traction mais pas en compression. Ainsi, faites un sous-marin en fibre de carbone, et vous aurez le désastre du sous-marin d’OceansGate qui a implosé.
Raison pour laquelle on ne fait pas de sous-marin (ou en tout cas on ne devrait pas) en carbone composite, mais plutôt en métal. Au passage, les polymères composites sont chers, mais plus léger. Raison de son emploi dans l’aéro. Sous l’eau par contre, le poids n’est pas un problème : utiliser des polymères composites pour un sous-marin est donc inutilement plus léger, plus cher et moins résistant. Le fait que ce soit à la mode ou « à la pointe » ne doit pas prévaloir sur le fait que ça ne soit pas techniquement approprié.
La matrice d’un matériau composite, quant à elle, est une résine plastique, qui, en la chauffant va polymériser : les petites molécules (les monomères) sont s’enchaîner les une aux autres et former une longue chaîne moléculaire (un polymère).
C’est la raison pour laquelle on parle de polymères renforcés en fibres de carbone (ou CFRP en anglais, ou bien GFRP si l’on utilise du verre).
Enfin, on peut faire son polymère composite ultra-résistant à la maison, avec de la superglue. La superglue est du cyanoacrylate de méthyle liquide, non polymérisée. En durcissant, il polymérise, formant donc du polycyanoacrylate de méthyle. Dur, mais toujours cassant comme du verre.
Si vous avez à coller deux choses ensemble, entourez-le d’un bandage fibré (comme du tissu de coton) puis imbibez tout ça de la superglue liquide et laissez durcir toute une nuit. Vous pouvez aussi tremper un petit nuage de ouate de coton dans la superglue, puis colmater une fissure ou un trou avec ça. Le résultat sera dur comme de la pierre et peut même s’usiner, s’abraser, se tailler. Par contre, selon la quantité de colle qui imbibe la fibre, ça pourra être porreux (donc non-étanche). Vous pouvez utilise de la résine époxy si vous voulez quelque chose d’étanche (l’aéro utilise parfois également de l’époxy).
Le durcissement est accéléré en présence d’ions métalliques : ajoutez une (toute petite) pincée de bicarbonate de sodium en poudre.
Il est préférable de ne pas chauffer (bien que la polymérisation en serait accélérée) : l’époxy et dans une moindre mesure le cyanoacrylate de méthyle, chauffent lors de la polymérisation (le phénomène est exothermique) et l’on ne veut pas un emballement thermique : la chauffe peut être suffisante pour brûler l’ensemble, et en tout cas pour engendrer des tensions dans la structure, si elle est assez grande.
Bref, ça vous fera votre composite ultrarésistant maison.
… en plus de faire de vous des gros cons, des incultes et des hypocrites.
Cette image fait le tour des réseaux sociaux depuis jours :
Et je pense vraiment que c’est du n’importe quoi de faire ce genre de trucs.
Oui Elon Musk a fait un salut Nazi, et il est indubitable qu’il a des idées d’extrême-droite, soutient un groupe d’extrême-droite et même, qu’il se place directement dans le mouvement des néo-nazis.
Et alors ? Ça justifie ces dégradations ?
Ce sont là des méthodes de nazi : ce sont eux qui ont commencé avec des « n’achetez pas les juifs », et maintenant ceux qui prétendent les combattre font du « n’achetez pas chez Tesla » ? Vraiment ?
Et non, la fin ne justifie pas les moyens.
Musk est également un entrepreneur et un investisseur qui possède de nombreuses entreprises, dont Tesla. Il n’a pas inventé ni fondé Tesla, d’ailleurs. Il l’a racheté. Que le succès de sa boîte soit lié à Musk, c’est sans aucun doute. Mais alors pourquoi s’arrêter là ?
Taguez les VolksWagen alors. Ils ont été directement fondés par le parti Nazi en 1937.
Ah et donc aussi Audi, Skoda, Séat, Porsche, Bugatti, Lamborghini, MAN… Qui leur appartiennent aussi, suite à des rachats (un peu comme Tesla par Musk, donc).
Et sans oublier BMW (et donc Rolls-Royce et Mini aussi), qui a fabriqué des avions pour l’armée allemande durant la guerre, et Mercedes-Benz (incluant Smart), qui a également produit du matériel pour le Troisième Reich.
Et que dire de Renault (et Nissan, Dacia aussi) dans ce cas, dont le passé est plus ou moins trouble également, à faire de la collaboration économique (tout comme les Gafams aujourd’hui) ? Ou encore Toyota, dont certains véhicules contiennent des moteurs Tesla ?
Et que dire des projets plus ou moins indépendants d’électrification de vieilles 2CV ou Twingo, à base de batteries de Tesla ? Il vous faut d’autres exemples ou c’est bon ?
Ensuite, une chose très importante.
Que vous — vous — refusiez d’acheter du matériel, voitures ou autre, à des marques en fonction des penchants politiques de leur PDG ou leur CM, c’est tout à fait dans votre droit.
Mais sachez que tout le monde ne fonctionne pas comme ça. Tout le monde n’achète pas toutes ses fournitures en fonction du bord politique du PDG d’une enseigne.
Et là aussi, c’est tout aussi dans le droit de chacun. Que ça vous plaise ou non.
Et même si on était au courant du bord politique du PDG d’une enseigne, on aurait encore le droit de s’en foutre. Tout n’est pas toujours tout politique pour tout le monde. Peut-être que pour vous, si, mais pas chez tout le monde.
La majorité des gens achètent davantage par besoin technique ou par désir de mode, plus que par acte politique. Et c’est quelque chose de tout à fait valable.
Au fait vous êtes déjà allés à IKEA ?
Ou vous possédez un téléphone ou un ordinateur ?
Non parce que le fondateur d’IKEA a été membre des jeunesses hitlériennes (ou leur équivalent en Suède, à l’époque), et les téléphones et ordinateurs utilisent des sciences mises au point en partie par des nazis aussi.
Ça en fait des nazis, non, derrière votre prisme des amalgames faciles ?
Les clients de Tesla en particuliers n’échappent pas à tout ça : leurs voitures sont techniquement plus avancées que tout le reste sur un paquet d’aspects. La plupart des gens les achètent pour ça et rien d’autre.
En fait, on assiste même à l’effet inverse : de plus en plus de possesseurs de véhicules Tesla cherchent à changer de voiture à cause de l’attitude de Musk depuis quelque temps.
Précisément pour ne pas continuer à se véhiculer avec l’image de Musk collée à eux — image qu’ils conspuent autant que vous ou moi. D’autres mettent des stickers anti-Musk, dégoûtés par lui autant que le reste du monde. Attaquer ces gens là alors que vous avez le même ennemi, c’est contreproductif.
Bien-sûr il y aura toujours des fans de l’entrepreneur qu’il est, tout en étant pas du tout fan de sa politique (un point de vue tout aussi valide), et évidemment des gens qui iront le supporter précisément pour sa politique (pas fan personnellement de ces gens, mais c’est leur droit aussi après tout).
Aussi, le fait que Musk montre son visage d’extrême droite est relativement récente. Il n’était pas présenté comme ça avant de virer totalement pro-Trump.
Quelqu’un qui achète une Tesla en 2015, bien avant tout ça, ne peut pas être accusé d’être un nazi pour ça, parce que Musk vire à droite en 2024. Encore moins par des gens qui se proclament l’ennemi du mal en étant plus coupable qu’eux dans leurs méthodes de le montrer.
Et pour terminer : ce n’est pas à vous de décider ce que les autres devraient faire. Vous n’aimez pas Musk ? Libre à vous, mais si vous forcez, ou faites pression par des dégradations ou des menaces sur tout le monde pour qu’ils suivent votre point de vu, vous ne valez pas que lui, pas mieux qu’un Nazi. C’est la méthode et le moyen qui définissent le fascisme, pas la fin recherchée.
PS : non, je ne roule pas en Tesla. Non je ne veux pas rouler en Tesla. Non je ne suis pas un fanboy de Musk.
Mais oui, je dénonce ces crétins que je considère au moins aussi cons que les néo-nazis qu’ils disent combattre en prenant pourtant exemple sur eux. Ceux qui brandissent le « pas-d’amalgames » quand ça les arrangent, mais l’enterrent quand ils en ont envie aussi.
PPS :
Suite à cet article :
Au départ j’étais parti pour faire un article à propos d’une borne publique aux tarifs délirants, puis j’ai vu passer cette question de l’intérêt d’avoir plusieurs cartes de recharge. Je vais les regrouper en un seul article, mais il s’agit bien de deux sujets.
Certaines communes se cassent le cul pour installer des bornes pour voitures électriques sur leur place publique… pour s’apercevoir que les bornes ne sont jamais utilisées !
Pourquoi ces bornes ne sont jamais utilisées ?
Si l’on exclut un tarif délirant ou une borne perdue au milieu de nulle part, où il n’y a rien à faire pendant que ça charge, parfois la seule forme de tarification est incompatible avec son usage. Imaginez une borne lente qui recharge une voiture en 5 heures. Imaginez maintenant que l’on dissuade les gens d’y rester longtemps par un tarif absurde après une certaine période beaucoup trop courte (genre 3 heures). Ça serait débile, non ? Si.
Pourtant cette forme de tarification existe :
Il n’y a rien qui va ici, à commencer par la « limite douce » de 3 heures. Sur ce genre de borne, la grande majorité des voitures ne peuvent pas charger en 3 heures. Qui donc voudra charger ici, si de toute façon il ne pourra pas charger comme il veut ?
Alors je veux bien que l’on veuille limiter l’occupation des places. Mais franchement : à quoi bon ? La borne est faite pour recharger : tant que ça charge, laissez charger. C’est à ça que ça sert, non ? Vous préférez voir la place vide et ne pas se rentabiliser ?
Que l’on facture au prix fort le temps passé une fois que la session est terminée et que ça ne charge plus, là je dis oui. Là c’est c’est une occupation injustifiée. Mettez 10 € de l’heure. Même 10 € la minute : je n’y trouverais rien à redire, au contraire. Mais quand ça charge, laissez charger, aussi longtemps que ça charge.
On peut aussi se dire qu’il est mieux que chacun puisse charger « un peu » plutôt qu’une seule personne charge entièrement. Sauf que ce n’est tout simplement pas comme ça que ça fonctionne, encore moins quand il n’y a pas de pénurie d’électricité. On branche rarement pour le plaisir. Et quand on branche par besoin, c’est pour recharger beaucoup (donc longtemps).
Et si l’on branche parce que c’est possible et pratique, mais pas nécessaire (genre une pause sur un parking qui propose tout à fait par hasard, une borne), c’est seulement quand la tarification n’est pas stupide : personne ne veut une facture délirante. Dans ce cas, autant ne pas se brancher. Autant laisser la place libre (et donc la borne inutilisée).
On peut pas à la fois se plaindre de l’inoccupation des places et pousser à virer les gens une fois qu’ils y sont.
Ça n’a aucun sens, sauf à aimer se plaindre.
… ou à traire les utilisateurs comme des vaches à lait. Car ça semble être le cas ici.
Parce que si je veux faire 10-80 % sur cette borne avec ma Ioniq 6, qui — comme la majorité des voitures — charge à 11 kWh maximum en AC, même sur une borne 22 kW, alors j’y reste 5 heures et consomme 55 kWh. Soit un total de 51,27 €, qui revient à 0,93 €/kWh. Soit 5 fois le tarif à la maison et 2 à 3 fois le tarif sur autoroute.
Personne ne ferait le plein d’essence si l’essence était à 5 €/L alors qu’un peu plus loin c’est à 2 €, si ? Bah là c’est pareil. Cela repousse les gens.
Aussi, peut-on m’expliquer quelle est la valeur ajoutée qui justifierait un tel tarif, exactement ? On a du 11 ou 22 kW. Soit du 16 ou 32 A en triphasé. C’est vraiment pas difficile à avoir auprès d’EDF. Les bornes sur autoroute proposent 75, 150, 200, 350 et même parfois 500 kW de puissance. Là c’est quelque chose qui demande de tirer des câbles spécifiques, sans compter le coût des bornes et de l’espace le long de l’autoroute. Pourtant, ils sont moins chers que les bornes 22 kW en ville.
Personnellement, quand j’arrive quelque part et que je pourrais techniquement charger, mais que les tarifs sont tels qu’ici, je préfère prendre une place de stationnement normale, délaisser la borne, et charger ailleurs sur le trajet.
C’est dommage, mais je ne vais pas payer 3x le prix normal parce que la ville ne sait pas fixer un tarif.
Et sans parler non plus de la complexité de la tarification. Faut arrêter avec ça. Simplifiez : quand on se branche, on ne veut pas avoir à sortir une calculatrice.
En bref :
Et là les gens viendront.
L’exemple de tarifs de recharge ci-dessus est le cas d’une borne donnée avec un opérateur de charge donné. Parfois — toujours, en fait — les tarifs seront différents avec un autre opérateur, donc une autre carte (ou appli, ou badge…).
C’est comme lorsque le prix d’une boîte de petits pois est différent selon que l’on le prend à Intermarché ou à Auchan. Sauf que pour l’électricité aux bornes EV, le prix peut aller du simple au triple.
Oui c’est n’importe quoi.
D’une façon générale, n’importe quelle carte permet de charger sur n’importe quelle borne partout en Europe. Les cas où les bornes sont incompatibles avec une carte sont très rares (coucou IE Charge ?)
Dans ces cas-là, on peut s’en sortir avec une application ou une carte bancaire (les bornes avec les terminaux arrivent de plus en plus), mais c’est vraiment très rare.
Non : l’intérêt d’avoir plusieurs cartes, hormis pour ces 1 % de cas exotiques, c’est le tarif.
Personnellement, je recherche les plus intéressantes pour les réseaux que j’utilise le plus.
Ainsi :
Cette liste n’est ni exhaustive, ni optimale (la carte Renault permet d’avoir 0,29 € chez Ionity, mais Renault fait des misères selon la banque que l’on utilise, donc tant pis). Il existe l’application ChargePrices pour voir immédiatement quel tarif est le mieux pour une borne donnée, mais là aussi ce n’est pas toujours à jour et souvent complètement faux (donc intéressant, mais pas fiable).
Dans tous les cas, ça vaut le coup de se renseigner, et ça vaut le coup d’avoir plusieurs cartes. On y gagne toujours environ 10 %, généralement bien 25 % et parfois beaucoup plus en choisissant la carte la moins chère.
Dans le cas ci-dessus de FastNed avec Freshmiles, le prix est au kWh, mais aussi à la minute ! Je tire alors parti des performances de charge de ma voiture (qui sont exceptionnelles selon les standard de 2025). En effet, plus on charge rapidement, moins le tarif à la minute pèse sur la facture. Et comme le tarif du kWh seul est relativement bas, ça devient intéressant.
Or, ma voiture peut charger à 240 kW sur la plage 10-60 % sans broncher. Sur toute cette plage, la voiture avale 4 kWh à la minute. Chaque kWh coûte donc 0,375 €, ce qui est plus que compétitif, même par rapport à Ionity !
Pour que ça fonctionne, il faut évidemment :
Bref, on peut être gagnant, mais ça demande un peu d’optimisation et d’expérience. Si l’on n’est pas sûr, ne prenez jamais les tarifs à la minute, toujours au kWh. À nouveau, ça demande de bien choisir ses cartes de recharge.
En soi, la logique est la même que d’avoir une carte fidélité dans un magasin et pas un autre, ou d’aller dans tel ou tel hôtel partenaire ou de choisir telle ou telle compagnie aérienne, car on a un compte chez eux. On pourrait très bien aller ailleurs pour la même prestation, mais on perd certains avantages indirects.
L’intérêt d’avoir plusieurs cartes c’est donc ça : pouvoir bénéficier du meilleur prix.
Ah et enfin, ça permet de charger où l’on veut. Si on a seulement souscrit un abonnement Ionity, ça ne fonctionnera que chez Ionity. Si l’on choisit différentes cartes pour avoir des tarifs intéressants sur différents réseaux, on peut s’arrêter un peu partout et charger à des tarifs intéressants où que l’on soit.
Au passage : certains réclament une harmonisation des prix au niveau européen.
Perso ce n’est pas ce que je veux. Si une borne est moins chère qu’une autre, c’est comme ça.
C’est également comme ça pour l’essence, ou encore le fromage, le pain… Y a pas à faire un truc spécifique pour l’électricité, ça n’a pas de sens. Les clients peuvent très bien faire un minimum d’effort
Ce que j’aimerais en revanche, c’est une simplification et l’absence de possibilité de (mauvaise) surprises après la recharge.
Actuellement, l’effort n’est pas minimum mais plutôt maximum : c’est vraiment le bordel.
Les applications sont également « trompeuses » : le prix n’est pas indiqué clairement, et parfois pas indiqué du tout (coucou Shell ?).
Ensuite, j’aimerais que les applications (et donc les réseaux) mettent une grille tarifaire pour les principaux réseaux.
Un tableau, donc, qui compare les opérateurs de charge (Chargemap, Freshmile, CMH…) avec les opérateurs de bornes (Ionity, Fastned, Engie, Total…).
Ah et un tableau qui soit à jour, tant qu’à faire (chose que ChargePrice ne sait pas faire). Idéalement, un site gouvernemental comme celui pour le carburant.
Une telle API pourrait être intégrée dans les voitures, comme ce fut le cas dans mon ancienne voiture pour les carburants (avec possibilité de classer les stations par prix au litre, par distance, etc.).
Je pense qu’un tel système finira par arriver avec le temps (du moins pour le réseau de charge que l’on renseignera dans la voiture pour le Plug-and-Charge), mais le plus tôt sera le mieux.