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Comète du Diable : peut-on la prendre en photo avec un simple téléphone ?

Thu, 21 Mar 2024 18:07:52 +0100 - (source)

Pour ceux qui seraient passés à côté de l’info : dès ce WE et pendant environ 3-4 semaines, une comète sera visible dans le ciel nocturne : c’est la Comète du Diable (comète 12P/Pons-Brooks).

Une comète ?

Une comète, c’est un corps fait de glaces et de poussières issues des confins du système solaire et ayant une orbite elliptique très allongée. Autrement dit, elle passe la majeure partie de son existence loin du Soleil, et une petite fraction proche d’elle.
Lorsqu’elle est proche, les glaces se subliment (passent directement de solide à gazeux) et cette vapeur en produit la queue (ou les queues, car elles en ont plusieurs, plus ou moins visibles).

Si le rocher mesure quelques kilomètres seulement, la queue mesure plusieurs millions de kilomètres, et c’est ce que l’on voit dans le ciel. Certaines comètes comme celle-ci sont périodiques et reviennent régulièrement : tous les 71 ans, pour celle-ci.

Ça reste un phénomène très rare.

Durant l’été 2020, on avait eu la chance de pouvoir observer la comète Neowise. Celle-ci était totalement inconnue jusqu’alors, et n’avait été découverte que quelques mois avant. La Comète du Diable a, elle, été observée pour la première fois en 1812. Et la plus célèbre des comètes, la Comète de Halley, est connue depuis l’antiquité, en revenant toutes les 76 ans.

Bref, on pourra donc en voir une dès ce week-end et pendant environ un mois.

Et pour la photographier ?

Il est évident que si vous avez un télescope, une lunette, ou un vrai appareil photo et tout l’équipement permettant de prendre en photo le ciel nocturne, c’est le moment de tout ressortir.

Pour tous les autres, un simplement smartphone suffit pour la prendre en photo (et une jumelle sera appréciée pour l’observation simple).

Pour cela, il faut deux choses :

Le moindre tremblement ou mouvement rendra toute l’image floue durant une prise de vue en exposition longue.

Si c’est un iPhone, il détectera qu’il est immobilisé, et vous proposera des prises longues de 5, 10… voire jusqu’à 30 secondes !
Ensuite, utilisez votre montre connectée, vos écouteurs ou une télécommande bluetooth pour prendre la photo : l’idée étant de ne pas utiliser les doigts pour ne pas bouger le téléphone, c’est essentiel lors des prises longues. On peut aussi le mode retardateur pour déclencher la prise de vue après avoir cliqué, si l’on n’a pas de déclencheur à distance.

Pour ma part, j’utilise un simple selfie-stick à 12 € qui fait aussi trépied et télécommande bluetooth (lien en bas).

Pour donner une idée, voici ce que ça avait donné avec Neowise en 2020 (cliquez dessus pour ouvrir la photo en grand) :

Avec trépied :Sans trépied :
Prise de vue avec téléphone immobilisé. Prise de vue avec téléphone tenu en mains.

Et voici d’autres exemples de photos tout à fait sympa que l’on peut obtenir grâce à cette façon de faire et un simple téléphone (iPhone 13 mini) :

La grande et la petite Ourse :La Voie Lactée :
Photo de la grande ourse prise avec un iPhone. Photo de la voie lactée prise avec un iPhone.

Ça reste un simple téléphone, ça ne vaudra pas un téléscope ou un appareil photo de pros, mais tout le monde en a un et ils ont tous de quoi prendre des photos en expo longue. Ce serait bête de passer à côté de l’astuce.

Lien


Laissez bidouiller les bidouilleurs !

Tue, 19 Mar 2024 17:44:20 +0100 - (source)

Un troll réparant des trucs dans sa caverne.
On n’en parle pas beaucoup, mais OVH (le géant français de l’internet) fait aussi des abonnements à la fibre pour chez soi (et aussi de l’ADSL).

Pas de TV.
Pas de box bridée obligatoire à la con (on peut louer un routeur, ou utiliser le sien gratuitement).
Juste la fibre.

Vu que l’ADSL a manifestement été coupé chez moi (ils commencent — pas seulement chez OVH mais partout en France — à couper des lignes ADSL), je viens de commander une ligne fibre.
Je suis éligible à la fibre depuis quelques mois seulement, et pour l’instant j’ai attendu car je ne suis pas trop pressé de subir les déconnexions quotidiennes pour que le voisin puisse à son tour se connecter, comme ça se fait entre les sous-traitants du Cartel Télécom.

Mais bon, désormais j’y suis bien contraint si je ne veux pas rester en thethering sur mon téléphone indéfiniment (et Starlink c’est pas possible pour le moment). Je découvre donc par hasard qu’OVH propose la fibre chez moi. C’est parfait, car je suis en ADSL chez eux depuis plus de 10 ans et j’ai clairement pas envie de changer de fournisseur. OVH ça marche, je paye, ils me foutent la paix. Jamais un pourriel publicitaire, jamais une augmentation de tarif, jamais un sondage à la con ou des frais cachés. C’est tout ce que je demande.

La connexion n’est pas encore active, mais c’est lancé.
Là je viens de recevoir un mail avec les informations de paramétrage de la connexion. Ce qui me plaît chez eux, c’est qu’ils balancent les infos techniques comme ça, dans un mail en plain-text, pas de « nous vous remercions de votre fidélité […] espérons vous comptez parmi nos clients […] cordialement, votre équipe dévouée […] les petites fleurs et les petits oiseaux cui-cui […]… »

Je sais que Madame Michu préfère qu’un technicien vienne tout configurer chez elle et ne plus jamais avoir à y toucher de sa vie, mais je préfère la méthode OVH : ils donnent la caisse à outils et le manuel et nous laissent bidouiller. Magnifique.

Si toutes les sociétés pouvaient nous donne le choix du service (méthode Michu ou méthode RTFM) pour leurs services ou leur produit, ça serait le top.

J’ai pas besoin qu’on me tienne pas la main pour beaucoup trop de choses, j’ai pas besoin qu’on me cache les rouages de la technique sous-jacente à un gros paquet de produits du quotidien. Je me démerde.

Quand j’ai un problème, trop souvent y a des murs et je dois passer par des conseillers clients à qui je dois expliquer mon problème comme s’ils avaient 6 ans (ils en ont probablement 25, mais ils sont aussi techniciens que moi je suis magicien), qui vont ensuite cliquer partout sur leur écran pour se transmettre le « ticket » sur 4 ou 5 niveaux avant qu’un gus dans un autre pays daigne appuyer sur le bouton à côté du bouton qui résoudrait mon problème.
Et ça, ça a le don de me les briser. Juste, donne-moi le putain de bouton et laisse-moi faire, tout le monde y gagnera (surtout moi).

A-t-on déjà vu un constructeur d’une plaque à induction nous donner les plans de leur appareil ?
Pourrait-on nous laisser réparer nous-même le frigo qui déconne ?
Est-il envisageable de les appeler, de commander la pièce qui a lâché, et de réinstaller nous-même ?

Surtout pas malheureux ! Car : secret industriel, garantie et assurances !
Il faut que ça soit fait par le seul technicien agréé du pays qui est actuellement (malheureusement, c’est domaaaage) en vacances et qui n’a pas de créneau de libre avant 3 ans et 4 mois.

Eh ben allez vous faire foutre le secret industriel, bouffez vos morts les garanties et brûlez en enfer les assurances.

Y a des gens qui savent se démerder, savent (et veulent) réparer ! On s’en branle que vous ne vouliez pas nous laisser faire ou que ça va déplaire à votre chef. On veut juste la pièce, le tournevis. Laissez-nous faire ce qu’on veut, on ne vous demande pas votre avis.

En France, on se gargarise sur les scores de réparabilité, les chèques réparation et la garantie pièces détachées. C’est pas mal dans l’idée, mais dans la pratique ce sont encore des usines à gaz immondes destinées à nous faire abandonner toute idée de réparation avant même qu’on ait commencé, et à racheter du neuf. C’est pas ça qu’on veut.
Nous on veut les plans du frigo, un e-mail et un RIB où envoyer le bon de commander pour la pièce qu’on veut changer, c’est tout. Ça c’est de la réparabilité. Ça c’est efficace, écologique et économique.

Image d’en-tête produite par Bing AI


Laissez les gens faire ce qu’ils veulent (bis) !

Thu, 29 Feb 2024 18:01:24 +0100 - (source)

Désolé pour ce titre, j’étais pas inspiré.
Ce post fait suite au premier : Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, mais j’y mets juste un exemple plus spécifique.

L’Allemagne a légalisé la consommation du cannabis récemment (voir).

Personnellement, je ne fume pas.
Ni de tabac, ni de cannabis, ni rien. Je déteste ça : ça pue, ça coûte cher, ça ruine la santé, te rend dépendant, modifie qui tu es… bref je n’aime pas ça. Tout comme se saouler la gueule à l’alcool, d’ailleurs. Pour moi ça sert à rien, strictement aucun intérêt.

Pourtant je suis content que le cannabis se légalise de plus en plus, un peu partout dans le monde.

Pourquoi ?
Pourquoi pas, plutôt ?

Pourquoi interdirait-on ça et pas le tabac ? Ça et pas l’alcool ?
L’alcool en particulier est autant sinon plus dangereux pour les autres que le cannabis.

C’est également dangereux pour le consommateur lui-même, mais rappelez-vous : ce que les gens se font à eux-mêmes, ça ne nous regarde pas. Tu veux fumer ? Fume. Je m’en tape. Tu veux boire ? Bois. Rien à cirer. Rien à foutre de ce que tu (te) fais. Tu es libre. Tu veux que je te dise quoi ? Du moment que tu fais pas ça chez moi, j’ai rien à te dire, je ne te dirais rien, et tu fais ce que tu veux.

Bien sûr qu’intérieurement je n’en penserais pas moins. Mais je suis encore libre de penser ce que je veux, non ?

Aussi, que tu fumes n’est pas le problème. Juste ne t’approche pas de moi tant que tu pues la clope. Car oui, la clope, ça pue. C’est aussi mon droit de ne pas être empesté. Nuisance, autrui, etc.
Et l’odeur de fumée dégueulasse, c’est une nuisance. Tout comme balancer ton mégot par terre, au passage, mais ça c’est aussi une question d’éducation, d’aptitude à vivre en société et d’être ou non un porc qui trouve normal de vivre dans ses déchets.

Revenons-en aux substances à interdire, ou ne pas interdire.

Tu veux interdire le cannabis parce que c’est dangereux ? Très bien, interdisons l’alcool aussi alors. Et le tabac. Et le Coca-Cola, ainsi que le Nutella, le saucisson, le beurre, le white spirit… bref tous les trucs qui n’ont pas grand-chose de positif pour la santé, et ont même beaucoup de côtés négatifs pour elle.

Non tu veux pas ? Bizarre.
Quoi ? Mettre des limites, comme ont mets des limites d’âges à l’alcool et au tabac, et des limites d’usages sur le lieu de travail, ou encore au volant ?

Ah mais ça, très certainement ! Car là on entre effectivement dans le domaine de la société, et où — justement, comme le dit l’Article 4 — nos actes ont un impact, et sont parfois une nuisance pour les autres. Être défoncé au boulot ou saoul au volant, c’est objectivement pas l’idéal. Et pareil pour les enfants : les parents et la société décident pour les enfants. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont majeurs qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pas mal comme principe, enfin je trouve.

Et si tu relis l’Article 4, en entier cette fois, tu verras aussi que la loi détermine toujours ces limites. C’est prévu.

Est-ce qu’ils le font en Allemagne ? Bah oui. Ils prévoient des limites.
Est-ce qu’ils le font dans les autres pays qui ont légalisé le cannabis (Portugal, Pays-Bas, etc.) ? Bah oui aussi.

Bref, rien ne justifie un traitement différent pour certaines substances plutôt que d’autres, à impact égal sur la société dans son ensemble.

L’histoire, les meurs, les traditions, peut-être. Mais bon, on avait aussi pour tradition de brûler des sorcières, de se mettre des épées dans le ventre, et de travailler 14 heures par jour sans téléphone. Certaines choses changent et le monde évolue. Certaines traditions sont parties. D’autres ont pris leur place. Le cannabis se trouve en être une qui, et qui se trouve aussi ne pas forcément être bien pire que les autres.
Maintenir son interdiction est sûrement plus maléfique, et bien moins bénéfique pour la société. Alors arrêtons de tourner autour du pot : légalisons ça, encadrons ça une bonne fois pour toute.


Laissez les gens faire ce qu’ils veulent !

Thu, 29 Feb 2024 17:34:18 +0100 - (source)

Je vais le dire une fois pour toutes :

LAISSEZ LES GENS FAIRE CE QU’ILS VEULENT.

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
— Article 4, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution française.

Dites-moi, quoi exactement ne comprenez-vous pas là-dedans ?

Si je fais un truc qui n’a strictement aucun impacte négatif sur toi, ou même aucun impact du tout, tu n’as juste rien à dire en fait.

Oui c’est à toi que je parle,

Toi qui veux interdire l’IVG, alors que cette pratique ne te nuit pas ;
Toi qui veux interdire le cannabis, alors que personne ne te demande d’en consommer ;
Toi qui veux interdire le mariage pour tous, alors que tu n’es pas concerné ;
Toi qui veux interdire le voile, alors que tu n’as pas te mêler des vêtements des autres ;
Toi qui veux interdire plein d’autres trucs qui ne te concernent pas, ni de près ni de loin, à des gens que tu ne connais pas.

Le fait que tu considères que quelque chose soit délétère pour la personne concernée : « mé l’IVG c’est un acte médical », « mé le cannabis c’est dangereux », « mé le mariage c’est contre nature », « mé le voile c’est pas un choix »… tout ça, c’est ton avis, et ton avis tu te le roules en boule et tu te le fourres où je pense.

Laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent, ne vous regarde pas.

Là je sais ce que tu vas me dire : « d’accord, je fais ce que je veux ? Ok, je vais rouler à 110 en ville, je vais me torcher à l’alcool et me balader en ville, je vais braquer une banque ! ». Sauf que non, ça ne tient pas. Ça, ça nuit à autrui. C’est pour ça que c’est interdit.

Par contre l’IVG de ta voisine de gauche, la weed qui pousse dans le jardin de tes voisins d’en-face, ou encore le mariage de tes deux voisins de gauche, ça ne te nuit pas. Ça ne nuit — objectivement — à personne.

Et non, une bonne fois pour toutes là-aussi : NON, juste parce que c’est contraire à tes croyances, à tes mœurs ou à ta religion, n’est pas suffisant pour être une nuisance. Les croyances, les religions, les mœurs n’ont pas de droits, seuls les gens en ont. En tout cas en France.

Bien sûr, tu as le droit de penser le contraire.
Bien sûr, tu as aussi le droit de dire ce que tu penses, par exemple comme je fais ici moi-même (en ligne, en public, sur un blog), ou encore partout où tu voudras.

Mais ne deviens pas une nuisance pour les autres : mettre des tracts ou des affiches d’extrême-droite dans les boîtes aux lettres ou sur les murs, ou véhiculer de la haine, essayer d’imposer ta vision du monde sur les autres, ça, ça nuit à autrui. Directement ou indirectement. Et là tu te mettras hors la loi.


Ça vaaaa, c’est pas sensible™ !

Sat, 17 Feb 2024 11:13:38 +0100 - (source)

Mail reçu par certains clients Hyundai :

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Comme on lit :

Notre base de données contenant des données de clients a récemment fait l’objet d’une attaque informatique par un tiers non autorisé qui a accédé à certaines données personnelles de nos clients (nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, photos de véhicules, plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Aucune donnée financière ou sensible n’a été affectée.

Oh ben ça vaaaa, c’est pas sensible, si y a juste mon nom, adresse, numéro de téléphone, photo de ma voiture, sa plaque et son numéro de châssis unique à une échelle mondiale.

Allez vous faire foutre.

Pas pour vous être fait pirater, mais pour considérer que les données personnelles de vos clients ne sont pas sensibles.

ÉDIT : l’on me signale que le terme « données sensibles » a une définition exacte selon la Cnil :

Ce sont des informations qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale, ainsi que le traitement des données génétiques, des données biométriques aux fins d'identifier une personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des données concernant la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle d'une personne physique.

D’accord, la plaque d’immat et autres ne sont donc pas « sensibles ». Désolé.


On est mal barré avec les IA génératives…

Mon, 05 Feb 2024 18:10:26 +0100 - (source)

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Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article.

À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.

Mais vous voyez venir le bordel ?

  1. Qui suis-je, moi, ou n’importe qui, n’importe quel prof, face à une IA fabriquée par l’entreprise la plus futuriste de la planète ?
  2. Si on doit désormais prendre le temps à débunker les IA en plus de devoir débunker les conspis (au lieu de passer du temps à faire des vrais trucs), on va pas s’en sortir.
  3. Ces « IA » fonctionnent en lisant des milliards de textes et en recrachant des combinaisons de mots qu’il rencontre le plus souvent dans le champ lexical de la question qu’on lui soumet. C’est pour cette raison que le texte produit semble crédible, est généralement grammaticalement correcte, mais peut être factuellement et totalement faux.

Y a 20 ans, le grand méchant c’était Wikipédia : « Oui, Wikipédia c’est cool et collaboratif, mais parfois y a de la merde. » Quel prof n’a jamais dit ça ? Quel élève n’a jamais entendu ça ?
Et c’est vrai, pourtant, bien que ça ne soit pas pire qu’ailleurs.

J’ai déjà corrigé des pages Wikipédia à la vue d’erreurs. Mais j’ai chez moi un dictionnaire encyclopédique qui dit que la molécule d’eau H20 contient deux atomes d’oxygène pour un atome d’hydrogène (alors que c’est exactement le contraire).
L’erreur est humaine, elle s’est glissée dedans. Soit. Je suppose que ça a été corrigé depuis. Je l’espère.

Tiens, justement : l’erreur est humaine. Sauf qu’une IA, c’est humain ? Non. Voilà un joli paradoxe. On fait quoi ?

Perso je resterais éloigné de ce genre de générateurs de blabla si l’on n’est pas conscient de tout ça. Ce qu’ils produisent, c’est du flan, un truc artistique, pour le fun, mais rien de plus. Ils prennent des mots et des phrases, mélangent tout ça, et ressortent un texte qui se lit mais dont le fond est bancal.

C’est dangereux de considérer de l’art comme de la vérité.

Vous imaginez un alien qui verrait un Picasso, et qui se mettrait à la recherche d’un organisme qui ressemble à ce qu’il a vu ? On ne pourrait pas lui reprocher : après tout, s’il fait ça sur un De Vinci ou un Raphaël, ça marche.
Donc pourquoi pas un Picasso ? S’il a vu les deux premiers et que ça marche, pourquoi penser que ça en serait différent pour le suivant ?

Ben ici, on est exactement en train de faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.

Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).

Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)


Crème de visage « quantique »

Sat, 06 Jan 2024 11:54:50 +0100 - (source)

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Voir :

Déjà merci pour ce titre chez Libé, c’est drôle. Sinon c’est 650 € les 50 mL chez Guerlain, et probablement seulement 15 balles si ça n’avait pas été quantique (et donc vendu sous la marque Monoprix pour les gueux).

Pour résumer l’affaire : Guerlain a sorti une « crème quantique » pour la peau, vendu très cher. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ça soit devenu la risée du bullshito-marketing sur les réseaux sociaux, tout simplement parce que le terme « quantique » n’a strictement rien à foutre dans le nom d’un produit, et cela même si cette crème était véritablement quantique (ce qu’elle est, en un sens, voir plus bas, même si ce n’est pas un argument).

Pour être clair, je suis 100 % pour mettre de la science dans les produits quotidiens. C’est à ça que sert la science : améliorer le quotidien du monde entier. En témoigne par exemple mon dernier article sur Couleur-Science à propos des canettes de café chauffées avec de la thermite (un explosif) ou de la chaux vive (le truc produit par Dae… pardon Lafarge pour la maçonnerie et la construction).

Mais comme j’ai mis dans ce même article, parfois, le côté insolite dans ces produits (apporté par la science) la rend plus fun que le produit lui-même. Il y a bien d’autres façons d’avoir du café chaud absolument partout, par exemple en utilisant une pompe à chaleur solaire dont une extrémité se mettait dans le café et l’autre dans votre cul, cela fonctionnerait et améliorerait du même coup le #CCC matinal, mais c’est moins instagramable.

Je considère en réalité qu’une canette qui chauffe avec un explosif, c’est un gadget rigolo qui mériterait l’équivalent d’un prix igNobel, mais pour les inventions à la con. Ce n’est clairement pas à prendre au sérieux.

… au contraire de Guerlain, donc, qui est en train d’essayer de se défendre et de se justifier comme il peut et sur tous les fronts en ce moment même. Rassurez-vous, ou non, il y a des chances que toute l’équipe marketing sera prochainement virée. Sauf s’il se produit l’inverse : c’est-à-dire des tas d’influenceurs à la con — comme moi, mais plus riches — vont acheter le produit juste pour la postérité et faire une vidéo sur KwanTiktok, ce qui permettra à Guerlain d’atteindre leur objectif de ventes. N’oublions pas que ce sont des génies : arriver à vendre un demi-SMIC un petit pot d’hydrocarbures dénaturé pour que les gens s’en tartinent la face, ça relève du génie, ah si si !

Un autre truc, et que je trouve plutôt rigolo, c’est qu’avant, quand on disait « chimique », « de synthèse », « artificiel » ou pire « nucléaire », c’était forcément mal, forcément mauvais et transformait n’importe quel produit en source à psychose.
Suffit de voir pourquoi on parle d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et non d’IRMN (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire), qui sont une seule et même chose, c’est juste qu’on a enlevé le mot-en-N, car les gens se seraient imaginés qu’on allait les envoyer sous le réacteur n°4 d’une centrale soviétique quelque part en Ukraine alors qu’on les envoyait juste dans la salle du scanner en face de la salle d’attente de l’hôpital après leur avoir fait retirer tous leurs bijoux pour les revendre sur LeBonCoin une fois la personne vaporisée et téléportée sur Chorizo du Centaure (voir là).

Similairement, tout ce qui est « naturel » ou « bio » est forcément bon et juste, personne ne se doutant que le cyanure d’une pomme c’est bio, que les 8 000 becquerels du corps humain sont tout à fait normaux aussi et que la nature elle-même est sûrement l’endroit le plus injuste et le plus dangereux pour la pauvre pôtite souris que vous choisissez de bon cœur de relâcher dehors, plutôt que de la laisser chez vous à l’abri du froid, du chaud, des prédateurs, de la faim, des inondations ou encore de l’effondrement de son terrier parce que vous roulerez dessus en 4x4 lors de la partie de chasse dimanche prochain avec tonton René ; grand protecteur de la nature que vous êtes.

Par contre, à l’inverse de « chimique », il semble que le terme « quantique » jouisse d’une bien meilleure image auprès du public !

On parle et on attend avec impatience les ordinateurs quantiques (qui vous permettra de mieux crypter vos secrets bancaires avec un code à 4 chiffres), les batteries quantiques (à l’autonomie illimitée évidemment) et le tout à tel point que même le président Macron décide qu’il faut investir dedans (sûrement son projet de Start-up nation et Économie Quantique pour des Retraites Relativistes… ou relatives, je ne sais plus).

Et donc aujourd’hui en 2024 on décide de parler de crème beauté quantique pour la peau.

Pourquoi ?

Parce que pourquoi pas !
En vrai, c’est parce que, soi-disant, le produit — soi-disant (bis) — actif dans la crème ne pourrait l’être sans la physique quantique.

Et c’est là que tout le monde devrait se dire que c’est ridicule ! Et pour cause : si la physique quantique est une réalité, elle gouverne tous les phénomènes, qu’on les lui attribue ou non.
Ce n’est pas parce que le café n’est pas vendu comme « café quantique » que les molécules qui sont dedans ne sont pas soumises à la physique quantique, ni qu’elles y sont grâce à la physique quantique.

Bien-sûr, dira-t-on, que dans ce cas de la crème, les phénomènes mis en jeux (toujours soi-disant) ne sont explicables qu’avec la physique quantique.

Un peu comme l’anomalie de précession du périhélie de Mercure de 43 minutes d’arc par siècle n’est explicable qu’avec la relativité générale de 1915, vous voyez ? Non vous ne voyez pas, faites pas comme si vous aviez compris cette phrase, bande de bouffons, sinon vous sauriez que c’est 43 secondes d’arc, pas minutes d’arc !

D’ailleurs c’est quoi la physique quantique ? Je ne vais pas tout expliquer (trop long, et j’en serais incapable), mais je dirais simplement que c’est un niveau d’abstraction plus élevée de la réalité que la physique classique (celle qu’on apprend à l’école). Certaines choses, en effet, ne sont pas explicables avec la physique classique : il faut plonger un peu plus profondément dans la nature des choses, et c’est là qu’on « voit » tout un tas de choses très étranges (dans le sens de « très différentes de ce qu’offre la vie courante »), dont l’ensemble porte le nom de physique quantique. Si vous suivez, ça veut dire que la physique quantique englobe la physique classique (les molécules, H2O, les aimants aussi, tout ça). Et que si quelque chose est « classique », elle peut aussi être expliquée avec la physique quantique — du moins c’est ce qu’on essaye de faire, car le cadre théorique de la quantique n’est pas encore totalement construit — c’est juste que ça rendrait tout très vite beaucoup trop compliqué, et c’est pour ça que dans les cas simples de la vie courante, la physique dite « classique » (celle apprise à l’école) suffit amplement. Pas besoin de quantique pour expliquer le fonctionnement d’un frigo. On pourrait, mais on le fait pas.

À ceci il faut ajouter que ce n’est pas parce que l’on a dû utiliser la physique quantique pour expliquer un phénomène que le phénomène lui-même n’existait pas avant. Cela fait des milliers d’années que l’on utilise l’écorce de Saule pour se soigner ! Ça marchait, et ça marche encore : c’est juste qu’aujourd’hui on sait pourquoi ça marche et quelle est la molécule responsable : l’aspirine (ou pain à l’aspire, pour les gens civilisés), présente dans le saule et qui soulage l’organisme de divers maux ou fièvres.

Autre exemple, ce n’est pas parce que Kepler, Newton et Galilée ont découvert les lois de la gravité qu’avant eux tout le monde flottait dans les airs ou pouvait voler. C’est juste qu’avant on avait mieux à faire que s’interroger sur le pourquoi du comment !
… et aussi peut-être parce que ceux qui ont essayé étaient décapités par l’inquisition religieuse ; en toute liberté et démocratiquement, vu que c’était des gentils cathos blancs, mais bon quand-même, délesté d’une tête, réfléchir devient difficile, même si ça n’empêche pas de vivre sinon BFMTV et CNews n’auraient pas l’audimat effarant qu’ils ont. Mais on divague.

Certains phénomènes sont ainsi mis à profit bien avant qu’on sache pourquoi ou comment ça fonctionne !
La machine à vapeur et toute la thermodynamique du XIXᵉ siècle en est un dernier exemple que je donnerai ici : les machines thermiques existaient bien avant toute la théorie de la thermodynamique : les ingénieurs n’ont pas attendu les théoriciens pour construire les moteurs à vapeur. Et ça marchait, c’est juste que personne ne savait vraiment pourquoi ! La théorie a été construite après pour expliquer tout ça. Évidemment, comprendre le fonctionnement a permis d’en améliorer drastiquement le rendement, et la qualité par la suite : moteurs plus puissants, plus solides, moins chers, plus sobres en charbon… et, petit détail : moins sujets à exploser dans la tronche des opérateurs aussi (si vous doutiez de l’utilité des théoriciens devant les ingénieurs de l’époque, ravisez-vous, ils servent !).

Aujourd’hui on observe de plus en plus l’inverse : la théorie avance plus vite que l’observation et on recherche des trucs que la théorie avait prédits depuis un demi-siècle (le laser ou les trous noirs, et d’autres). Mais c’est hors sujet.

Au final, et pour conclure, entendons nous sur le fait que « quantique », tout comme « chimique » ou « nucléaire » ne sont que des adjectifs, pas des phénomènes en soi. Ce n’est pas parce que votre téléphone n’est pas un « quant-iPhone » que la physique quantique n’intervient pas dans son fonctionnement (bien au contraire).

Et pour dire, donc, que si vous lisez « quantique » dans un produit grand public, c’est probablement du bullshit. Et si c’est vous qui mettez le quantique dans le marketing de ce produit, vous devriez avoir honte (sauf à savoir démontrer la gravitation quantique, dans ce cas pourquoi pas, je vous y autorise, mais vous devriez bosser ailleurs que chez Guerlain, par pitié).
Et ça vaut aussi pour les mots « chimiques », « naturels », « bio » ou « artificiel ». Ces ternes ne veulent rien dire, ni en bien, ni en mal. Ce ne sont pas des arguments, juste du marketing destinés à pigeonner ceux qui y croient.

Tout est quantique, tout est naturel, tout est chimique.

Et encore une bonne année chimico-quantique et meilleurs bio-nucléo-vœux à tous (sous réserve des habituelles conditions d’acceptation des vœux) !

(PS : oui c’est évidemment Guerlain qui sponsorise cet article et mon blog, aux côtés d’EDF, Aréva, Tesla… et pour je ne sais quelle raison, les protège-poignées de tiroir Moulon et Gastille, mais merci à eux.)

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Produire un fichier Excel en JS

Thu, 14 Dec 2023 18:55:03 +0100 - (source)

Code excel.
… et en moins de 10 lignes de code.

Mon problème était de rendre simple l’export de données stockés dans un outil web (SQL + PHP + JS) en fichier Excel.
Au départ, j’avais proposé une production de code CSV, que l’utilisateur devait copier-coller dans Excel, puis fait quelques manips pour qu’Excel ne voie pas une plâtrée de texte, mais du CSV (chose que LibreOffice fait tout seul).

Mais c’était trop compliqué.

Le mieux que j’ai trouvé ensuite, c’est de produire un tableau dans la page web, en HTML, puis sélectionner le contenu, le copier, et prier pour qu’Excel détecte ça comme un tableau et redistribue ça dans les bonnes cellules.

Mais c’était ni assez simple, ni suffisamment fiable.

Du coup j’ai pondu un système avec un bouton : on clique dessus et ça ouvre Excel (.xls) directement avec le contenu du tableau.

Bien plus simple.

Prérequis

Le tableau de données doit être produit en tant que tableau HTML. Le tableau n’a pas besoin d’être dans la page. Cela peut être un objet DOM quelque part.
L’astuce ici fonctionne donc que le tableau soit dans la page, en mémoire, ou bien produit à la volée à partir des données brutes au moment du clic.

Le fait de l’afficher dans la page permet cependant de montrer le tableau avant de le proposer au téléchargement.

Fonctionnement

Un fichier Excel reste du simple XML. Il suffit de prendre les entêtes d’un fichier .xls et de mettre le tableau HTML en dessous. Ensuite, on récupère tout ça sous forme de base64, on force le navigateur à télécharger ça.

Code

Le HTML


<button type="button" onclick="tableToExcel(ID_TABLEAU)">Export to Excel</button>

<table id="ID_TABLEAU">
    …
    …
</table>

Le JS :


function tableToExcel(table_ID) {
	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
	window.location.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
}

Je n’ai pas dit que c’était propre, mais ça marche.

Petite amélioration

Ici, le nom du fichier est plus ou moins une chaîne aléatoire. On peut changer ça, en utilisant un lien plutôt qu’un bouton : le bouton modifie l’URL de la page, mais avec un lien on peut actionner le téléchargement directement, avec l’attribut download.

Et si on veut juste garder l’apparence du bouton, on peut simplement mettre le lien autour du bouton :

<a href="#" download="tableau.xls"  onclick="tableToExcel(this, 'ID_TABLEAU')"><button>Export to Excel</button></a>

<table id="ID_TABLEAU">
    …
    …
</table>
function tableToExcel(link, table_ID) {
	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
	link.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
}

Exemples

Exemple sur Codepen.io.

Notes et limites

Une des limites est que les styles ne sont pas forcément pris en compte. Les dispositions des cellules (rowspan et colspan) semblent bien fonctionner systématiquement, du moment que le tableau est en HTML et pas reconstitué avec du CSS (display: table-cell, ou encore avec des grid), mais les couleurs et autres formatages ne sont pas garanties.

Un autre problème peut survenir quand les tableaux sont vraiment très grands. Je ne sais pas si les navigateurs mettent une limite sur le contenu d’un href, mais ce n’est pas exclu non plus.

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Des chiffres sur la regénération dans une EV

Fri, 08 Dec 2023 20:02:19 +0100 - (source)

Image d’une voiture électrique devant une station électrique avec des statistiques.
Je possède une EV, et j’ai aussi acquis un scanner OBD-2 (On-Board Diagnostic). Il s’agit d’un petit boîtier (ou dongle), qui se branche sur la prise diagnostique de la voiture. Le boîtier peut alors lire les informations de l’ordinateur de bord.

Les informations affichées (via la liaison avec le smartphone) vont du compteur de vitesse au compteur kilométrique, à la température extérieure et intérieure, au taux d’oxygène dans le carburateur (sur une thermique) ou la tension et la température des cellules (dans une voiture électrique), etc.

C’est aussi par là que le garagiste peut lire les fameux « codes erreur » (codes DTC, pour Data Trouble Codeliste de codes DTC ici) de la voiture lorsque le témoin d’erreur s’affiche.

Toutes les voitures vendues depuis 2001 en Europe disposent d’un port OBD-2, y compris sur les voitures électriques, qui ont alors des codes et des informations spécifiques pour elles.

Dans la mienne et avec l’outil que j’ai, j’ai 27 pages d’informations (dont 7 pages sur les tensions sur chaque cellule). Ça fait un gros paquet d’informations pour tout nerd qui aiment les chiffres :

Parmi elles figurent aussi les données accumulées d’énergie : combien d’énergie j’ai injecté dans la voiture depuis que je l’ai ?
Cette donnée en particulier permet quelques calculs et statistiques, et c’est sur ça que je reviens ici.

Liste de données utiles relevées

Les chiffres qui nous intéressent aujourd’hui :

L’ODO, c’est simple : c’est l’odomètre, le compteur de kilomètres.

L’AQC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur rapide (quick charge), au total, cumulativement.
L’ANC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur normal, ou lent, au total, cumulativement
La somme AQC + ANC est donc l’énergie totale que l’on a chargée avec une prise de recharge.

Le CEC : c’est une information donnée par le système de gestion de la batterie (BMS) et qui représente la quantité totale d’énergie qui a transité dans la batterie. Ceci inclut donc l’AQC et l’ANC, mais également l’énergie régénérée grâce au freinage régénératif.
Le CED : c’est la quantité totale d’énergie sortie de la batterie. Celle-ci peut avoir servie pour rouler, pour charger la batterie 12 V, pour faire tourner les accessoires, le chauffage, etc.

Avec tout ça, quelques calculs sont possibles.

Consommation moyenne à la prise

J’ai fait 17 251 km.
J’ai chargé — avec une prise — 382 + 1 875 = 2 257 kWh.

Conclusion : je roule à environ 130 Wh/km, soit 13 kWh/100 km. C’est tout à fait honorable, sachant que ce sont des trajets assez représentatifs de ce que je roule toute l’année, y compris avec des longs trajets.

ÉDIT : ces trajets sont pris entre fin mai et début décembre. En toute rigueur, je referais un calcul en mai de l’an prochain, pour prendre en compte les chiffres de cet hiver.

À cela, on peut ajouter 10 à 15 % de pertes de recharge. En gros, pour chaque kWh reçu par la voiture, environ 10 % est perdue en chaleur entre la prise et la batterie. Cette perte n’est pas prise en compte par l’affichage de la consommation de la voiture.

Ceci donne donc une valeur, celle que je paye, d’environ 15 kWh/100 km. Ça reste un bon score, une bonne moyenne parmi les différentes voitures électriques du marché (à qui on doit également rajouter ~10 % à la valeur affichée).

On voit aussi que l’essentiel de la conso se fait à la maison : l’ANC est bien supérieur à l’AQC. Je fais comme la majorité des gens sur ce point-là. Je ne me vois pas faire autrement : c’est le plus pratique et le plus économique.
Ceci dit, si je n’en avais pas la possibilité et si j’avais une borne en bas de chez moi, je m’en sortirais, c’est juste que je verrais ça comme une contrainte, tout comme faire un plein d’essence était plus une contrainte qu’autre chose aussi.

Consommation moyenne au véhicule

La consommation ci-dessus, les 15 kWh/100 km c’est ce que je paye à EDF. Ce n’est pas ce que consomme le véhicule, ou le moteur, lorsqu’il tourne. Lui, il consomme beaucoup plus.

Pour ça, regardons le CEC (charge) et le CED (décharge).
Le CEC indique l’énergie totale qui est rentrée dans la batterie, et le CED c’est pour ce qui est sorti.

On voit que le CEC est plus élevé que l’AQC+ANC. L’énergie qui a transité vers la batterie est donc plus élevée que ce que l’on a chargé : c’est normal : le CEC intègre l’énergie gagnée lors du freinage régénératif.

La régénération, c’est de l’énergie qui est récupérée et stockée dans la batterie lorsqu’on utilise le frein moteur électrique. Cela peut être lorsqu’on ralentit, ou dans une descente. Cette énergie est stockée au lieu d’être perdue dans l’usure et l’échauffement des plaquettes de frein ou de la compression de gaz dans un moteur à piston lors du freinage moteur.

En termes de consommation du moteur et du reste des accessoires du véhicule, c’est ça qui faut prendre.

Avec ces chiffres, et avec l’ODO, on tombe donc sur 20 kWh/100. C’est ce que l’on consommerait si la régénération n’existait pas. C’est ce qu’une logique de voiture thermique consommerait.

Ce chiffre est plus élevé que les 13 ou 15 kWh/100 km, mais on s’en fiche : on ne paye pas la différence, il s’agit de récupération d’énergie.

(ÉDIT : cette énergie inclut aussi l’énergie transitant par la batterie dans le cas où on utilise le V2L (vehicle-2-load), le V2H (vehicle-2-home) ou V2G (vehicle-2-grid), qui ne sert donc pas pour rouler mais pour alimenter un appareil externe ou sa maison — certaines voitures le permettent, dont la mienne, même si sur ces chiffres je ne m’en suis pas encore servi. Les chiffres ici sont donc uniquement lié au régen)

Rendement de la batterie

Le CEC est de 3 568 kWh et le CED est de 3 441 kWh. Autrement dit, la batterie a vu rentrer 3 568 kWh et vu sortir 3 441 kWh. La différence de 127 kWh est liée aux pertes thermiques de la batterie : une partie de ce qui est rentré n’en est jamais ressorti ! Aussi, n’oublions pas la quantité d’énergie actuellement dans la batterie, qui est donc mise dedans sans en être sortie encore !
À ce moment-là, la batterie contenait 52 kWh. Les pertes ne sont donc « que » de 75 kWh.

Tenant compte de ça, on trouve que le rendement électrochimique de la batterie est un remarquable 97,8 %. Ça signifie que pour 100 kWh qui entrent dans la batterie, on peut en restituer 97,8 ; et le reste, la différence de 2,2 %, sera perdue.

Pas mal, et d’autant plus que sur les longs trajets dans le froid, une partie de ces 2,2 % de pertes thermiques est utilisée pour chauffer l’habitacle. Efficience énergétique jusqu’au bout (une thermique recycle elle-aussi la chaleur perdue du moteur).

La régénération : combien ?

La différence entre le CEC et le ANC+AQC donne la quantité d’énergie totale qui a été mise dans la batterie hors cycle de recharge, donc uniquement avec de la régénération.

On est ici à 1 311 kWh, soit 1,3 MWh. C’est quand-même assez conséquent.
Au tarif EDF de base, ça revient à 260 €.

Une voiture électrique sans régen (ou une conduite qui n’en profite pas) aurait donc eu à payer tout ça en plus en courant pour la même distance parcourue. Raison supplémentaire pour apprendre la conduite électrique et l’usage du freinage régénératif. Normalement la voiture le fait toute seule, mais une conduite adaptée permet de l’optimiser (et une conduite inadaptée a pour effet de shunter cette possibilité).

Toute cette énergie est de la récupération lors des descentes et des freinages. Oui, on parle en mégawattheures. Tous les véhicules électrifiés (électriques (EV), hydrogène à pile à combustible (FCEV), hybrides (HEV), hybrides rechargeables (PHEV)…) récupèrent cette énergie et l’utilisent pour rouler au lieu de cramer des plaquettes et des disques de frein.

À raison de 20 kWh/100 km, ça correspond à avoir roulé 6 550 km uniquement grâce à cette récup, soit plus de 33 % de ce que j’ai roulé. Le fait de rouler beaucoup en montagne doit aider à mon avis, mais ça reste conséquent (et réel dans mon cas).

Ceci rejoint le chiffre de ~30 % de consommation de carburant en moins retrouvée sur les hybrides par rapport à leur modèle non-hybride. Ce n’est donc pas absurde, même si je persiste à trouver ça impressionnant et intéressant.

Notons que la régen est d’autant plus pertinente pour les voitures qui font des trajets en ville, routes de campagne, ou montagne. Là où on ralentit, s’arrête, ou profite souvent des descentes. Si vous faites exclusivement de l’autoroute, le gain est moins important sur une électrique. Il peut subsister un gain conséquent sur les hybrides pour des questions de cycle optimal du moteur thermique (sur une hybride, à chaque fois que vous roulez et que le moteur thermique s’éteint, c’est de l’énergie « gagnée » grâce à l’hybridation).

Et en termes de CO2 ?

17 000 km, ça fait combien de CO2 ?

J’ai consommé, voir plus haut, 2 257 kWh, incluant les pertes au chargement (de 10 à 15 %).

En France, en été — cet été — l’électricité chez EDF a émis environ 20 gCO2/kWh. Ça revient donc à 55 kg de CO2 émis. Ce n’est pas rien, mais c’est sur 17 000 km.

Si j’avais fait ça en voiture essence, j’aurais émis beaucoup plus. Chaque kilogramme d’essence émet environ 3 kg de CO2 (la molécule de CO2 a environ trois fois la masse de son seul atome de carbone).
55 kg de CO2 correspondent donc aux émissions de 18 kg d’essence, soit environ 25 litres.

Et 25 L d’essence, c’est environ 350 km de parcourus (à raison de 7,1 L/100 km, qui semble la moyenne — on peut compter 700 km si l’on veut, on reste un ordre de grandeur en dessous de la distance parcourue par une EV pour un tel bilan).

En d’autres termes : on émet autant de CO2 en 17 000 km en EV qu’en 350 km en thermique. Si j’avais fait 17 000 km en thermique, ça aurait produit 2 715 kg de CO2. Sacrée différence !

Incidemment, ces 2,7 tonnes représentent environ 90 % du surplus de CO2 émis à la production d’un VE par rapport à un VT (qui est de ~3 tonnes selon les sources, et probablement selon les voitures aussi).
Dit autrement, dès ~19 000 km, je serais gagnant en termes de CO2 : ce que j’ai émis en plus en achetant une EV, je l’aurais compensé par une (quasi)-absence d’émission à l’usage (considérant que ces trajets auraient été là même si j’avais pris une voiture essence d’un gabarit similaire).

On peut aussi dire que la VE ne serait toujours pas perdante en termes de CO2, même si je changeais de batterie tous les 19 000 km… ce qui est on n’est plus éloigné de la réalité, vu qu’elles sont prévues pour durer au moins de 200 000 à 750 000 km.

Au final, si on considère 200 000 km comme la durée de vie d’une voiture, une thermique émet 4x plus de CO2 qu’une EV (incluant production et usage de la voiture).
Dans le cas, donc, où les trajets sont réalisés quoi qu’il arrive, alors on peut acheter 4 EV et ça émettra toujours moins qu’une thermique qui continue de rouler.

Enfonçons donc le clou : non, garder sa vieille voiture thermique au lieu d’acheter une électrique n’est pas un geste pour le climat. Au contraire.

(PS : ces calculs sur le CO2 sont faits pour la France, avec le mix énergétique fortement décarboné que l’on a. Il est aussi valable pour les pays scandinaves, Québec et quelques autres régions du monde. Si vous êtes en Allemagne, en Pologne, au Texas, ou même aux Pays-Bas, qui ont un mix électrique fortement carboné grâce aux écologistes, le gain — bien que positif — est [i]nettement moins fort).[/i]

Conclusion

Un module OBD-2 peut-être sympa à explorer, quel que soit le véhicule.

Sur une électrique comme ici, ça m’a permis de sortir quelques chiffres, basés sur une conduite quotidienne réelle et fortement mixte, tant en vitesse qu’en termes de relief (je fais du plat, de la montagne, un peu de tout).

Attention : ce n’est pas parce que c’est mixte que ça sera représentatif pour vous. Pour ce qui est de la conso brute, évidemment elle augmente avec la vitesse (plus d’autoroute = consommation qui monte). Pour ce qui est de la proportion de régen, elle augmente en ville et en montagne.

Ces calculs permettent de voir que le rendement électrochimique de la batterie est excellent (97,8 %), bien que cela exclut les 10 à 15 % de pertes entre la prise chez vous et la batterie. Ce chiffre n’est pas de moi, mais semble retrouvée sur pratiquement tous les véhicules (voir là).
On peut aussi donner 15 kWh/100 km réels — à la prise — pour la Ioniq 6 la moins efficiente (AWD 20"), et par un temps d’été. Comme j’ai dis, je reviendrais après avoir bouclé une année.

Concernant la régénération, avec une conduite montagneuse, mixte, et aux limitations de vitesse (110 sur autoroute), on obtient environ 33 % de trajets roulés uniquement grâce à de la récupération. C’est assez extraordinaire.

Ma voiture et mon module OBD, enfin :

Pour ce qui est de l’application que j’utilise, oubliez celui d’OBD-Link. Prenez plutôt Car Scanner (sur l’Apple Store — sur Android Play Store). Perso j’ai payé les 7,99 € de la version payante sur iOS.

Image d’en-tête produite par Bing AI


« Tape ton second prénom dans la barre de recherche des gifs »

Wed, 06 Dec 2023 19:02:26 +0100 - (source)

Hacker devant un tas d’écrans.
Apparemment c’est la grande mode actuellement de demander aux gens de taper dans les gifs (sur Twitter, Facebook et ailleurs) leur nom, prénom, année, mois ou jours de naissance, ville d’origine, dernier chiffres du téléphone, etc. :

i

Alors ça peut sembler innocent, et ça l’est sûrement la plupart du temps, mais c’est aussi une méthode pour obtenir des informations assez rapidement sur quelqu’un (ou plein de monde).

Si on demande la ville de naissance et que ça sort la Tour Eiffel, hop, j’ai ta ville de naissance.
Si on demande l’année de naissance et que ça sort le mur de Berlin, j’ai ton année de naissance.

Ça peut aller loin. En faisant au préalable une table en cherchant les prénoms usuels, on peut associer des gifs aux prénoms et ainsi trouver le prénom des gens en fonction de leur gif.

Qu’est-ce que ça peut foutre que l’on connaisse de moi ces informations ?

Je sais pas. Rappelez-moi comment un bon nombre de sites sécurisent les comptes utilisateurs ? « Quelle est votre ville de naissance ? », « Quelle est votre deuxième prénom ? », ça vous dit quelque chose ?

Et ça c’est seulement à distance.
Si la personne est mal intentionnée et cible sa victime (harceleur, etc.), il peut être très content d’avoir le plus d’informations sur vous. Ne serait-ce que pour bluffer en envoyant un mail d’hameçonnage listant tout ce qu’il sait sur vous (histoire de sembler crédible) pour vous extorquer de l’argent (ou d’autres renseignements).

Ou encore pour se faire passer pour vous après d’un autre site (qui va demander date de naissance, ville de naissance, etc.), ou d’un de vos amis auprès d’un proche, votre voisin, etc.

Comme j’ai dit, ces posts peuvent sembler innocents. Mais ça reste une technique d’ingénierie sociale.

Ne répondez pas à ces trucs-là.


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