Les obligations légales outrepassées ?
En 2024, la commune de Montrouge et sa police municipale ont doté leur réseau de caméras de vidéosurveillance d’un logiciel d’intelligence artificielle. Ni le conseil municipal, ni la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) n’ont été prévenus avant l’achat de ce dispositif, en dépit des obligations légales.
Montrouge, décembre 2024. Lors du conseil municipal, l’opposition interpelle Etienne Lengereau, maire UDI. Dans une longue intervention , Annabelle Huet, conseillère municipale (Montrouge Ecologique et Solidaire), critique avec virulence l’une des décisions prise par le maire en 2024 : l’achat du logiciel Nasle modules violence et smart city à la société Nepsis Engineering pour un montant de 38.088 . « Le produit développé par Nepsis Engineering est un logiciel de vidéosurveillance algorithmique. Il faudrait l’écrire comme cela, je pense, noir sur blanc, plutôt qu’essayer de le cacher. »
Nasle modules violence et smart city : surveiller automatiquement
L’opacité règne dans l’industrie de la vidéosurveillance , largement plébiscitée par le personnel politique. Nepsis ne déroge pas à la règle : la start-up française, créée par Patrick Touitou et Franck Thelot, ne communique pas sur les projets qu’elle développe. Quelques vagues informations sont disponibles sur leur site internet. L’entreprise y explique que son logiciel, destiné principalement aux municipalités , permet de doper leur réseau de caméras grâce à de l’intelligence artificielle. Il détecte automatiquement les situations jugées « anormales » telles que des agressions, des personnes à terre, des rassemblements inhabituels de personnes, et des départs de feu. D’autres fonctionnalités sont en cours de développement comme le tracking automatique d’un individu sur un réseau de caméras et la détection des ...