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Mes astuces pour réaliser de bons tutoriels

Fri, 03 Oct 2025 18:54:57 +0200 - (source)

Image d’un robot écrivant des tutoriels.
Ça fait une quinzaine d’années que je participe (ici ou ailleurs) à rédiger des tutoriels ou des instructions pour réaliser certaines opérations ou enseigner des trucs. Je ne prétends pas détenir la formule secrète qui permet à coup sûr de faire « un bon tuto », mais je constate quand-même que si un tuto ne dispose pas d’un minimum de choses, il n’arrivera pas a être « bon ».

Voici ici les points que je juge essentiel.

Rien n’est trivial

C’est probablement le point le plus important de tous.

Pas seulement dans un tutoriel, mais tout le temps quand on transmet une information. Il faut tout expliquer.
Tout doit venir de la personne qui explique, car personne ne dira qu’il n’a pas compris, et personne n’a jamais de questions quand on leur demande s’ils en ont. C’est un problème humain, oui, mais c’est à nous d’en tenir compte.

Dans un document écrit, cela ne coûte rien de prendre quelques lignes de plus pour approfondir un peu les explications, y compris de choses que vous jugez simples.

Aussi, précisez votre vocabulaire. Il peut être utile de définir ce dont on parle : soit directement dans le texte en définissant un terme ou un sigle, soit à l’aide d’un lexique, au début ou à la fin du document, ou bien en bas des pages, voire dans un autre document qui lui définit les termes.

Par exemple, quand je dis que sur Windows 10, on peut activer le compte administrateur avec la commande net user Administrateur /active:yes, une partie du public ne sera pas vraiment avancé : où cette commande doit-être être lancée ? Comment y accéder ? Quels sont les pré-requis ? Comment savoir si la manipulation a fonctionné ? Comment l’inverser ?

Quand une instruction indique « mettez la machine en route.1 » : comment on fait ça ? Où se trouve le bouton ? Faut-il brancher quelque chose ? Comment on l’éteint ensuite ? Ces choses-là devraient être mentionnées.

J’opère professionnellement sur des appareils où il y a jusqu’à 5 étapes à faire dans l’ordre pour que l’appareil soit opérationnel (et ça c’est sans compter le branchement de la machine). Je connais ces étapes, mais que faire si je ne suis pas là et que ces manipulations ne sont écrites nulle part ?

Je considère qu’un bon tutoriel ou une bonne instruction doit pouvoir être suivie par n’importe quelle personne qui tombe dessus.
Et malgré les apparences, ce n’est pas simple de faire une instruction précise et complète.

Tout a une raison d’être

Écrivez le but de tel ou telle manip, telle ou telle chose à faire, ou à un pas faire. Quand on écrit d’utiliser un tournevis philips plutôt qu’un cruciforme, dîtes pourquoi. Car l’opérateur qui tombera dessus, ne le saura pas forcément. Car l’opérateur qui tombe dessus ne connaît peut-être pas la différence entre un philips et un cruciforme.

Car si l’usage d’un outil approprié est connu pour produire des problèmes, il faut que l’on soit prévenu. Je travaille personellement dans l’aéronautique : une erreur de manipulation ou de suivi d’une instruction, et ce sont des vies de perdues. Dans mon travail, je ne parle pas d’une erreur de choix de type de café à la machine, dont les conséquences sont absolument minimes. Dans mon cas, une erreur, et l’avion s’écrase.

Si un traitement thermique indique 180 °C, ce n’est pas 170 °C, ni 190 °C. Il faut expliquer pourquoi dans les instructions. Peut-être pas aller en détail jusqu’à la chimie ou la cristallographie du matériau, mais au moins expliquer les conséquences d’un travail bâclé.

Dans une instruction quelconque, il peut être utile d’expliquer ces étapes. Pour un tuto informatique, ajoutez des commentaires dans le code source, ou en face des lignes de commande à taper dans un terminal.

Dans un tuto de cuisine, on peut ajouter une ligne expliquant pourquoi le poivre ne s’ajoute qu’à la fin de la recette. Ou pourquoi le respect du temps d’infusion d’un cru de thé est important : trop court, ça n’a pas de goût (mais la caféine est très active), trop long et un thé vert sera amère. Tout ça reste au goût du consommateur, mais on peut supposer que des experts sont passés là avant pour créer une consigne qui soit convenable à la moyenne des gens.

Idem quand on fait un cours de math sur les dérivées ou les primitives : c’est bien joli de connaître de faire les dérivées, mais si l’on ne dit pas ce qu’est une dérivée matériellement parlant, ça restera abstrait, mal compris, donc mal appris aussi.

Savoir à qui l‘on s’adresse

Le premier point de cet article en appelle un autre : le public visé.

Il est primordial de savoir à qui on a à faire : s’adresse-t-on à un public totalement novice ? intermédiaire ? expert ?

En effet, dans le cas d’un tutoriel informatique, par exemple sur l’installation et l’utilisation d’un logiciel, le novice (typiquement : votre grand-mère) a besoin de quelques lignes de plus pour savoir « comment installer un logiciel », alors que l’expert n’en a pas besoin. Pour l’expert, on pourra passer directement aux étapes intéressantes sans s’attarder. Mais il faut être sûr que personne d’autre qu’un soi-disant expert va utiliser votre document.

Dans le domaine professionnel, on peut limiter l’accès du document aux seules personnes habilitées, formée, certifiée. Dans ce cas, il faut le mentionner : « la manipulation qui va suivre ne doit être réalisée que par des personnes disposante d’une habilitation XYZ ». Une personne habilitée a été formée pour certaines opérations précises, et est tenue de connaître certains termes précis. Ou, à défaut, est assez compétent pour savoir mettre une machine en route sans lui expliquer comment fonctionne un bouton on/off.
L’on pourra dans ce cas se dispenser de mettre certaines explications triviales pour ce public.

S’assurer qu’une personne est habilitée ou formée, c’est le gage qu’elle sait ce qu’elle s’apprête à faire et connaît les termes associés.

Soyez précis

Mettre, dans un tuto, des expressions comme « effectuez l’installation en suivant la procédure normale » ou « manipulez ce produit avec les précautions appropriées » ou « effectuez la manipulation selon les instructions adéquates » ça ne sert à rien.

Déjà, que signifient « normale », « appropriées », « adéquats » ? Ces termes sont subjectifs : ce qui est « normal » pour quelqu’un ne l’est pas pour quelqu’un d’autre.

Ensuite, quand on parle de « procédure » ou « d’instruction » : lesquelles cible-t-on ? Portent-elles un nom ? Un numéro ? Un indice de révision ? Si oui, il faut l’ajouter : déjà ça ne coûte rien d’être précis, et ça ne peut qu’aider celui qui va lire, et ensuite cela lève absolument toute ambiguïté, et ça, c’est également important.

Indiquez également où se trouve le document ou qui peut nous le fournir.

Par exemple : pour la manipulation d’un produit chimique, les précautions appropriées doivent suivre les recommandations du système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques. Si c’est le cas pour votre instruction, il faut le mentionner par une référence : une liste de documents de références, un lien si vous êtes en ligne, sinon un extrait du document source.

Plus généralement, quand on réfère à un autre document, liez-le. Quand on réfère à un appareil ou un outillage, donnez sa référence précise (et pas « outillage approprié »).

Soyez pratique

Avant de commencer la rédaction d’un tuto ou d’une instruction, donnez les pré-requis : de quoi va-t-on avoir besoin ?

Les instructions de chez Lego ou de chez Ikea sont claires : elles commencent toujours par lister les pièces présentes dans le produit et celles que l’on devra avoir pour monter le meuble (marteau, tournevis, une surface plane…).

En informatique, pour l’installation d’un programme, donnez la liste précise des fichiers et programmes, ainsi que des permissions nécessaires (admin…). Précisez immédiatement le système d’exploitation visé et sa version.

Rien de plus décevant que de télécharger un fichier dmg ou .deb quand alors qu’on est sous Windows.
Rien de plus frustrant que de chercher partout un menu qui n’est pas affiché, car on n’est pas connecté en administrateur.
Rien n’est plus énervant que de vouloir installer une nouvelle machine dans un atelier pour se rendre compte qu’il manque une prise électrique triphasée 380 V ou une arrivée d’eau.

Suivez votre propre instruction

Vous écrivez votre tutoriel de mémoire ? Vous allez oublier des choses ou inverser des étapes.

Rédigez votre tutoriel en même temps de faire les manipulations : tout ce que vous faites doit se retrouver sur le papier.

Ensuite, recommencez tout en suivant votre tutoriel et en vous mettant à la place d’un novice. Si quelque chose manque ou n’est pas à sa place, ça se verra et vous éviterez à votre public des heures d’arrachage de cheveux.

Enfin, idéalement, donnez votre tutoriel à quelqu’un de novice et faites le lui suivre. S’il manque des choses ou si certains passages sont confus, dites-lui de vous les signaler, ou de les noter. Modifiez ensuite votre document.

Cette façon de faire permet de s’assurer que votre tutoriel ou instruction fonctionne, et pas seulement pour vous, mais aussi pour une autre personne susceptible de se retrouver devant la machine.

Utilisez le bon vocabulaire

Un bouton n’est pas un câble, ni un interrupteur, ni un menu sur un écran.
Tout comme Internet n’est pas Edge, ni Google, ni SFR.

Les mots ont un sens : choisissez-les soigneusement.
Le vocabulaire est technique ? Définissez les termes ! Soit dans un lexique, soit dans un chapitre dédié du document.

Toutes les bonnes instructions ou manuels d’utilisateur fonctionnent comme ça : ils commencent tous par lister les termes, sigles ou pictogrammes employées dans les documents. Il faut se rappeler que le but c’est de permettre à quelqu’un d’autre de reproduire une procédure, une suite d’actions à opérer dans un cas précis pour obtenir un résultat donné. Il faut que l’ensemble soit le moins ambigu possible, et pour ça le choix des mots est important.

Utilisez la RFC 2119

Les RFC ce sont des recommandations techniques sur internet, mais on peut les appliquer ailleurs.
Dans une instruction, certaines manipulations sont obligatoires, d’autres seulement recommandées. Certaines sont déconseillées, mais d’autres sont carrément interdites. Enfin, certaines sont optionnelles.

La RFC 2119 est simple et définit ce que signifient les termes comme « doit », « devrait », « peut » ou encore « peut ne pas » ou « ne peut pas ».

La RFC 2119 normalise ce vocabulaire et précise quand quelque chose doit être obligatoire au lieu de conseillée, ou encore interdite au lieu de déconseillée… ou alors facultative ou optionnelle. Inversement, la RFC décrit aussi le comportement à adopter quand on a une action ainsi qualifiée. Et ce que ça signifie pour le processus en cours.

Par exemple, une action déconseillée peut être réalisée dans certains cas où elle s’avérerait utile, mais ne devrait pas être faite autrement. De même, une action simplement conseillée devrait être faite, mais pourrait ne pas être faite s’il existe une raison où cette action serait inutile (ou impossible, ou inappropriée).

C’est assez bête, ça peut sembler ridicule, mais quand une instruction dit « doit », alors ce n’est pas la même chose que « peut ». Dire « vous pouvez désormais appuyer sur ce bouton » ce n’est pas la même chose « vous devez désormais appuyer sur ce bouton ».

La RFC 2119 devrait selon moi être appliquée partout. Encore une fois, les mots ont un sens et les employer correctement évite des frustrations, des erreurs, et des accidents. Inversement, la lecture de ces mots doit suivre ce qu’ils énoncent : si une ligne est obligatoire, elle doit être exécutée, sinon le résultat attendu ne sera pas là (et ça ne sera pas le problème de l’instruction).

Le but d’une instruction est d’aider l’opérateur, mais elle permet aussi de dédouaner le constructeur. Si l’instruction indique qu’une opération « doit » être faite, mais que l’opérateur ne l’a pas fait faite et que maintenant la machine est en panne, la responsabilité est celle de l’opérateur, pas du constructeur (typiquement une opération de maintenance, par exemple).

Conclusion

Si je devais résumer tout ça :

Notes

[1] : Et écrivez bien « mettez la machine en marche » et non pas « allumez l’appareil », car vous pourrez être sûr qu’un jour quelqu’un va littéralement l’allumer. Avec du feu.

Image d’en-tête par Google Gemini (IA).


Panne sur la Ioniq 6 et informations sur les batteries 12 V dans les EV

Wed, 24 Sep 2025 18:14:59 +0200 - (source)

Battery on fire in a car
Un beau matin, ma voiture n’a pas démarré : rien ne répondait. Ni la clé à distance, ni le bouton sur la porte. Une fois dedans avec la clé d’urgence (une serrure derrière la poignée de porte), impossible de démarrer.

J’avais déjà connu ça sur ma précédente voiture (hybride) et même ma Diesel d’avant : manifestement, la batterie 12 V était morte.

TL;DR : batterie 12 V remplacée et pour l’instant tout semble bon.
La suite de l’article traite de la raison d’être d’une batterie 12 V dans une EV et comment elle est gérée.

Car oui : les voitures électriques, avec des grosses batteries 400 ou 800 V ont aussi une petite batterie 12 V (et même une toute petite batterie 3,7 V pour le système eCall, mais ça c’est pas spécifique aux EV). Ici je reviens sur le rôle des batteries, la raison de leur défaillance dans une EV, et ma solution pour ne plus me retrouver coincé à l’avenir et pouvoir me dépanner.

Batterie 12 V ?

Le rôle d’une batterie 12 V dans une voiture, qu’elle soit électrique ou thermique, c’est de permettre le démarrage de la voiture. C’est aussi elle qui alimente les accessoires (radio, vitres électriques, phares…), en particulier quand le moteur lui-même ne tourne pas — moteur qui, s’il tourne, entraîne l’alternateur et produit donc du courant lui-même.

Dans ces voitures thermiques, cela demande une puissance conséquente : plusieurs centaines d’ampères traversent le démarreur d’une voiture thermique, qui va lancer le moteur thermique, très lourd. Une fois lancé, la rotation du moteur thermique s’entretient toute seule.

Dans une voiture électrique, il serait possible de s’en passer en puisant l’énergie sur la grosse batterie de propulsion. C’est juste qu’avoir un circuit basse-tension permet une certaine redondance sur le circuit haute tension, en cas d’accident par exemple. À mon avis ça pourra changer dans l’avenir, et pour l’instant on utilise surtout ça par héritage des voitures thermiques ; toujours est-il qu’il y en a une.

Dans une EV, la batterie 12 V sert donc aux accessoires et au démarrage, mais pas du moteur. Un moteur électrique n’a pas besoin de démarreur et il ne tourne pas dans le vide : au point mort, le moteur électrique ne tourne tout simplement pas. Dans ces conditions, le démarrage équivaut à allumer les systèmes électroniques. Lancer tout ça est nettement moins gourmand : le pic d’intensité débité est de seulement 20 A environ sur une EV. Même chose sur les hybrides, où le 12 V alimente le système électronique, qui démarre le moteur électrique, qui lui démarre le moteur thermique (si besoin).

Notons que sur les EV, la grosse batterie peut recharger la 12 V. On n’a pas d’alternateur comme sur une thermique, mais on a un convertisseur DC-DC. Ce système fonctionne aussi quand on ne roule pas : le système de bord (qui reste partiellement allumé même quand la voiture est éteinte) peut détecter le besoin de recharger la batterie 12 V et le faire, en puisant sur la grosse batterie, ou alors sur la prise de recharge si elle est branchée.

Ma panne 12 V

Voiture non-répondante, et ouverte par la clé de secours, j’ouvre donc le capot.

Au multimètre, la batterie 12 V affiche 3,5 V. C’est une batterie au plomb, comme dans la plupart des voitures. Ces batteries sont en bonne santé quand elles affichent entre 12,6 et 12,8 V. En dessous, elles ont besoin d’une charge, et en dessous de 11,7 V elles sont réputées mortes, et se dégradent par sulfatation : du sulfate de plomb recouvre les anodes, rendant les échanges d’électrons impossibles, plombant (calembour) sa capacité.

À 3,5 V, donc, ça craint.

J’ai évidemment un booster chez moi. Un petit truc à 20 €. Il m’avait déjà dépanné par le passé, sur mes précédentes voitures mais aussi au bord de la route pour des inconnus. Câblé sur la batterie, comme je suis entré « en fraude » dans la voiture, l’alarme se déclenche. Appuyer sur « déverrouiller » sur la clé suffit à arrêter le bruit.

Sauf que n’ayant pas servi depuis 2 ans, le booster était vide et n’a pas su démarrer la voiture complètement. Le système de bord a donc démarré, mais il s’est éteint après quelques instants, en tout cas avant que la voiture ne puisse se lancer complètement, et que la grosse batterie puisse recharger la petite ou prendre son relais.

En temps normal, dans ma voiture, lorsqu’elle est éteinte, quand la 12 V atteint 12,6 V, la grosse batterie la recharge. Sauf que ça ne le fait qu’un certain nombre de fois, au-delà, la voiture décrète que la batterie a manifestement un problème et cesse de la recharger. Ceci pour éviter de drainer la grosse batterie lors des stationnements prolongés (la voiture ne sachant pas combien de temps elle va rester là). La voiture refuse également de recharger la 12 V quand la grosse batterie est sous 10 %. En tout cas chez Hyundai c’est comme ça. Bien ou mal, c’est comme ça, et ce sont des limites que je comprends (même si c’est ironique d’avoir une énorme batterie pleine et de ne pas pouvoir démarrer à cause d’une 12 V — ironiquement, la première Ioniq en 2016 avait un bouton pour forcer la recharge 12 V depuis la batterie haute tension).
Tout ceci ne vaut que lors du stationnement : en roulant, c’est essentiellement la grosse batterie qui alimente tout et recharge la batterie 12 V.

En tout cas, sans 12 V, et booster vide, impossible de démarrer.

Je fais venir un dépanneur : il me câble la voiture et ça démarre du premier coup (preuve rassurante que c’était le seul problème). La voiture recharge la 12 V et c’est reparti… pour deux jours, avant d’avoir un problème similaire (la 12 V affiche 7,5 V). Je peux recâbler moi-même cette fois avec la batterie d’une autre voiture.
Idem le lendemain encore : même si cette fois la voiture démarre, elle affiche un message selon lequel la 12 V est faible. Le soir même, impossible de démarrer. Je dois la câbler avec une batterie 12 V que j’ai désormais sous la main.

Entre-temps j’ai commandé une batterie 12 V neuve. On verra si c’est ça le problème, mais il y a des chances.

Avec tout ça, le petit booster est mort : il ne charge plus du tout. Je l’ai désossé pour voir comment ça marche avant de le jeter.

Pourquoi la 12 V est morte ?

J’ai ma voiture depuis 2,5 ans. La batterie doit avoir un peu moins de 3 ans. Normalement, elles durent entre 3 et 5 ans sur une voiture classique. Ce n’est donc pas une mort « très » précoce, mais c’est tout de même un peu tôt.

Comme j’ai dit plus haut, sur une thermique, le moteur thermique fait tourner l’alternateur qui recharge la 12 V pendant la conduite. Une partie de l’énergie alimente aussi les accessoires.
Le même principe a lieu dans une EV, en ajoutant le fait que la 12 V fonctionne aussi quand la voiture est « éteinte » : le gestionnaire de recharge, le BMS, une partie de l’électronique est maintenue en semi-veille. Ce n’est qu’à partir d’une certaine période (plusieurs jours) que la voiture se met en veille bien plus profonde.

Si la batterie 12 V est à un niveau trop faible durant cette période, la grosse batterie peut la recharger. Tout ceci augmente le nombre de cycles de la petite batterie, qui s’use donc plus vite. Aussi, quand la 12 V est à une tension trop basse (moins de 12,3 V), la voiture ne la recharge plus, et elle finit par totalement se vider à cause des éléments qui tournent en veille et qui tirent du courant dessus, jusqu’à 3 V par exemple, où elle n’allumera plus rien du tout.

Voilà pourquoi les 12 V sont moins durables sur les EV. C’est en tout cas ce que pense The Ioniq Guy, et ça semble se tenir. Il a eu exactement le même problème que moi sur sa Ioniq 5, et beaucoup de monde aussi, à peu près au même moment (2,5 ans après l’achat, chez Hyundai-Kia, mais aussi ailleurs, comme Tesla).

Donc on fait quoi ?

Autant les plaquettes de frein durent la durée de vie de la voiture, et il y a nettement moins de maintenance sur une EV en général, il semble que pour la batterie 12 V, ce soit le contraire : elles s’useraient plus vite et il faut la changer tous les 2-3 ans au lieu de 3-5 ans.
Le bruit court aussi que chez Hyundai en particulier, les batteries 12 V sont de mauvaise qualité.

Certains constructeurs commencent à laisser tomber les batteries au plomb (3-5 ans de durée de vie) et à recommander des batteries lithium-Ion (beaucoup plus durables) pour le circuit 12 V. Cela semble être une solution à court terme. À long terme, j’espère et je pense qu’on se passera de ça et qu’on alimente tout avec la batterie haute tension et des convertisseurs DC-DC. Personne ne fera croire à personne d’autre que les >50 kWh dans une batterie ne suffise pas pour alimenter les quelques systèmes critiques autrement alimentés par une 12 V, même s’il faut la recharger souvent, en tout cas sans qu’il y ait un moyen d’afficher un message comme quoi la 12 V arrive en fin de vie.

On pourrait dores-et-déjà remplacer sa batterie au plomb par une Li-Ion nous aussi, mais les véhicules ne sont pas développés forcément pour ça. Les courbes de tension ne sont pas les mêmes selon les technologies de batteries. Et inversement : surcharger une batterie au plomb ne sera pas dramatique, alors que la batterie Li-ion peut prendre feu. Là aussi, je ne fais ici que citer The Ioniq Guy dans sa vidéo.

Rappel quand-même pour ceux qui — comme moi — ont ou vont installer une batterie de type « AGM », cela reste une batterie au plomb, et donc pas de problèmes, et les retours sont nombreux et positifs. L’AGM étant une technologie acide/plomb un peu améliorée des acide/plomb classiques.

Pour ma part

Pour éviter de me retrouver dans une situation où je suis coincé et de devoir payer 200 € un dépannage pour un peu de courant, j’ai pris mes devants.

Vu que mon booster premier prix m’a lâché (un peu de ma faute quand-même pour ne pas l’avoir maintenu chargé), j’en ai pris un autre, d’une marque essentiellement professionnelle — GYS. C’est un peu plus cher, mais pour l’avoir testé (après un 4e fail du 12 V), ça marche. J’ai aussi pris une autre batterie 12 V pour la voiture (les liens sont en bas de l’article).

Concernant le booster, j’ai appris qu’il en existait plusieurs types, en tout cas chez GYS :

Ceux au plomb : autant prendre une batterie de 12 V normale et un chargeur et garder ça dans un coin de garage. Un peu moins ergonomique, mais bien plus simple. Pour une EV, une batterie 12 V de tracteur tondeuse, plus petite et légère, suffit (j’ai moi-même pu le constater).

Les batteries lithium, pas besoin de les charger en permanence (comme celles au plomb), mais il faut les maintenir à un niveau de charge convenable. Donc prévoir de les charger tous les mois. Si elle est vide un bon matin, il faudra aussi plusieurs heures pour la recharger : un dépanneur sera plus rapide.

Les batteries à super condensateurs n’ont aucune usure dans le temps. Elles se rechargent sur la batterie 12 V déchargée : elle prend le peu d’énergie qui reste dans la batterie durant environ 5 minutes, puis envoient la pâtée durant 10 secondes pour démarrer la voiture. Et ça semble marcher : ma batterie à 7 V a chargé l’appareil, qui a dit que c’était prêt après quelques minutes et j’ai pu repartir.
Si la batterie 12 V est complètement vide (comme c’est le cas sur mon EV où ça tombe facilement à ~3 V), ça peut ne pas suffire et on peut alors les recharger sur le secteur ou sur USB en quelques minutes également.

Pour ma part, j’ai pris une hybride super-condensateur + lithium. Pas besoin que la batterie lithium soit toujours à 100 % : les super condensateurs se chargent même avec peu de puissance. Et dans le cas contraire, on peut les charger rapidement. Les super condensateurs offrant une usure nulle, et le booster étant prévu pour servir très peu dans mon cas, ça me semble un compromis pas trop mauvais :

J’ai donc pris ça, aussi parce que c’est à 300 €, et que les modèles à super-condensateurs seuls sont plus proches de 1 000 €.

Comment câbler une voiture ?

Parce que ce n’est pas trivial : quand vous câblez une voiture dont la 12 V est morte, que ce soit à partir d’un booster, d’une batterie 12 V libre ou d’une autre voiture, retenez la phrase qui rime en anglais « red on dead ».

Cela signifi « [câble] rouge sur [voiture] morte » : c’est le premier élément à brancher avec les deux pinces des câbles. Ensuite c’est circulaire :

  1. première pince rouge sur la borne + de la batterie de la voiture en panne (« red on dead »)
  2. seconde pince rouge sur la borne + de la batterie (ou de la voiture) de dépannage
  3. première pince noire sur la borne − de la batterie (ou de la voiture) de dépannage
  4. seconde pince noire sur la masse de la voiture en panne (la masse étant toute partie métallique non-peinte de la carcasse de la voiture ; elle est reliée au − de la batterie, mais cela réduit le risque d’étincelles et leurs conséquences).

Note 1 : sur mon ancienne hybride, les bornes de câblage étaient sur des fiches spéciales dans le boîtier à fusibles sous le capot. La batterie elle-même était dans le coffre arrière.
Note 2 : la voiture de dépannage doit être démarrée avant de pouvoir sauver celle qui est en panne.

Pour débrancher, une fois qu’on a réussi à démarrer la voiture morte, c’est dans l’ordre inverse du branchement.
Faites alors un petit tour avec la voiture pour que l’alternateur (sur une thermique) recharge la 12 V. Sur une EV, on peut laisser la voiture allumée : la grosse batterie chargera normalement la petite, même sans rouler.

Si vous avez un lecteur OBD — ce que je recommande, car c’est quand-même bien pratique — on peut suivre le chargement de la batterie. Perso je vois un graphique montrant l’intensité du courant que la voiture injecte dans la 12 V pour la charger. Au max, elle y envoie environ 40 A, et ça diminue progressivement jusqu’à ~1 A lorsque la batterie est pleine.

Enfin, si la panne n’était pas explicable par la vieillesse de la batterie 12 V, il faudra investiguer l’origine : il est possible qu’un accessoire (loupiotte, câble USB…) vide la batterie pendant que la voiture était stationnée. Cela peut aussi être dû à une autre panne ou un câble endommagé quelque part.

Liens

Cet article n’est pas sponsorisé, mais les liens suivants sont des liens Amazon affiliés.

Si ces liens Amazon vous gênent, copiez la référence du produit sans cliquer.
Ce sont des produits que j’utilise personnellement. Je les valide et ça mérite tout autant d’être dit que lorsque c’est tout pourri.

J’ai documenté le problème également sur les forums Ioniq 6.

Image d’en-tête par Google Gemini (IA) — Suggestion de présentation


Arrêtez d’interdire les actions que vous voulez voir !

Fri, 05 Sep 2025 18:52:35 +0200 - (source)

Une IA créant une image.
Je m’attendais à avoir cette remarque un jour.

Depuis peu, je me mets à utiliser, parfois, des images générées par IA pour illustrer certains articles de blog. Il ne s’agit que de l’image d’illustration. Les images « techniques » ne le sont pas, et encore moins le texte lui-même.

Visiblement ça ne plaît pas. Je comprends. Ça ne me plaît pas non plus.

Avant, je prenais mes images sur des sites qui proposaient des images facilement : de vrais photos que les gens postaient en ligne, et qui en encourageaient la reprise et la diffusion en choisissant une licence le permettant (essentiellement Creative Commons). Tout le monde était gagnant : moi j’avais à disposition des milliards de photos sur pratiquement tous les sujets, et eux voyaient leur photos diffusées, avec un lien et leur nom, exactement comme ils le demandaient. Tout était respecté.

Il y avait principalement deux sites où je prenais ces images. Le premier — je n’ai plus son nom — a été racheté par un autre qui l’a fermé, et le second — Flickr — a décidé récemment d’obliger tout le monde à s’inscrire pour pouvoir récupérer des images — y compris celles sous licence CC :

account wall Flickr
Flickr tu fais CHIER.

Du coup vous m’excuserez (ou pas, je m’en moque), mais j’ai laissé tomber.

D’un côté l’on veut défendre l’art « humain », de l’autre on emmerde le plus possible les quelques personnes qui le respectent en les poussant à aller ailleurs. Faut pas s’étonner.
Vous pouvez être déçu, c’est votre droit. Le miens c’est de refuser d’en prendre la responsabilité cette fois-ci. On dit qu’on crée les monstres en poussant les gens bien à bout : je dirais que c’est le cas ici.

Non, je ne reviendrai pas dessus : virez toutes ces merdes de popup d’inscription à la con d’abord. Inutile de m’envoyer d’autres liens ou d’autres sites. Je suis largement assez grand pour les trouver moi-même si c’était ce que je voulais.

Mais j’en ai raz le cul d’avoir à me battre pour faire les choses correctement quand on nous force à les faire mal en compliquant constamment, systématiquement, les choses.


Le pire, c’est que les exemples sont nombreux pour lesquelles ce genre de cas de figures s’applique : la procédure correcte, légale et convenable est systématiquement une usine à gaz remplie d’embuches totalement artificielles, alors que ceux qui ne les respectent pas ne sont pas emmerdées. Ce n’est même pas une question de pognon. Ce n’est même pas une question de principe, de volonté ou de choix. Non : faire les choses correctement est rendu archi-compliqué pour aucune question valable

Exemple 1 : Tu as une activité qui rémunère. Tu as le choix de bosser au noir ou de déclarer ça. Sans même parler d’avoir à payer des charges, le site pour créer son activité, ainsi que celui pour déclarer ses revenus sont ont ne peut plus compliqué. Dans certains cas, genre le miens, c’est même impossible à utiliser (je suis dans un cas qui n’est pas prévu par leurs formulaires.
Du coup bah je fais pas, ou je continue à utiliser le site sachant pertinemment que je déclare sur un account qui est faux car non à jour. La faute à qui ?

Exemple 2 : Tu veux essayer de te passer d’Amazon, car ce sont les méchants américains qui tuent les petits commerçants ? Bon courage : les sites français sont merdiques et te prennent pour un idiot quand tu leur fait remarquer. Ils ne sont aucun effort, alors qu’Amazon 1) fait tout ce qu’il faut et 2) n’est pas pire que les

Exemple 3 : Tu veux essayer de trouver un album musical sans le pirater ? « Désolé, cet album n’est pas disponible dans votre pays ». C’est ça, vous allez voir si ça va pas être disponible dans mon pays. Go The Pirate Bay.

Exemple 4 : Tu veux faire recycler tes piles, tes ampoules en les rapportant dans les bacs de collectes ? Désolé, le bac à piles est plein et déborde. Et il est plein et il déborde 100 % du temps. Rentrez chez vous.
Pareil pour les bacs à recycler le verre, le bac jaune aussi. On croule sous les emballages qu’on nous impose et on rêve qu’un jour ils remettent la consignation des bouteilles en verre (et en plastique). Mais rêver c’est beau, mais ça ne change pas les choses que personne ne veut (ou n’a d’intérêt) à changer.

Exemple 5 : Tu veux prendre le train plutôt que la voiture, mais quand tu cherches, soit c’est trois fois le prix, soit le train est supprimé, soit y a des grèves, soit tu dois faire 8 heures de train et passer par Paris pour aller à 100 km de chez toi dans le sud de la France. On marche sur la tête.

Donc arrêtez vos leçons de moral à deux balles quand vous ne savez que gueuler et que vous ne proposez aucune solution ou pire, que vous nous poussez au « crime » à faire ce qu’on ne devrait pas faire, mais qu’on est contraint de faire quand-même parce qu’il faut bien que ce soit fait.

Je veux bien faire des efforts, comme j’en ai toujours fait. Mais à un moment c’est à vous de faire les vôtres aussi, et de les faire dans le bon sens, pas le mauvais.

En attendant, ouais : j’abandonne. Raz le cul.

Image d’en-tête par IA / Google Gemini ; et je vous merde.


« laissez les jeunes s’amuser ! »

Mon, 01 Sep 2025 18:56:34 +0200 - (source)

(un peu en retard)

Voir ces tweets divers :

L’état de Paris ce matin [ndlr : après la fête de la musique] en dit long sur ce que nous sommes devenus : des porcs.
Ville Lumière
Beaucoup d’affluence en ville hier soir pour une fête de la musique réussie à ClermontFerrand. Merci aux agents des Espaces Publics de @ClrmntMetropole
à l’œuvre ce matin pour nettoyer les rues. C’est ça le service public.
#ClermontFerrand
Olivier Bianchi (Maire de Clermont Ferrand)

Lors de la dernière fête de la musique, le lendemain de la fête en fait, des photos circulent où l’on voit des rivières de déchets traîner partout sur les lieux de la fête. Beaucoup s’en offusquent, d’autres — y compris des officiels — remercient, à juste titre, les équipes qui nettoient tout ça.

En face de ceux qui s’en offusquent on trouve ceux qui disent, typiquement « laissez-les s’amuser », ou « c’est normal après une fête ». Je n’ai pas vu le très classique « ça fait du boulot pour ceux qui nettoient », mais on aurait pu s’y attendre aussi.
Ils ajoutent parfois même « vous faisiez pareil quand vous étiez jeunes ! ».

À ceux-là je voudrais réagir.

Déjà, non, personnellement, et la plupart des gens que je connais depuis tout petit, je n’ai pas été élevé à laisser mes déchets traîner partout. Jamais. Pas même un chewing-gum. Si on le faisait malgré tout, on se faisait remettre au pas pour réparer l’erreur. Pas méchamment, pas durement. Mais fermement, et jusqu’à ce que le message soit rentré. Une culture de la propreté, du respect de l’espace commun. Des choses qui sont devenues automatiques et naturels désormais. Tout comme dire bonjour quand on arrive dans une boulangerie ou une épicerie, ou de ne pas violenter un animal. Des trucs simples en somme, mais manifestement pas normalisées pour tout le monde.

Ensuite, vous savez qu’on peut faire la fête et ranger après ? C’est tout à fait possible, hein : aucune force de la nature n’empêche cela.

C’est peut-être une question d’éducation, à la fois des parents, mais aussi des profs, des surveillants à l’école, et de tout le monde qui joue un rôle dans la vie quand on est enfant, ado, et même après, mais pas uniquement. L’apprentissage et l’application des règles élémentaires de vie en société ne s’arrête pas à 18 ans, et ni après non plus, ni encore moins avant — désolé si vous l’apprenez ici.

Tu ne balances pas tes trucs par terre, point.

Y a aucun argument contre ça, hormis peut-être les déchets organiques (trognon de pomme, …) et encore, tu fais ça pas n’importe où. En cambrousse ou dans la forêt, personne n’y verra d’inconvénient. Ça retourne juste à la terre, d’où ça vient. Le faire en plein supermarché ou sur le trottoir, par contre, si.

Ensuite, vous voulez être libres ? Vous lâcher ? Êtres « jeunes » ? Très bien : lâchez-vous. Mais remettez les lieux dans l’état où vous l’avez trouvé. C’est pas compliqué.

J’ai moi-même été jeune, j’ai moi-même fait des conneries, ou participé à ce genre de trucs. Et le fait encore. Il y a un exemple qui me marquera toujours, car c’est à mon avis une très bonne règle et un exemple parfait de « bonne » façon de faire de la part de l’autorité qui doit rendre des comptes à la fin de la journée face à des « jeunes qui se lâchent ».

On était à l’école (en classe prépa), à l’internat. J’étais en première année, comme tous ceux de notre étage. Les secondes année étaient à l’étage au-dessus. Les secondes année ne se gênaient pas pour descendre et nous réveiller à 03 h du matin et retourner la chambre. Pas tous les jours, bien-sûr, mais de temps en temps. Ça faisait partie du trip, et c’était en vrai pas méchant et drôle. Bref : on s’amusait.

Toujours était-il qu’on n’allait pas se laisser faire face à eux. Une nuit d’hiver, on est donc descendu dans la neige avec des poubelles et on a pourri leur étage.

Le surveillant est arrivé. Il n’en revenait pas trop du bordel qu’il y avait : tout le monde hors du lit, de la neige partout dans les couloirs, les gens par terre à glisser comme des pingouins sur la neige. Bref, un cirque pas possible à 23 heures en semaine. Mais c’était amusant, et ponctuel.

Il ne nous a pas engueulé. Soit parce qu’il était passé par là peu avant aussi (il n’était pas très vieux), soit qu’il n’en revenait pas du bordel que c’était.

Il a simplement dit « ok, je vais faire comme si j’avais rien vu. La seule chose : quand je vais repasser dans une demi-heure, je veux que tout soit propre, sec, et tout le monde dans son lit ».

En gros : on a foutu le bordel, très bien. C’est resté gentil, juste de l’eau sur le sol en lino, mais maintenant vous rangez, et rien de tout ça ne sortira du dortoir.
Et il est repassé une demi-heure après : out était propre, sec et rangé. Tout le monde s’y est attelé : les 2ᵈ année (cible du méfait) et les 1ʳᵉ année (nous, les auteurs).

Ce que je veux dire, c’est que la liberté c’est bien : ça permet de faire ce qu’on veut. Mais il n’est pas de libertés sans responsabilités. Et quand on est libre d’appliquer la deuxième loi de la thermodynamique en faisant croître l’entropie d’un dortoir un soir, la responsabilité qui va avec, c’est que tout soit propre et rangé au matin (le surveillant ayant ouvert le système fermé du dortoir, l’entropie peut de nouveau être abaissée #blagueDePrépa #TMTC).

Donc non, être jeune n’est pas une excuse.
La fête n’est pas une excuse non plus.
L’absence de poubelles encore moins. L’absence de poubelles n’est pas même une explication à ce bordel.

Inutile de chercher : des excuses il n’y en a pas.

La seule raison, c’est que vous êtes mal élevés, sales, et que vous vous en foutez de vos responsabilités.

Vous savez comment on appelle un être humain qui veut faire ce qu’il veut sans avoir de responsabilités tout en laissant le problème de sa merde aux autres ? On appelle ça un bébé.

Alors soit vous remettez tous une couche, soit vous grandissez un peu et arrêtez ces inepties et encore plus c’est « c’est pas moi », « mais on est jeunes », ou « c’est normal ».

Les Japonais y arrivent : à chaque événement sportif international, ils sont là à ranger leurs tribunes. On les admire pour ça. Pourquoi pas nous ? C’est quoi qui nous empêche de faire pareil, d’être admirable ? Hein ?
Hormis la flemme, la volonté de passer pour des clochards, ou de penser que ça donne l’air cool d’être un gros porc ? Spoiler : ça n’est pas cool, au contraire.


On ne va jamais s’en sortir avec les banques

Sat, 23 Aug 2025 13:29:39 +0200 - (source)

Ça nous parle de privilégier les virements et les CB, ça nous parle de créer un euro dématérialisé, ça nous propose des comptes en ligne, ça nous envoie des e-mails de notifications, nous demandent de tout faire via leur espace « dématérialisé ». Ça réclame notre RIB, justificatif de domicile et je ne sais pas quoi, toujours par internet hein.

Ça nous pousse à aller sur les banques en lignes (donc sans guichets) car c’est moins cher, pour nous comme pour eux, plus rapide et plus sûr.

… pour au final que ça nous envoie un chèque papier par la poste.

Oui je parle des banques.

Chèque qui leur aura coûté 2 € à envoyer, 1 € à imprimer, plus l’enveloppe.
Chèque qui me coûtera aussi 2 € à envoyer, plus l’enveloppe.

Et je ne parle pas des 4 jours ouvrables de délais postaux et 3 jours ouvrables de plus pour les délais bancaires, le tout avec 60 % de chances que ça se perde en chemin.

Si même les établissements financiers sont incapables d’utiliser les virements bancaires pour faire les transferts d’argent, comment ils vont s’attendre à ce que ça s’impose pour les clients ?

(Ah et en prime, ils me prennent 16 € pour « frais de traitement », bandes de connards incapables !)


Pourquoi je suis passé sous Starlink

Sat, 14 Jun 2025 04:51:37 +0200 - (source)

Photo en expo longue de satellites Starlink.
J’ai la fibre chez moi depuis environ un an seulement. Je vis en Auvergne, et en Auvergne, on a du pognon pour payer les soirées de Wauquiez à 100 000 €, ou pour installer des panneaux « La région aide ses communes » sur toutes les entrées de villages, mais quand il s’agit de fibrer, à l’instar de la Bretagne (qui est également en retard), on est très mauvais.

La carte de l’ARCEP parle d’elle-même :

Carte fibre de l’Arcep.
Carte fibre de l’Arcep. Hormis quelques départements, l’Auvergne et la Bretagne sont les deux grandes régions très en retard par rapport au reste de la France sur la fibre.

Il suffit de s’éloigner des grandes villes pour que trouver de la fibre relève de la chance.

Mais j’ai eu de la chance et à 20 km j’ai la fibre. Ça marche bien. Ça change la vie, quand on a toujours eu que l’ADSL à 8 Mb/s (donc 1 Mo/s) en débit descendant. Encore heureux, je ne regarde ni la télé, ni Netflix. La fibre améliore la connexion et permet notamment d’uploader des fichiers (c’était impossible avant, à 80 ko/s) ou regarder des vidéos en full-HD voire de la 4K sur YouTube (impossible avant aussi, sauf à passer par YouTube-DL et attendre 3 heures d’avoir le fichier hors-ligne).

Mais j’ai déménagé.
Loin dans un petit village.
Donc à nouveau pas de fibre.

Ils ont promis que toute la région serait fibrée d’ici fin 2025. Sachant qu’il doit rester 70 % du territoire à fibrer (pour 5 % de la population, à la louche), et qu’il reste tout juste plus de 6 mois, la promesse ne sera pas tenue, ce n’est pas possible. Même si demain ils disaient 2030, ça me semblerait encore très optimiste.

Pas de fibre, quelles solutions ?

Plusieurs options se posent.

Revenir à l’ADSL ?

Premièrement, ça signifie un débit de 4 à 6 Mb/s en DL pour ~30 à 40 € mois. On pourrait balayer ça immédiatement, mais attendez, y a pire.

La maison où je suis n’a jamais été connectée en ADSL (les tests d’éligibilités me disent qu’il n’y a pas de ligne). Je devrais donc payer une centaine d’euros pour établir une ligne… et me coltiner le les débits de merde mentionnés dans la phrase précédente. Pour moi c’est déjà mort, mais si vous étiez encore chaud, c’est pas fini.

l’ADSL va disparaître. D’ici quelques mois déjà, en janvier 2026 pour être précis, la souscription deviendra impossible et après le réseau sera peu à peu abandonné ou démantelée. Donc payer pour faire installer une ligne qui ne fonctionnera plus d’ici 1 à 4 ans et pour un débit de merde, et, après ça, me retrouver au point de départ ? Non vraiment, c’est très gentil, mais non merci.

Utiliser une box 4G/5G ?

C’est mignon.

Dans les zones non fibrées ou non fibrables, ou celles que le Cartel des opérateurs refuse de connecter car pas assez rentable, ils se contentent d’installer une antenne LTE quelque part et font prendre des Box 4G/5G aux gens.

C’est censé être rapide, mais dans les faits, le débit est moisi, très variable selon l’endroit, la météo et le moment de la journée (tout le monde utilisant Netflix en même temps les soirs et WE et saturant le réseau).

Ah et la latence – le ping — est merdique : de l’ordre de 100 à 300 ms, quand l’ADSL est à 30-60 ms et la fibre entre 5 et 15 ms. Pour du YouTube ou du surf ça ne gêne pas trop (quoi que, ça commence bien à faire), pour les quelques fois où je joue en ligne, c’est pas possible avec un ping pareil.

Aussi, en cambrousse dans les montagnes, sachez que :

Donc ce n’est pas bien glorieux là non plus, ni future-proof.

Mis à part se passer d’internet, il reste le satellite.

Et les offres satellites ?

Ici, le marché est très réduit. En France, le plus connu est sûrement Orange (via Nordnet).

Niveau tarifs, on parle de 300 € pour le matériel, auquel on ajoute 100 € de frais d’installation, et 40 €/mois pour le contrat de base le moins cher avec un engagement de 12 mois.
Je vous laisse lire les avis : 2,1/5 sur une base de 2500 retours. Installation difficile, service client à chier, prélèvements qui continuent après la résiliation, et des débits très loin des valeurs annoncées. Bref, ça n’en finit plus dans les plaintes, ce qui ne donne pas du tout envie de se lancer dedans.

Quant aux autres, OuiSat ou SkyDSL par exemple, qui ne sont même pas cités sur la page de l’Ariase, ça semble pas vraiment mieux niveau tarifs, engagements, ou débits.
Aussi, ces réseaux utilisent des satellites en orbite moyenne ou haute, donc la latence est merdique, c’est un des reproches connus de l’internet par satellite « classique ».

On m’a parlé aussi d’Eutelsat, le « réseau satellite Européen ». Je vous laisse chercher sur leur site, il ne semble pas y avoir quoi que ce soit pour les particuliers, juste pour les « partenaires » professionnels et militaires, et c’est encore en développement. Bon.

Et il y a Starlink.

Fait amusant, lorsque j’ai changé le logement, j’avais dit que l’absence de fibre était un point négatif mais que Starlink pourrait être une option à étudier. L’agent immobilier m’avait alors expliqué qu’il utilisait Starlink lui-même, y compris sur son camping-car en voyage en Europe. Lui aussi avait essayé Nordnet (et avait été très déçu avec une expérience remarquablement proche de ce que liste TrustPilot) avant de passer sur Starlink et en être rapidement satisfait.

Donc j’ai pris ça.

Oui ça me fait chier, car c’est Elon Musk, car c’est américain, car tout ça. Mais en l’absence de technologie équivalente européenne, puisque Wauqiez préfère dépenser notre pognon au restaurant au lieu de connecter nous autres gueux à Internet, c’est la seule solution crédible qui reste pour avoir un internet fixe décent dans la cambrousse.

L’expérience Starlink

Je passe commande pour leur kit : 300 €. Ça fait mal (et ce n’est pas vraiment différent d’Orange ou des autres sur ce point), mais y a pas de frais d’installation et les frais de port sont inclus dedans.

Je reçois le colis à J+4 ouvrés et 5 minutes plus tard, avec l’aide de l’application pour orienter le récepteur correctement, j’ai internet à la maison.

L’antenne Starlink est à mettre dehors, et on tire un câble RJ45 de 15 mètres (fourni) à l’intérieur jusqu’au routeur (fourni aussi), qui distribue ensuite le réseau en Wifi. Il faut simplement avoir une vue dégagée du ciel et en direction du nord, car même un arbre peut bloquer la vue (il voit l’arbre quand il fait sa carte des obstacles, mais pas certain non plus que ça empêche d’avoir un débit complètement).

Ensuite, c’est 30 € par mois (forfait « Lite ») et pas d’engagement. Si je passe en forfait normal, c’est 40 €/mois, et une priorité dans la bande passante (toujours sans engagement). Vu la qualité du signal, je n’en vois pas l’intérêt pour moi. Il y a d’autres forfaits aussi (nomade pour prendre sur son camping-car par exemple, ou entreprise que je n’ai même pas étudié).

En qualité du signal, on parle de 200 à 400 Mb en descendant et 20 à 40 en montant et un ping de 29 ms (ici le ping est meilleur, car les satellites de Starlink sont en orbite basse). Pas mal du tout, donc, et plus que satisfaisant.

Aucun souci pour avoir du net quand il pleut ou qu’il y a de l’orage (on est très bien servi en ce moment, en Auvergne). Quand c’est fortement couvert, je tombe simplement entre 150 et 200 Mb/s, ce qui reste très largement acceptable.

Je vous laisse essayer de me convaincre qu’Orange est capable de me fournir un tel service : vous n’y arriverez pas (et eux non plus d’ailleurs).

Et après ?

Est-ce que je vais rester sur Starlink à long terme ? Je ne sais pas.

Il est fort probable que je prenne la fibre normale le jour où ma commune et mon logement seront fibrés (et qu’il soit possible de revenir chez OVH Télécom : j’ai pas très envie de me coltiner l’Internet par Orange par exemple). Mais en attendant j’ai du net rapide, fiable, à bon prix et, normalement, future-proof.

Les questions géopolitiques et l’attitude de Musk/SpaceX pèseront aussi dans la balance d’un éventuel changement à terme. Pour le moment, je suis client parce qu’une concurrence européenne équivalente (c’est-à-dire compétitive, fiable et crédible) est tout simplement inexistante. La même raison pour laquelle j’ai un smartphone d’une marque américaine et pas française, en somme.

Si la maison avait été fibrée, la question ne se serait même pas posée.

Simple note : durant l’année où j’ai eu la fibre dans mon ancien logement, j’ai constaté des coupures beaucoup plus nombreuses que lors de l’ADSL. Ce n’était pas non plus à un point handicapant, mais entre les anti-ondes qui crament les répartiteurs et les technichiens qui débranchent un abonné pour en connecter un autre, je me dis que c’est quand-même pas encore bien stable. Prendre la fibre le jour de sa sortie dans une commune n’est peut-être pas l’idée du siècle. Attendre une année que tout soit stabilisé, c’est peut-être pas bête. Dans tous les cas, je suis parti au moins pour 3-5 ans je pense.

Concernant le routeur

Le seul détail qui subsiste, c’est que le routeur 5 GHz semble un peu faible et passe très mal les murs de pierres de 80 cm d’épais.
En affichant le réseau 2.4 GHz, ça passe un peu mieux, mais ce n’est toujours pas assez.

Je peux commander un répétiteur, mais j’ai préféré acquérir un câble RJ45 de 30 mètres et brancher mon ancien routeur pour avoir internet de l’autre côté de la maison. Une alternative aurait été le CPL (internet via les prises électriques).

Aussi, le routeur a ce qu’il faut pour fonctionner immédiatement, mais après il n’est pas très configurable (et tout passe par leur application mobile). Si je connecte l’ancien routeur (et celui de Starlink devient alors un simple relai entre l’antenne et mon routeur) j’ai accès à aux fonctions de mon routeur, mais dans ce cas l’application plante. Manifestement un bug (que j’ai signalé, mais ils m’ont répondu à côté de la plaque).

Toutefois, j’ai appris (et je le note ici) que le serveur DHCP du routeur Starlink distribue (par défaut) des IP allant de 192.168.1.20 à 192.168.1.254. Si l’on configure une IP statique sur les appareils, c’est possible, mais ils doivent alors être dans la place 192.168.1.2 à 192.168.1.19.

Dans ce cas, le masque de sous-réseau est 255.255.255.0 et le serveur DNS est 192.168.1.1 (le routeur lui-même), ou bien un service DNS personnalisé. Ceci est la solution pour avoir des IP statiques sur certains appareils de la maison pour qui c’est intéressant. Par défaut, le routeur Starlink ne permet pas d’attribuer une IP statique à un appareil donné (grosse lacune, mais bon).


Y a des tirets typographiques dans ton texte : c’est du ChatGPT !

Thu, 12 Jun 2025 19:21:31 +0200 - (source)

i
Je vois passer ça deux fois à quelques jours d’intervalle qu’un texte qui contient des tirets longs serait plus ou moins nécessairement un signe qu’il a été écrit par une IA.

Ici sur Twitter d’abord où il est dit de façon péremptoire que le tiret long c’est du ChatGPT, puis là sur BlueSky où l’on me demande si mes articles sont corrigées par IA, vu que ces tirets sont partout dans mes articles, et vu que non, d’où me vient cette pratique.

Lol ?

Donc ça y est, l’usage d’une ponctuation d’un niveau supérieur au CP, c’est du ChatGPT ?

Non.
Y a encore des vieux cons gens qui utilisent couramment de la « typographie oubliée ». Je fais partie de ces gens. Je suis conscient d’être dans une très petite minorité, par contre. Mais je n’arrêterai pas pour autant, car encore une fois, on tape en premier et on réfléchit ensuite (et encore… si on allait aussi loin que la réflexion).

Vous me croyez pas ? C’est votre problème.

Vous voulez les preuves ? Cherchez « — » sur mon site et remontez dans le temps : vous constaterez assez rapidement que je les utilise depuis bien avant ChatGPT, et même bien avant n’importe quel LLM.

Et vous pouvez vérifier sur Archive.org : les tirets cadratins y sont. Allez voir les autres articles si vous aimez perdre du temps.

Quant à se demander pourquoi je les utilise… Bah c’est facile : pourquoi pas ?

C’est un signe typographique qui remplace souvent la parenthèse, je la trouve plus esthétique. Il s’agit d’un signe assez ancien, mais comme j’aime lire, et lire des très vieux bouquins, je les utilise moi aussi. C’est comme le point virgule : peu de gens les utilisent, encore moins les utilisent en sachant ce qu’ils font, mais je l’utilise de temps en temps aussi.

Aussi, l’emploi du tiret cadratin n’est pas un problème : je ne me fais pas chier à aller le chercher dans la table de caractères, mais j’utilise une disposition de clavier qui me permet de le taper naturellement, tout comme plein d’autres caractères. C’est la disposition Fr-OSS disponible nativement sous Linux, et qu’on peut utiliser aussi sous Windows (mais préférez cette méthode sous Windows). Et c’est plutôt la disponibilité de ces signes sur mon clavier qui m’a poussé à en faire usage, depuis plus de 10 ans, et depuis c’est resté totalement..

De même j’utilise l’apostrophe typographique « ’ » là où tout le monde utilise l’apostrophe droite « ' », ainsi que — vous l’avez remarqué — les guillemets français «, » à la place des horribles "double-quotes" droites (que l’on ne peut même pas qualifier d’anglosaxones car celles-ci ne sont pas droites justement, mais incurvées : “ et ”).

Plutôt que de tirer le niveau vers le bas et de trouver un prétexte à cracher ce qui s’accroche en haut, l’on ferait mieux d’enrichir nos textes et apprendre à taper au clavier (mais je sais, c’est compliqué, faut faire des efforts, ouin ouin).

Bref : si vous voulez en savoir davantage sur les tirets typographiques, c’est par ici : Les Tirets Typographiques (écrit par ChatGPT neuf années avant ChatGPT — il est très fort).

Évidemment, on pensera bien ce que l’on voudra ; mais faudra simplement pas confondre ce qui résonne dans votre tête avec le monde réel (oui cette faute d’orthographe est volontaire). Car faire un raccourci qui n’a pas lieu d’être, c’est s’assurer de se planter à un moment donné.
Et autant il ne faut pas faire une confiance aveugle aux « IA » qui balancent n’importe quoi, autant visiblement il ne faut pas faire confiance non plus à ses détracteurs qui peuvent se tromper aussi, et le font ici..

Quant à l’usage de LLM sur ce site : j’en utilise un peu pour le code source de certains outils en ligne (code source qui est retouché à la main car rarement fonctionnel du premier coup), et parfois pour quelques illustrations d’articles, y compris cet article (étant donnée que les sites d’images d’artistes sont désormais fermées aux internautes, et que je vois ça comme un refus des artistes de voir leur travail vu et partagé, donc tant pis pour eux).


PS : Et si vous pensez que l’on s’en fiche que certains textes soient fichés comme générés par des IA, voici un exemple de victime, où quelqu’un écrit son mémoire à la main, mais les (soi-disant) détecteurs d’IA disent que c’est majoritairement fait par une IA quand-même… et ces détecteurs sont ceux utilisés par les profs, notamment. Bonne chance avec ça.

… et là un exemple où une thèse est qualifiée de 81 % d’IA, même si elle a été écrite il y a plus de 20 ans. Bravo les gars.
Et demain on apprendra que Molière ou Racine étaient des LLM aussi, je suppose. Vraiment génial.

Image d’en-tête : ChatGPT


Smartphones : « le micro active obligatoirement la LED »

Mon, 09 Jun 2025 18:30:25 +0200 - (source)

On peut parfois lire que les smartphones ne peuvent pas vous écouter car ça se verrait : le micro utiliserait obligatoire la LED.

Par exemple là chez Korben :

Dès qu’une app accède à votre micro, une petite lumière orange apparaît en haut à droite sur iPhone, verte sur Android. C’est pas de la déco, c’est votre garde du corps numérique qui vous prévient.

Alors oui, il dit bien « dès qu’une app accède au micro », ce qui exclurait l’OS lui-même (Android ou iOS) si l’on voulait être pointilleux.

Mais une chose est sûre : le micro et la LED ne sont liées que de façon logicielle. Le premier peut fonctionner sans la seconde.

Essayez avec « dis Siri » ou « OK Google » : ça marche en permanence. Sans la LED. Que le téléphone vient d’être levé, qu’il soit posé depuis 5 heures sur la table, ou qu’il soit utilisé actuellement : un « dis Siri » fonctionne, mais la LED n’est pas allumée

La LED ne s’active qu’après, quand Siri arrive au premier plan. Mais on peut tester : en parlant assez vite, on peut balancer une commande avant que la LED ne s’affiche.

Ce que ça démontre, c’est que — si, si — le micro tourne en continu, sans la LED.

Il n’y a pas de liaison physique et solide entre le microphone et la LED.
En d’autres termes : l’absence de LED n’est pas que le téléphone ne vous écoute pas.

Alors le système (Android ou iOS) fait probablement de son mieux pour allumer la LED dès qu’une application accède au micro, mais c’est — encore une fois — uniquement une barrière logicielle.

Sur un système jailbreaké / rooté, tout est possible : les applications peuvent facilement tout contourner (c’est un peu le but recherché de ces manips).
Pareil, si cette barrière contient une faille, alors une application même officielle peut exploiter tout ça aussi.

Je dis bien « peut » : c’est techniquement possible dans ces conditions.
Je ne dis pas que Facebook ou TikTok vous écoutent en permanence et exploitent une faille. Ça je ne sais pas. Je voulais juste revenir sur ce point précis de liaison entre la LED et le micro, car c’est faux.

Ensuite, ce que dit Korben dans le reste de l’article sur la précision des algorithmes, qui utilisent la localisation, les cookies et tout le reste, en dehors du microphone, est vrai : ils n’ont pas besoin du micro pour tout savoir. Mais c’est pas pour ça que le micro n’est pas utilisable, ni que ce n’est pas utilisé. Même sans LED.

Et puis si Android ou iOS peuvent accéder au micro sans la LED, alors Google et Apple vous écoutent H24. Et ce sont deux boîtes qui vendent vos données aux annonceurs. En gros : pas besoin qu’une application soit malveillante quand l’OS l’est lui-même déjà.

Quant aux ordinateurs, il y a des hacks qui permettent d’outrepasser l’allumage de la LED quand on accède au micro.


Enfin, il faut savoir que le micro, c’est une membrane (ou un piézo, mais le principe est le même) qui vibre en fonction du bruit ambiant. Que le micro enregistre ou non, que la machine soit sous tension ou non : quand il y a du bruit, la membrane vibre.

Et si ça vibre, alors ça crée une tension dans la bobine fixée sur la membrane (ou aux bornes du piézo), et donc un signal électrique. C’est le fonctionnement d’un microphone.

Maintenant, si le système d’exploitation décide d’écouter ces vibrations, elle laisse filer ces signaux vers l’unité de traitement. Sinon, elle ne les laisse pas filer (ou l’unité de traitement est ignorée).

Mais ces signaux existent. Tout le temps. Il n’est pas difficile d’imaginer un circuit qui détecte ces signaux en contournant la voie habituelle.

Bref, autant je suis d’accord : il ne faut pas être parano, mais il ne faut pas non plus nier l’évidence technique : le micro et la LED ne sont pas liés à 100 %. C’est facile à prouver, avec Siri par exemple. Et quoi qu’il en soit, quelqu’un avec assez de ressources techniques peut tout faire.
Jusqu’à utiliser le micro pour capter le son ou le signal électromagnétique des touches d’un clavier à distance.


Mon avis sur l’arnaque au faux Brad Pitt, et je ne vais pas être gentil

Mon, 02 Jun 2025 20:41:04 +0200 - (source)

Voir cette affaire récente : Arnaque au faux Brad Pitt : pourquoi personne n’est à l’abri des escroqueries financières.

Où une personne a été victime d’une arnaque où le (soi-disant) acteur demande du pognon pour l’aider à sortir de l’hôpital, photos (truquées) à l’appui. Résultat, la victime a perdu 800 000 euros.

Et à ça s’ajoute le fait que l’internet est incrédule et se moque. Double peine. C’est malheureux.

Maintenant faut en retenir quoi ?

C’est simple. Une seule chose : « Quand une personne inconnue vous demande du pognon, c’est une arnaque ».

C’est tout ce qu’il y a à savoir.
Y a pas de « Et si… » : c’est une arnaque.


Ci après je ne vais pas être gentil. Vous êtes prévenus du ton.

Ne. Donnez. Pas. De. Pognon. Aux. Inconnus. En. Ligne.

C’est simple. Non ?

Si ça ce n’est toujours pas assez clair, je ne peux plus rien pour vous. Vous ne voulez pas rebrancher vos neurones, tant pis.
800 000 € merde ! À quel moment tu te dis que c’est normal ?

Internet, quand il s’agit des gens, il faut faire gaffe.

En tout cas, tant qu’on n’a pas vu la personne en vrai, soyez très prudents (et même après).
Par « réel », j’entends ici quelque chose de basé sur du concret, pas juste des photos et des messages. N’importe qui peut faire les photos, surtout avec les IA génératives d’images, de vidéos, de sons (y compris d’appels téléphoniques) disponibles aujourd’hui.

Apprendre à connaître quelqu’un et à vérifier son identité, ça se passe en dehors. Tant qu’on n’a pas vu la (ou les) personne(s) en vrai, il faut rester vigilent. Et s’il est question de pognon, il faut partir du principe que c’est un fake, une arnaque.

Je sais ce que c’est d’avoir des amis en lignes. La plupart de mes amis ont été rencontrés en ligne, en fait. Je sais aussi ce que c’est de tomber sur de « faux » profils ou comptes : des gens qui prétendent être qui ils ne sont pas (des brouteurs, etc.).
Et je sais ce que c’est de tomber sur des gens à qui tu finis par faire confiance, mais qui, parfois après beaucoup de patience et de temps — certains sont très fort à ce jeu et gèrent des centaines de victimes à la fois — finissent par brandir la carte du besoin d’argent.

Mais dans ces cas-là, une seule conduite à tenir : on arrête de parler avec.
Le taux d’arnaque dans ce cas, ce n’est pas 90 %, c’est pas 99 % et où vous pensez être dans le 1 % restant. Non, c’est 100 %.

Ou du moins il faut partir du principe que c’est 100 %.

Je sais que ça fait mal et qu’on ne veut pas y croire quand c’est une personne qui nous semblait honnête. On tombe de haut, c’est la douche froide, vous connaissez les expressions et la chanson.
Mais il faut avoir un cœur de pierre : envers la personne en face, mais aussi pour vous : soyez prudents avant de vous laisser séduire et mettre en confiance par ces gens.
Il faut s’y tenir : on arrête de parler avec et on bloque (voire on signale selon le réseau où on se trouve).

Inutile de lui mettre le nez dans la merde : la personne sait ce qu’elle fait, et elle sait aussi quoi répondre et comment vous convaincre. Ils sont très fort et ils en ont fait leur métier : ils ont réponse à tout. Ne perdez pas votre temps.

Maintenant, y a aussi des gens cool, des gens honnêtes, des gens sincères. Mais ça, ça se prouve, navré si je vous l’apprend.
Et tout comme l’on ne donne pas son chéquier à quelqu’un qui nous a accosté dans un bar après seulement 10 minutes, on ne donne pas du pognon à quelqu’un qui nous DM en ligne (même après des mois).

Encore moins des sommes importantes (800 000 € dans cette affaire — on croit rêver).
Encore moins quand c’est une personnalité (ces gens ne sont clairement pas dans le besoin et ne le seront jamais).
Encore moins quand la personne demande des méthodes de paiement louches (PCS, Western Union, etc.).
Encore moins quand la personne refuse de se rencontrer, ou produit des excuses, ou a un discours bancal.
Et encore moins quand ça part direct dans des demandes de pognon.

Tout ça ce sont des red-flags : des signaux pas juste très forts, mais absolus qu’il s’agit d’une arnaque. Y a zéro doute à avoir.

Et puis merde : on ne donne pas de pognon sauf à avoir vraiment confiance (famille, amis), ou si on s’en tape de son fric ou du montant en question (mais alors faut pas venir pleurer).


Après chacun est évidemment libre de faire ce qu’il veut. D’écouter ou non les mises en gardes.
Mais les ignorer est un choix qu’il faut assumer. Ne pas en tenir compte c’est jouer avec le feu.
Et faut pas venir pleurer quand on se brûle.
Et faut pas venir pleurer non plus quand les autres se moquent : non ce n’est pas un accident, mais de votre choix de fermer les yeux quand le monde entier vous a prévenu.

Il y a des affiches de mise en garde contre les arnaques en ligne dans les écoles, les mairies, les commissariats, voire chez les professionnels de santé ou de justice (avocats, etc.). Ce n’est pas pour les chiens.

Vous voulez quoi de plus ?

Apprenez à vous contrôler. Et arrêtez d’être cons et naïfs : on n’est pas chez les Bisounours.

Personnellement, j’ai perdu patience avec la connerie de ceux qui font gaiement ce qu’il est dit et écrit partout depuis un quart de siècle de ne pas faire.

La société, le gouvernement, les pouvoirs publics et les autorités ne peuvent pas vous tenir la main 24/7 toute la vie. Ils peuvent mettre des affiches et des spot à la télé, et éduquer les gens à l’école dès le plus jeune âge. Mais faut aussi y mettre du sien et pas poser éteindre son cerveau quand on allume l’ordinateur.

Pas juste en ligne : tu te prends un arbre après avoir bu de l’alcool ? C’est l’avoir cherché. C’est pas comme si tu ne savais pas que l’alcool modifiait tes réflexes et tes capacités motrices.
T’as mis le feu à ta maison parce que t’as joué avec de l’essence et allumé des bougies ? Pareil : je n’appelle pas ça un accident, mais une négligence.
Tu t’es cassé la gueule dans les escaliers parce que t’as tartiné les marches de graisse et t’as voulu essayer de descendre ça avec des rollers ? C’est l’avoir cherché aussi, vient pas pleurer.

Et ben quand t’as perdu 800 000 € en les envoyant à Brad Pitt parce qu’il t’a contacté, toi, sur Messenger ou Facebook, alors qu’on rabache depuis longtemps de ne pas faire ce genre de choses et de te méfier ? Bah pareil, fallait écouter et pas choisir d’ignorer les signes.

Oui c’est malheureux, tout ça, mais faut assumer. Y a des limites entre ce qui est un fortuit et imprévisible (un accident, quoi) et la production d’un désastre parce qu’on a réuni toutes les conditions pour. Et y a pas tellement besoin d’avoir Bac+27 pour comprendre que certaines choses ne sont pas des accidents — et ne devraient pas être traitées comme telles, ni par la justice, ni par les internautes.


Tesla Vision & Looney Tunes

Sat, 29 Mar 2025 18:12:16 +0100 - (source)

Tesla Looney Tunes test fail.
… ou Elon-ey Tunes, si on veut :)

You drive with eyes and a brain, not a suite of sensors
Our cars do the same

(« Vous conduisez avec vos yeux et un cerveau, pas une ribambelle de capteurs. Nos voitures font pareil. »)

C’est ce que nous dit Tesla.

Depuis un moment, pour ce qui est des systèmes d’aides à la conduite et de conduite autonome (« ADAS »), les véhicules Tesla ont abandonné les capteurs habituels pour ne travailler qu’avec les caméras. Ils appellent ça « Tesla Vision ».

Ils ont fait ça principalement pour une question de réduction des coûts par la simplification, sous la pression d’Elon Musk, et contre l’avis des ingénieurs.

J’ai toujours pensé que c’était une monumentale connerie, et ça s’est confirmé avec les résultats qui en sont devenus catastrophiques. Le pire c’est que, pour une question d’uniformité logicielle, certains des anciens véhicules pourvus de radars ne les utilisent plus ! Les radars sont là et fonctionnaient parfaitement, mais ils sont désormais inactifs.

Pourquoi Tesla Vision est mauvais ?

Parce que des caméras, c’est très facile à tromper. Depuis peu, des chercheurs font le « Looney Tunes Test » : en gros, un faux mur en papier ou en polystyrène sur lequel on peint une route et un paysage et on regarde si la voiture se fait avoir. Donc un peu comme les Looney Tunes, typiquement Bip Bip et Vil E. Coyote (des vieux dessins animés, pour ceux qui ne connaissent pas).

Résultat : Tesla Vision se fait avoir assez lamentablement.

Et ce n’est pas tout : le système Tesla à base de seules caméras se fait aussi avoir par du brouillard et de la pluie, tout en produisant une quantité notablement élevée de faux positifs (les « freinages fantômes ») bien connus chez Tesla.

Les autres véhicules à base de radar et lidars, non, qui font un sans-faute, y compris avec le faux mur, le brouillard, la pluie, tout simplement parce que les radars et les lidars ne sont pas trompés par la fumée ni la pluie, ni par une photo d’une route sur un mur.

La quote plus haut, de Tesla, est donc totalement éclatée au sol : c’est justement parce que nos sens sont limités que nous utilisons — et devons utiliser — des capteurs et des senseurs différents.

Et pas seulement pour nos voitures : nous utilisons des radars, sonars, capteurs infrarouge, ultrason, microondes, rayons X, Doppler, magnétomètre, sondes de courant à effet Hall, accéléromètre, capteur de luminosité, thermomètre, hygromètre… justement parce que tout cela permet des choses que nos sens humains ne suffisent pas pour faire tout ce que l’on veut faire dans nos vies quotidiennes.

Vous imaginez si la médecine raisonnait comme Tesla ? Fini les rayons X et les échographies ! On déterminera désormais le sexe du bébé via une autopsie sur le vivant, et la position d’une tumeur avec un pied à coulisse après avoir tout ouvert au couteau.
Et dans d’autres domaines :

Ça vous dit de travailler de cette façon ?
C’est ça que vous voulez ? Si oui, vous êtes complètement fous.

Pour le reste du monde : bien-sûr que non ! C’est du bullshit !

Leur argumentaire est stupide, indigne de l’arsenal technique et technologique que l’on a à notre disposition, et même indigne de toute la science qui permet de construire ces outils techniques !

La technologie a augmenté nos sens à des niveaux jamais atteints auparavant.
Il n’y a aucune raison de dire que la technologie ne doit reposer que sur la vision juste parce que nous autres utilisons seulement la vision.

Aucune raison technique, je veux dire. Car si leur raison est purement économique, oui c’est une raison qui se tient. Mais dans ce cas il faut d’une part accepter que la qualité finale sera absolument immonde, et d’autre part pas venir nous dire que l’on fait ça pour des raisons techniques en sous entendant que la vision seule suffira. Pour les voitures en particulier, les radars, l’ultrason et les lidars ont fait leur preuves. Ils ne sont pas parfaits, mais déjà très nettement plus que des seules caméras.

Qu’on soit d’accord : je suis 100 % sûr que ce choix de la part de Tesla vient d’en haut, c’est-à-dire des dirigeants, économistes et des actionnaires. Je ne vois aucun ingénieur suffisamment idiot pour penser que des caméras optiques couplées à une IA d’analyse d’image puissent remplacer toute une panoplie de capteurs redondants avec des capacités complémentaires.

Les caméras elles ne voient que ce que l’on voit. Et si nous sommes trompés par le brouillard ou la pluie, une caméra le sera aussi. Les vidéos des essais nous le prouvent sans aucune ambiguïté.

Aucune technologie de capteurs n’est universelle ou sans défaut (simple exemple personnel : le capteur ultrason avant des Hyundai interfère avec les émetteurs ultrasons arrière des véhicules Ford). Mais une multitude de capteurs différents permet de s’affranchir de ce genre de choses : ça permet de détecter les erreurs comme étant des erreurs, au lieu de considérer un signal erroné comme un faux-positif.

En bref, si je dis que les ingénieurs Tesla ne peuvent pas être aussi cons, c’est parce qu’ils ont réussi des choses magnifiques ailleurs, sur les mêmes voitures.
Mais leur système de pilotage par caméra, c’est clairement une connerie, et continuer à défendre ça alors que c’est aussi facilement mis en défaut, c’est une connerie également. Doublée de mauvaise foi.

Heureusement aucun autre constructeur à ce jour n’est allé faire la même connerie.


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