Sébastien SAUVAGE
U.T.C. - Automne 1999

SI22
Sémiologie de l'image
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Mimétisme

 

H.R. Giger tente le plus souvent de donner à ses toiles un mimétisme accru, c'est à dire un aspect qui tendrait à se rapprocher de la "fidélité" de la photographie. Il utilise principalement l'aérographe qui lui permet d'avoir une grande finesse de travail, y compris dans les dégradés.

Si l'effet de mimétisme est saisissant, il paraît évident que le sujet peint est imaginaire. De par la qualité du travail on pourrait être tenté d'attribuer une réalité à ces images (même si cette réalité est horrible... mais la plupart d'entre nous aimons bien nous fair peur, non ?).

A ce sujet, HR Giger a eu quelques problèmes avec une de ses peintures: des douaniers hollandais refusaient de le laisser passer et exigeaient de savoir où il avait pris ces photos. Giger leur demanda où il aurait bien pu prendre de telle photo. En enfer ?

Toujours est-il qu'il a fallu faire venir un expert pour attester que les objets du "délit" n'étaient bien que des peintures.

Je trouve cette attitude véritablement étrange : les sujets peints sont manifestement imaginaires. On imagine difficilement une telle réalité (même si les journaux télévisés nous abreuvent d'horreurs). Les peintures de Giger sont imaginaires et mimétiques.

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La plupart des œuvres de Giger mêlent des éléments vivants (humains et non-humains) et inertes (métal, mécanique).

Le constraste violent entre le flasque de la chair et la dureté du métal choque d'autant plus que le métal et la chair sont mêlés sous forme de machine infernale dont la finalité nous est inconnue, ou s'agit-il d'une expérience génétique qui a mal tourné ?

Le contraste naturellement ressenti entre ces deux matières (chair et métal) tombe ici en morceaux : on ne sait plus où commence la chair et où fini le métal. C'est d'autant plus troublant.

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