La privatisation de la surveillance:
Aux USA les HOA sont des associations de voisinage. Des associations privées, donc, capables d'imposer aux propriétaires différentes règles. Il se trouve que la société Flock a démarché ces HOA afin de leur proposer l'installation de caméras de surveillance. Qui sont capables entre autres de lire les plaques d'immatriculation.
Les dirigeants de ces HOA ont donc rapporté des informations à la police locale, fournissant même parfois des extraits vidéo. Et ceci à l'insu des particuliers qui ont ces caméras chez eux.
Ces villes se retrouvent donc avec un système de surveillance *privé*, sans aucun contrôle, aucune règle, aucune procédure, aucune protection.
Et Flock n'exclue bien entendu pas de travailler avec les services d'immigration à des fins d'expulsion.
Vous voyez bien la notion de capitalisme de surveillance ?
- Une startup fait son beurre en fourguant des caméras aux particuliers et organismes locaux en leur disant qu'ils seront en meilleure sécurité.
- L'usage des caméras est détourné et entre dans un système de surveillance privé.
- Les données sont fournies hors de tout cadre légal aux autorités locales.
Le système de repérage des véhicules de Flock va même plus loin que juste les plaques d'immatriculation : il est capable de déterminer la marque, le modèle, la couleur et même la liste des autocollants sur le véhicule. Tout cela stocké dans une énorme base de données nationale. Stockée chez Amazon AWS.
L'excuse de Flock ? "Ce n'est pas à Flock de déterminer ce qui est légal ou pas !"
Et Flock n'est pas la seule société dans ce marché.
Donc en France quand je vois les communes démarchées (vous savez ces pancartes "Voisins vigilants"), j'ai un peu peur que ça commence à puer chez nous aussi (même si on a le RGPD, heureusement !), genre cette startup marseillaise :
https://basta.media/Voisins-vigilants-panneaux-cambriolages-gendarmerie-police-municipale-neighbourhood-watch-participation-citoyenne
Comme toujours hein, l'enfer est pavé de bonnes intentions.