Allo... c'est encore Adobe !
Mercredi 15 juin 2011
Vous avez installé la mise à jour de sécurité du 7 juin de Flash, c'est bien. Bien mais pas suffisant: Des failles ont encore été découvertes. Il faut à nouveau patcher.
Il suffit de télécharger à la même adresse que j'avais donnée.
Meh.
Un nouveau niveau de censure
Mercredi 15 juin 2011
Après des années de lobbying intense, les industriels de la culture ont réussi à mettre en place des lois à leur profit: HADOPI ou DADVSI en France, DMCA aux USA et bien d'autres. Mais il ne fallait pas s'attendre à les voir s'arrêter là.
Jusqu'à présent, dans la majorité des pays, le blocage de sites web par le gouvernement (au "profit" de ces industriels) s'est majoritairement cantonné à un blocage DNS, suffisant pour empêcher la majorité des internautes (les moins technophiles) d'accéder aux sites en question.
Mais les États-Unis souhaitent aller plus loin avec le projet de loi "Protect IP Act" (PIPA). Le blocage d'un site se ferait non seulement au niveau DNS, mais également auprès de tous les acteurs du net, du plus bas niveau (blocage du routage des paquets provenant d'une adresse IP précise) jusqu'au plus haut niveau (blocage des transactions bancaires du site en question, disparition des moteurs de recherche...). Des mesures dignes du Grand Firewall Chinois.
Gros problème: Comme une effarante quantité d'infrastructures sont situées aux États-Unis, le blocage d'un site par les USA pourrait le bloquer ou l'impacter fortement au niveau mondial. Les USA auraient de fait la possibilité de bloquer un site web au niveau mondial. En ont-elle moralement et légalement le droit ?
En dehors du fait qu'il est inacceptable que les USA puisse effectuer cette censure, la destruction de la neutralité du réseau fera se développer un internet à deux vitesse: Celui censuré et officiel des gouvernements, et celui libre, brouillon, décentralisé mais très actif des technophiles qui auront recours à des solutions alternatives (onion-routing pour contrer les blocages de routage, DNS décentralisé ou racines DNS alternatives pour contourner les blocage DNS, monnaies alternatives (BitCoin et autres) pour contourner les blocages bancaires, anonymisation des webmasters pour contourner les risques légaux...).
Les politiques n'ont pas compris qu'aucune loi ne pourra jamais endiguer la diffusion de la culture sur internet. La libre circulation de données sur internet trouvera toujours sa route. C'est juste que les couches ajoutées pour garantir cela rendra internet plus lourd, lent et pénible à utiliser pour tout le monde (cf. TOR, Freenet et autres), pour un apport nul pour les artistes. Mais soyons honnête, la protection du gagne-pain des artistes n'est que le prétexte, et il ne fait plus illusion. Le but réel pour les entreprises est de gagner encore plus d'argent, et pour les états de contrôler encore plus la circulation d'information.
« Et même si à Gênes, vous matraquez les rebelles,
à notre envie de lutter il pousse des ailes. »
-- Tryo, G8
La cyber-guerre continue.
(Merci à Romain C. pour le lien sur LeMonde.)