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Retour sur « La planète éteinte »

Mon, 01 Sep 2014 19:01:33 +0000 - (source)

Planete_Eteinte_CCBySa_SimonGiraudotIl y a quelques semaines, j’étais en pleine écriture de La planète éteinte, une petite nouvelle de science-fiction sous licence libre, publiée à l’occasion du Ray’s Day. Si vous ne l’avez pas encore lue mais que vous en avez l’intention, c’est le moment de le faire car cet article contient des spoilers. Vous pouvez la lire en ligne ou la télécharger dans le format qui vous convient le mieux.

À partir de maintenant, je considère que vous avez lu la nouvelle, donc je vous préviens une dernière fois : spoilers !

La fin

Je voudrais tout d’abord revenir sur cette fameuse fin (oui, je ne suis pas un garçon très logique). On m’a pas mal demandé si l’aspect « politique » était voulu ou non. Je dois dire qu’il m’a en fait pas mal surpris moi-même. Lorsque j’ai commencé à écrire, je n’avais que le synopsis en tête : une planète s’éteint, un agent en est témoin et va voir ce qui se passe. Et le fin mot de l’histoire, j’ai dû y réfléchir un moment avant de le trouver… Les hypothèses formulées par les personnages (attaque terroriste, etc.) sont des idées non retenues. J’ai choisi de prendre les choses à l’envers : laisser les hypothèses les plus pessimistes s’amasser dans l’esprit de l’héroïne et finir sur une note inattendue, pleine d’optimisme.

Est-ce que la fin est politique ? Je serais gonflé de dire non… Le monde dépeint sur Oniria est une version caricaturale de notre propre monde audiovisuel. La fin est une réponse qu’il serait tentant d’appliquer en vrai (l’ami JosephK de Framasoft m’a d’ailleurs fait remarquer que je n’étais pas le premier à écrire sur « on arrête tout, on réfléchit et on essaie de faire mieux »). Je me garde d’analyser les conséquences réelles d’une telle action. Cela reste de la fiction. De la science-fiction, même !

Les personnages

Les personnages ont légèrement évolué au cours de l’écriture. Élisa était à la base un personnage masculin nommé Evan. Mais j’ai décidé que j’avais un peu envie de me détacher des histoires nécessairement centrées sur un héros alpha-male. Zoé était dès le départ prévue comme étant une femme et j’ai un peu hésité à la transformer en homme pour équilibrer. Et puis en fait non. Après tout, merde, combien d’histoires ne comprennent quasiment que des personnages principaux hommes ? Pourquoi pas le contraire ? Au passage, cela m’a permis de passer le test de Bechdel (avec seulement 3 personnages, c’est quand même pas mal non ?). Et la parité est respectée (oui, il y a bien 1,5 femmes et 1,5 hommes sur 3 personnages, avec un arrondi qui n’a pas plus de raisons d’être masculin que féminin).

Parlons du troisième personnage, le supérieur d’Élisa : Gabriel Clegg. Dans la première version du début de la nouvelle (écrite, je le rappelle, en 2009), il était militaire, un capitaine du nom de Henri Sibilone (aucune idée de l’origine de ce nom). En reprenant la nouvelle, j’ai vite décidé de virer l’aspect militaire qui me faisait écrire des dialogues lourdingues (« mon capitaine », « sergent Élisa machin », etc.). Je l’ai juste conservé dans le nom : oui, Clegg est un hommage à la chanson Corporal Clegg de Pink Floyd.

Puisque nous parlons de chansons : Élisa de Serge Gainsbourg, Gabriel de Lamb et Zoé de Luke. J’aime que mes personnages aient des noms qui me parlent, et rien de mieux qu’une mélodie pour les accompagner. J’ai bien essayé d’utiliser un générateur de noms, mais sans grand succès. Sauf un : Élisa Ly. J’avais déjà décidé qu’elle s’appellerait Élisa, et je lui cherchais un nom de famille. GUNoF m’a proposé Élisa Ly (oui oui, avec Élisa déjà accolé), c’était parfait.

L’histoire qui s’écrit toute seule

Pouhiou en parle souvent dans ses addenda. J’ai fait l’expérience de cette histoire qui a l’air de s’écrire toute seule tellement elle se nourrit d’elle-même. Au bout d’un moment, les pièces du puzzle se mettent en place, et quand tu prends du recul pour voir l’ensemble, tu te demandes comment ça en est arrivé là.

Je vous donne un exemple d’éléments inextricables qui sont venus comme ça. Au moment où Élisa doit atterrir, je me dis qu’il y a une faille : même si la planète est éteinte, elle pourrait atterrir sur l’hémisphère où il fait jour. Je cherche alors s’il est possible qu’une planète ne soit pas en orbite autour d’une étoile. Bingo, ça s’appelle une planète errante, et des configurations pourraient même exister pour que la vie y existe. Et ça colle très bien à l’idée d’une planète « artistique ». Puis au moment où Élisa trouve les oniriens qu’elle prend pour des cadavres, le coup de la planète errante devient un super levier : ils sont tous blancs comme des linges parce qu’il n’y a pas de soleil ! Ah oui, mais pourquoi Élisa ne le sait pas par les émissions d’Oniria ? Réponse toute trouvée, on n’y montre pas les oniriens. Qui sont discriminés. Ce qui est une raison encore plus forte de faire cette petite « révolution ».

Au final, tout cela s’imbriquait tellement bien que j’ai vraiment eu l’impression que l’histoire s’était écrite toute seule.

On vit avec ses personnages

Tous les gens qui écrivent le disent, et ça paraît toujours un peu exagéré au lecteur, mais vraiment, on vit ce que vivent nos personnages.

Au moment où j’écrivais la fuite d’Élisa après sa découverte dans le parc, je peux vous assurer que je suais avec elle. Je savais que ce n’était qu’une histoire, une fiction.  Je savais qu’Élisa ne risquait absolument rien et que la conclusion de l’histoire serait heureuse pour elle. Et pourtant, cette fuite vers le vaisseau, je la vivais. J’avais le cœur battant, vraiment. Je pense que c’est d’ailleurs le passage que j’ai écrit le plus vite, pressé de finir cette épreuve difficile et d’arriver enfin au dénouement heureux.

 

Voilà un petit retour sur cette nouvelle. J’en suis assez content parce que c’est la première que j’arrive à terminer. Une petite victoire, en attendant le moment où je me sentirai prêt pour le roman (j’ai en particulier deux histoires de SF qui attendent bien sagement dans un coin de ma tête depuis pas mal de temps).

En attendant, j’ai d’autres nouvelles sous le coude pour me faire la main. À suivre…


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