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Atos, anatomie d’une chute #1 : Breton & co, les mousquetaires du déclin

Monday 15 April 2024 à 16:52
> Le temps est compté : 3,65 milliards sont à rembourser d’ici la fin 2025. Et le dossier s’avère particulièrement épineux. Si Atos n’a pas la renommée d’un Gap, d’un Gifi ou d’un Casino, des marques populaires disparues ou en péril, son activité accompagne discrètement notre vie quotidienne, tout en assurant une certaine forme de souveraineté nationale. C'est elle, entre autres, qui gère les services de la carte Vitale, des pièces d'identité, qui assure la gestion des services de la CNAM, de l'Urssaf, de FranceConnect, du logiciel des compteurs Linky ou encore du système de régulation SNCF.

> Ainsi, c'est Atos qui pilotera aussi cet été toute l'infrastructure numérique des JO de Paris – les accréditations, la cybersécurité, les résultats en temps réel... Encore plus explosif, le groupe intervient dans le contrôle machine des centrales nucléaires françaises et ses supercalculateurs servent à la simulation des essais (nucléaires). Autrement dit, l'entreprise occupe une place essentielle, au cœur de notre système de dissuasion.

Bien-dans-la-merde. Le gouvernement va t-il sauver Atos quoi qu'il en coûte ?
Spoiler : oui. Au moins les domaines stratégiques.

Mais comment en est-on arrivé là ?
> Mais cette montagne de dettes n'est que le symptôme de la mauvaise gestion des dernières années, entre acquisitions d'entreprises peu rentables et revirements stratégiques incessants. En trois ans, la capitalisation en Bourse d’Atos est passée de 7 milliards à 230 millions d'euros.

Les types ont réussi à paumer 6 mds 8 en 3 ans. On sent les génies d'emblée.
Pour le dire vite : trop d'acquisitions aussi hasardeuses qu'onéreuses sous Breton. Le syndrome France Telecom et EDF. En un mot : le génie français. Du coup :
> Concrètement, cela signifie que le groupe informatique, tout « florissant » qu’il soit, a acté dans ses comptes que la valeur réelle des entreprises acquises était bien moindre que ce que son bilan avait inscrit.

Ça aurait pu s'arrêter là, mais les acquisitions foireuses ont continuité par la suite.
Pire, les technocrates-qui-prennent-pas-les bonnes-décisions sont ensuite remplacés par des financiers qui ne comprennent même pas de quoi on parle. Et là, c'est la chute.
>  Or ce polytechnicien [Bertrand Meunier] de 63 ans, présenté comme obtus et sourd à toute critique, ne s'est pas cantonné à son rôle de président du conseil d'administration. Il s'est rêvé en PDG, rognant les ailes de ceux qui étaient chargés de piloter l'entreprise. Résultat, en trois ans, Atos a connu six directeurs généraux successifs.

> L'énumération donne la mesure du jeu de massacre : en septembre 2021, Elie Girard, choisi par Thierry Breton, est remplacé à titre intérimaire par Pierre Barnabé ; en janvier 2022, arrive Rodolphe Belmer, qui démissionne dès juillet - il a touché 1,8 million d'euros pour six mois de boulot -, remplacé par le duo Nourdine Bihmane / Philippe Oliva ; puis, en novembre 2023, M. Bihmane cède son siège à Yves Bernaert, lequel s'en va dès janvier 2024 au profit de l’installation d’un nouveau duo, Paul Saleh / Carlo d'Asaro Biondo…

J'ai zappé la fin de l'article, trop déprimante.


via Seb Sauvage
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