J'ai une relation de plus en plus ambivalente avec Google
Lundi 18 juillet 2011
J'ai une relation de plus en plus ambivalente avec Google. D'un côté je les hais, ils se comportent comme des cons (AdSense qui m'a jeté, irrespect de la vie privée, datamining...), de l'autre ils font des choses intelligentes (GMail bien pensé, contournement de la censure chinoise, attention aux petits détails qui ont leur importance...).
Là je me pisse dessus de rire en voyant la réaction de Google près sa condamnation suite au procès des éditeurs belges.
Big LOL. Les éditeurs l'ont bien cherché.
Un internaute (Vred Boy, qui a commenté chez Korben) résume bien ma pensée concernant Google: Ils sont exécrables, mais tellement fun !
Les dangers des systèmes automatisés de traitement de l'information
Lundi 18 juillet 2011
Je vous ai déjà parlé du taux d'erreur effarant (83% !) du fichier informatique STIC de la gendarmerie police française. Cela ne fait qu'illustrer le fait que les systèmes informatiques ne sont pas infaillibles, et on a trop vite tendance à l'oublier. Et encore plus s'ils sont automatisés. L'état du Massachusetts en a fait l'expérience.
Ils ont reçu une subvention de 1,5 millions de dollars de la part de la sécurité du territoire américain (Homeland Security) pour mettre en place un système d'identification qui veut - je cite - «prévenir le terrorisme, réduire la fraude et améliorer la fiabilité et la précision des documents d'identification produits par l'état.»
Sauf que ça ne marche pas aussi bien que prévu: Un conducteur a reçu une lettre de l'état lui signifiant la révocation de son permis de conduire. De toute bonne fois et pensant n'avoir rien fait de mal, il a dû batailler pendant 10 jours avec l'administration. Il a eu le fin mot: Il a le malheur de ressembler à quelqu'un d'autre. Ce n'est même pas un vol d'identité, juste une ressemblance. Le système informatique s'est trompé et l'avait identifié comme fraudeur.
Certes l'erreur a été corrigée, mais comment peut-on laisser l'ordinateur sanctionner de manière automatique ?
Face aux erreurs informatiques et humaines, le développement des multiples fichiers informatique (publiques ou privés) traquant de manière automatisée vos activités devient un danger pour vous, pour votre travail, votre famille, votre réputation, vos finances, votre liberté. L'enfer est pavé de bonnes intention, et ces fichiers censés améliorer notre sécurité nous mettent en danger socialement, politiquement et économiquement. Il ne faut pas laisser l'ordinateur sanctionner de manière automatique et autonome. Et tout humain devrait être entraîné à conserver son esprit critique face à un message de l'ordinateur. L'ordinateur n'est pas infaillible, les concepteurs de logiciels ne sont pas infaillibles, les utilisateurs de ces systèmes ne sont pas infaillibles. Le doute doit profiter au citoyen.
Mais il faudra encore beaucoup de dommages collatéraux avant que la majorité des gens ouvrent les yeux. D'ici là, beaucoup de dégâts auront été faits.
Peut-être que les Anonymous ont leur rôle à jouer là dedans, en mettant à jour ces absurdités et leurs dangers, voir en les décrédibilisant complètement.
Si vous voulez des lectures plus en profondeur sur le sujet des fichiers, je vous recommande l'excellent blog Bug Brother de Jean-Marc Manach, qui non seulement a une bien meilleure plume que moi, mais a creusé le sujet bien plus en profondeur depuis plusieurs années. Vous pouvez aussi regarder The Risks Digest (en anglais) traitant plus spécifiquement des erreurs informatiques et de leurs conséquences.
Intellectual Vultures
Lundi 18 juillet 2011
(Désolé pour le mauvais jeu de mots dans le titre.)
Intellectual Ventures (dont je vous avais parlé en 2004) continue son bonhomme de chemin. Ils ne produisent rien: Pour gagner de l'argent, ils se contentent de racheter des brevets (plus de 30 000 à l'heure actuelle) et attaquent d'autres entreprises en justice. Ils sont ce qu'on appelle des "patent trolls".
Dernière attaque en date: En utilisant un brevet sur la mémoire DRAM, ils attaquent Hynix et Elpida (deux des plus gros fabricants de DRAM), mais aussi HP, Acer, Asus, Dell, Kingston, Logitech... ainsi que BestBuy et Wal-Mart (pensez: Surcouf et Auchan), car ces derniers vendent les produits (soit-disant) violant les brevets en question.
Encore un business-modèle bien moisi: Payez quelques millions de dollars, ou on vous fait un procès. Mais leurs avocats ont les dents longues et acérées, et ils n'en sont pas à leur coup d'essai. Depuis sa fondation, la boîte a ramassé plus de 2 milliards de dollars de cette manière.
Hasard ou non (on va encore me taxer d'anti-Microsoftisme primaire), Intellectual Ventures a été fondée en 2000 par un ancien de Microsoft, Nathan Myhrvold, qui avait créé chez Microsoft la division "Microsoft Research", chargée de la recherche.
C'est quand même déprimant de voir des esprits brillants s'abaisser à jouer des rôles aussi sales que celui de patent-troll.
Google vous veut à poil sur internet
Lundi 18 juillet 2011
Après son annonce d'interdire les profils privés, Google continue à vous mettre à poil sur internet en interdisant prochainement l'utilisation de pseudonymes (!). Si vous utilisez un pseudo au lieu de votre vrai nom, vous risquez un blocage de votre compte Google. C'est absolument scandaleux.
Les pseudonymes ne sont pas seulement historiquement un des fondements, une des règles de vie d'internet, c'est aussi un moyen pour les internautes de se protéger. Exposer votre nom vous rend vulnérable. Vous êtes exposés à tous les tarés de la toile, à toutes les pressions des entreprises et gouvernements, prêt à être Googlé par n'importe qui, fiché dans un base de données. Comme si on avait besoin de ça en ce moment.
Pourquoi tout ça ? Peut-être parce que Google est en train de construire une place de marché de données personnelles ? Oui, c'est bien pour y vendre des données personnelles d'internautes (soit-disant anonymisés) et aux annonceurs d'y acheter des "segments de marché".
"Don't be evil", hein ? On en est désormais loin. La marchandise de Google, c'est vous. Et ne croyez pas que Google soit le seul à faire ça.