Mercredi 04 aout 2010
Mark Pilgrim - développeur et auteur du très bon livre "Dive into Python" - nous parle de la bidouillabilité décroissante des produits Apple (traduction chez Framablog). (Oui, moi aussi je me souviens des peek/poke, Copy II+, ResEdit et autres :'-).
L'Apple II était par nature une machine bidouillable. Mieux que ça, elle était elle-même une machine bidouillée (il suffit de voir les premiers prototypes d'Apple bricolés dans le garage des deux Steve (Jobs et Wozniak). Oui oui, le boitier est bien en bois, creusé à la main.). C'est en grande partie la bidouillabilité qui a permis les progrès en informatique (comme le fait souvent remarquer Tristant Nitot). Depuis les choses ont bien changé. Apple a totalement trahi l'esprit de ses débuts. Malgré le fait que les systèmes Apple utilisent de plus en plus de code opensouce/libre, ils sont de plus en plus fermés.
Je vous avais déjà parlé mi-2008 de ma déception de ne plus voir d'outils de programmation fournis par défaut avec les systèmes d'exploitation grand public. De nos jours, le seul système conservant cette bidouillabilité est Linux, et tout l'écosystème opensource/libre qui gravite autour. Sans cette liberté, on perd sans aucun doute de formidables innovations (Il ne faut pas croire que seules les multinationales peuvent innover).
A vrai dire, même si les outils étaient là, il y aurait encore bien des freins. Prenons pour exemple cet étudiant qui apprend la programmation: Pour avoir programmé PacMan en Scratch, il reçoit une mise en demeure de Namco. Si le simple fait d'étudier/apprendre l'informatique vous met juridiquement en danger, on peut comprendre que progresser dans un tel champ de mine entrave l'innovation (d'où l'importance de combattre les brevets logiciels).
L'ordinateur a quitté le monde amateur pour entrer dans l'ère du produit de consommation. Pour son plus grand mal ? Les éditeurs de logiciels et fabricants de matériel ne se contentent plus d'ignorer les bidouilleurs: Ils leur font la chasse.