Leur vision du bien et du mal
Vendredi 20 fevrier 2009
Avec la loi "HADOPI", je vous avais parlé du fait que le gouvernement français envisageait rien de moins qu'imposer à l'internaute l'installation d'un logiciel de sécurité pour prouver sa bonne foi. Il semblerait que l'état envisage tranquillement d'imposer des logiciels... payants ! Logiciels qui seraient "approuvés" par la commission HADOPI.
Payants pour l'internaute, bien sûr, par pour le gouvernement ou les FAI.
Attendez attendez, que je comprenne bien: Les internautes seront forcés d'acheter un logiciel sous la menace de se faire couper leur connexion internet par les industriels de la culture ? J'ai bien lu ? Ils ont vu la vierge ?
En prime, ils ajoutent que ces logiciels n'ont pas à être interopérables. Donc les utilisateurs de systèmes non-Windows n'auraient même pas les moyens de se mettre en conformité avec la loi.
Quant à notre Albanel de ministre de la culture, elle envisage sereinement la possibilité de mettre en place une liste blanche, c'est à dire une liste de sites autorisés par le gouvernement dans les points d'accès internet publiques. Tous les autres sites étant censurés (le site sur lequel vous êtes en ferait partie, typiquement). Bienvenue dans l'ère de l'internet aseptisé et épuré, ne contenant que des informations approuvées par l'état. Heil !
Quoi ? J'ai atteint le point Godwin ? Et alors ? J'm'en fous.
Bon: Sarkozy veut sa liste noire, Albanel sa liste blanche. Le gouvernement va donner sa définition du bien et du mal, et l'imposer par force de loi. Ça ne leur rappelle rien ? Ces gens n'ont jamais ouvert un livre d'histoire ?
Et enfin une belle lecture concernant cette loi pour les artistes qui voudraient prendre le maquis, sur Framablog.
(Liens trouvé via Standblog)
Mise à jour 23 février 2009: Après examen par la Commission des lois, la loi "création et internet" en sort durcie. Certains amendements ont été supprimés:
- L'internaute devra payer son FAI même quand sa connexion est coupée.
- L'internaute ne sera pas dédommagé s'il a été accusé à tort et sa connexion coupée.
- Si vous n'avez pas le moyen de sécuriser votre connexion internet, vous ne serez pas exempté.
- Rejet de l'obligation d'interopérabilité de logiciel de sécurité (tant pis pour vous si vous n'avez pas Windows)
- Rejet de l'obligation de gratuité du logiciel de sécurité.
Voilà donc, tout pour votre gueule.
Mise à jour 27 février 2009: L'Australie voulait aussi mettre en place un filtrage d'internet (liste noire), mais ils ont réalisé que cela ralentirait internet, bloquerait des sites légitimes, pourrait être contourné facilement et ne bloquerait qu'une partie des "mauvais" contenus. Ils ont abandonné l'idée. Les politiques français semblent encore loin d'être aussi avancés dans leur réflexion.